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    #451 24 Mars 2022 11:34:32

    La forêt des renards pendus de Arto Paasillinna

    Cet auteur a le don de mettre en scène des personnages mi loufoques mi désespérés et de jouer sur cette ambivalence pour concocter des récits légers à lire mais portant à réflexion lorsqu'on s'y arrête. Ce livre en est un parfait exemple où, le temps de quelques mois, un gangster rusé, un major alcoolique et une vieille entêtée partageront une tranche de vie aussi improbable que touchante par certains aspects. Et les personnages secondaires qui gravitent autour de ce trio ne sont pas moins bizarroïdes: coquines prostituées, policier hautement corruptible et guide forestier profiteur ajoutent un zeste de comique et servent de faire-valoir aux trois autres.

    J'ai souvent souri pendant cette lecture qui affiche un humour un peu style british avec un petit quelque chose de plus exubérant. J'ai trouvé la vieille adorable dans sa détermination, son indépendance et sa grande naïveté. Par le biais on ne peut s'empêcher de songer au sort qu'on réserve aux personnes âgées, ni aux notions de liberté, de libre arbitre et de bonheur. Et le sourire du renard est inoubliable ! En somme un cocktail sympathique, pétillant et délassant.
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    #452 24 Mars 2022 17:58:57

    H.P. Lovecraft: Contre le monde, contre la vie de Michel Houellebecq

    À la fois biographie et essai ce livre décortique les croyances et l'œuvre de Lovecraft tout en mettant en parallèle les  principales étapes de sa vie. Ça place le personnage, donne un bon aperçu de l'œuvre tout en fournissant des clés pour sa compréhension. Loin d'être un connaisseur du genre horrifique, je le fréquente cependant à l'occasion et connaissait de réputation cet auteur. Cette lecture donne le goût d'explorer sa production, principalement ce que Houellebecq qualifie de “grands textes”. On reconnait dans ce livre la plume directe, presque agressive et provocatrice, de Houellebecq qui semble s'en donner à cœur joie dans son admiration pour Lovecraft. La conjugaison du style et du fond donne une lecture prenante dont le seul défaut est peut-être d'être un poil trop courte; c'est bien peu !
  • Taliesin

    Correcteur Bibliomania

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    #453 24 Mars 2022 19:17:00

    Jamais lu ce bouquin et de ce que je sais, il tape complètement à côté de la plaque... Apparemment il n'a rien compris à Lovecraft et semble balancer beaucoup de bêtises sur lui...
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    #454 24 Mars 2022 19:31:00

    Taliesin a écrit

    Jamais lu ce bouquin et de ce que je sais, il tape complètement à côté de la plaque... Apparemment il n'a rien compris à Lovecraft et semble balancer beaucoup de bêtises sur lui...


    C'est vraiment pas l'impression que j'ai eu. Au contraire ils semblent partager une certaine réserve, une certaine arrogance envers leurs congénères. Houellebecq clame son admiration pour Lovecraft et sa façon d'envisager la littérature fantastique, nombreux exemples à l'appui.

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    #455 31 Mars 2022 13:51:19

    Arche d'acier de Per Wahlöö

    Pourtant écrit en 1968, ce roman policier est terriblement d'actualité dans la mesure où un pays, avec un gouvernement aux tendances autoritaires, est aux prises avec une épidémie d'origine douteuse qui permet au pouvoir médical de ratisser large, très large . . . Plus de cinquante ans plus tard la réalité a nettement dépassé la fiction.  C'est dans ce contexte que le commissaire Jensen est appelé à éclaircir ce qui s'est vraiment passé dans ce pays aux élections reportées et au gouvernement en exil.

    Deuxième et dernier tome consacré à ce policier méticuleux à l'extrême, rigoureux dans son devoir d'appliquer la loi, aussi injustifiée soit-elle. Ces circonstances hors de l'ordinaire, c'est peu dire, l'amèneront-elles à faire preuve de plus d'ouverture et d'empathie ? Son enquête est rondement menée et élucide bien la réelle séquence des évènements. Cet aspect en soi est réussi mais ne constitue pas à mon sens l'essentiel du bouquin. Car la dénonciation explicite des manipulations politiques, des tours de passe-passe des élites dirigeantes et des mécanismes de désinformation prennent le pas sur le reste. Et c'est tellement bien fait qu'on aurait espérer que l'auteur poursuive dans cette veine.



    La croix d'ossements de Patricia Briggs

    Rien n'est simple pour Mercy dans cet épisode car les vampires locaux veulent venger les leurs qu'elle a tué précédemment. Comment s'en sortir sans mettre ses amis en danger? Comment s'intégrer à la meute des loups-garous en gardant son indépendance chèrement acquise ? Et il y a ce vampire, “le monstre”, qui s'intéresse énormément à la changeuse, pourquoi donc ? Coincée malgré elle dans une guerre au sein de l'essaim de vampires, notre héroïne est ballottée d'un bord à l'autre et n'a jamais été aussi peu en contrôle de sa destinée.

    Pourtant, malgré ses faiblesses assumées, elle conservera ses valeurs, établira clairement ses positions et fera preuve de sa ténacité légendaire, Ce sont ces caractéristiques que j'aime dans cette série. C'est un personnage attachant, qui assume ses contradictions, farouchement déterminé à ne pas se laisser manipuler par qui que ce soit , même son amant.  En plus l'univers peuplé de toutes sortes d'êtres surnaturels avec leurs propres règles de vie constitue une toile de fond mouvante et intrigante. Et l'action court après Mercy comme c'est pas possible ! Les touches d'humour ici et là ne nuisent pas non plus.



    Le grand sommeil de Raymond Chandler

    Depuis le temps que j'entendais parler de ce classique de la littérature policière j'ai enfin découvert la nature de la bête. Et tout au long, je ne pouvais m'empêcher de songer au “Faucon maltais” de Dashiell Hammet. Le même genre d'ambiance où un privé mène la danse, entouré de clients, suspects et malfrats où il est bien difficile de démêler les uns et les autres. Sans oublier les femmes plus ou moins fatales qui, sans être au premier plan, jouent tout de même des rôles importants. Les intrigues sont nombreuses et s'entrecroisent un peu confusément, les meurtres abondent sans parfois être résolus de façon satisfaisante. Les motivations de tout ce beau monde sont difficiles à cerner; il flotte constamment un légère brume quant aux intentions réelles.

    C'est l'atmosphère un peu trouble, l'ambiance feutrée, l'aura de mystère entourant les acteurs qui donnent un cachet très particulier à ce polar. Un univers vieillot, sans gadget, axé sur les comportements humains plutôt que les astuces technologiques, une histoire un peu à la va-comme-je-te-pousse, un privé droit comme un chêne, direct, sans fioritures, tout cela m'a conquis avec en plus cette écriture dépouillée mais efficace.
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    #456 01 Avril 2022 13:12:03

    Un petit boulot de Ian Levison

    La délocalisation est une conséquence de la mondialisation et du capitalisme insensible à ses conséquences sociales. Ce livre nous en illustre bien les effets dévastateurs alors qu'une industrie qui faisait vivre toute une petite ville ferme. Les chômeurs tournent en rond, les services partent, le tissu social se dégrade. On suit cette déchéance au travers le parcours d'un ancien contremaître à la réputation impeccable, un fier et fiable travailleur maintenant criblé de dettes. Les moyens qu'il prendra pour s'en sortir sont pour le moins inhabituels . . .

    Le cheminement de ce type, son adaptation à son nouveau “métier”, le changement de perspective que cela implique, sont autant d'éléments que j'ai apprécié. Mais la critique sociale sous-jacente est encore plus marquante, brillamment formulée et effrayante par son implacabilité. J'avais aimé “Tribulations d'un précaire” du même auteur sur un thème semblable. J'ai retrouvé ici tous les ingrédients qui font de ces livres des références quant à certaines conditions sociales, un peu dans la traditions de “Les raisins de la colère” en plus moderne et en moins ambitieux. Bref cette lecture ne vaut nettement la peine.
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    #457 01 Avril 2022 21:55:30

    Une étude en rouge de Arthur Conan Doyle

    Le début des enquêtes de Sherlock Holmes ! C'est dans cet épisode qu'il rencontre le docteur Watson et commence à nous impressionner avec ses incroyables déductions. C'est toujours spécial d'assister à la naissance d'un mythe et c'est avec émotion que j'ai relu ce classique dont je ne me souvenais pas du tout, normal après une cinquantaine d'années. . .  Toujours est-il que j'ai dévoré cette histoire dont une bonne partie se déroule dans l'ouest américain; étonnant !

    Il y a tellement de séries et de films portant sur Sherlock, qui le dénature plus ou moins selon les cas, que j'étais curieux de voir si l'original pâlirait devant ses réincarnations modernes. Hé bien non, le charme opère à plein, rien n'est désuet ici. Autant Holmes que Watson sont rapidement bien campés, le lien avec Lestrade aussi, la dynamique du trio installée et le ton à la fois austère et sympathique apparaît déjà. Ce personnage est un grand classique et a fait un nombre incalculable d'émules. Qu'il soit encore appréciable plus d'un siècle après sa création en dit long sur la qualité de l'œuvre. Depuis quelques années je relis tranquillement les aventures d'Arsène Lupin et j'ai bien l'intention d'en faire autant avec celles de Sherlock. Dans un cas comme dans l'autre on ne s'ennuie pas !
  • Grominou

    Modératrice

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    #458 01 Avril 2022 23:16:33

    Une étude en rouge de Arthur Conan Doyle


    J'ai été vraiment déstabilisée quand on se transporte au Far-West, j'ai même cru un moment que ma copie numérique avait un défaut! :ohlecon:

  • Lianne

    Empereur des pages

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    #459 02 Avril 2022 06:15:37

    Pareil que Grominou, je ne comprenais vraiment pas ce changement, j'ai même mis de coté le livre pendant un moment avant de le reprendre à cause de ça.
    Je ne peux pas dire que je l'ai apprécié du coup, c'était trop bizarre pour moi.
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    #460 02 Avril 2022 12:41:05

    Oui c'est très étonnant, mais en même temps j'ai trouvé que c'était bien fait aussi pour cette partie américaine. L'auteur aurait peut-être pu écrire des westerns ! :D:D