#4 14 Décembre 2012 15:10:12
En effet, c'est un très bon thriller!
La première partie est hyper angoissante, l'ambiance est glauque, malsaine, prenante. La quatrième de couv' est super bien faite parce qu'en fait, on ne sait pas qui est mort avec la 250è page, à peu près. Et là où Carin Bartosch Edström a fait très fort, c'est que tous les personnages, vraiment tous, ont un mobile, pour tuer n'importe lequel des autres. Du coup, le suspens est vraiment bien entretenu!
La seconde partie, consacrée à l'enquête, souffre de la tension de la 1ère. Les rancœurs, les tensions, les jalousies, se sont cristallisées et c'est difficile de passer outre. Mais la commissaire est pugnace, heureusement! En même temps, on en apprend pas mal sur sa vie privée, ses relations, sa façon de travailler. C'est vraiment le personnage le plus étoffé.
Mon seul regret est que la résolution est très simple et rapide : la solution est découverte quasiment par hasard (mais, en même temps, c'est tout à fait dans le ton du reste du roman). Le suspens est gardé jusqu'à la fin. En ce qui me concerne, j'avais encore deux suspects en tête, mais j'étais loin du compte.
Petit plus : si vous aimez la musique classique, vous allez avoir une super play-list à écouter en même temps. Si vous n'aimez pas, ça ne fait rien, vous pouvez le lire quand même! On sent que l'auteur est du milieu, les descriptions sont vraiment justes et bien écrites.
A la réflexion, j'ai une deuxième récrimination : que le lieder de la Belle Meunière, de Schubert, qui clôt l'ouvrage, ne soit pas traduit. Vu que je ne pratique pas l'allemand, c'est hard. Alors voilà la traduction en spoiler : attention, ça spoile un peu la fin!
Spoiler (Cliquez pour afficher)
Pluie de larmes
Partie chantée par Pontus (les 2 premiers couplets de La Belle Meunière).
Nous étions tout près l’un de l’autre
Sous la fraîche aulnaie,
À regarder, l’un comme l’autre,
Le ruisseau couler.
La lune au ciel s’était levée,
Suivie des étoiles,
Se mirant, tendrement pressées,
Dans l’onde argentée.
[...] Partie chantée par Ebba (dernier couplet du lieder):
Mes yeux de larmes débordèrent.
Le miroir frémit.
Elle dit : “Vois, la pluie qui vient !
Je rentre à l’abri.”
Voilà, ça éclaire la fin d'un autre sens, tout de suite!