#141 05 Juin 2013 12:59:56
Virginia87 a écritla limite entre la dystopie et l'anticipation est mince
Là, je ne suis pas d'accord, pour la bonne est simple raison que, de mon point de vue, la dystopie fait partie de la SF (ou anticipation).
D'une part, il faut intégrer le fait que le classement par genre, fluctuant et pas toujours précis, n'est pas exclusif. Un bouquin se rapprochant d'un genre peut aussi se rapprocher d'autres genres. On peut faire de l'enquête policière dans un univers futuriste, du roman d'apprentissage dans un cadre historique passé, etc.
Ensuite, les genres peuvent être imbriqués les uns dans les autres. Le space-opera peut être vu comme un sous-genre de la science-fiction. Tout comme le sont le cyberpunk, le post-apo, le steampunk, la hard-science, l'uchronie... et la dystopie. De ce fait, dire qu'une dystopie n'est pas de la SF (ou de l'anticipation), c'est comme dire qu'une voiture n'est pas un véhicule. Toutes les voitures sont des véhicules, mais tous les véhicules ne sont pas des voitures.
Enfin, pour ceux qui assimilent la SF à l'utilisation nécessaire d'un élément "scientifique", deux points supplémentaires :
1) Les sciences ne se limitent pas aux sciences dites "dures", comme les mathématiques, la physique, la chimie, etc. Le domaine est extrêmement vaste et inclus aussi les sciences dites "sociales", comme l'économie, la sociologie, etc. Un bouquin d'anticipation n'est donc pas nécessairement basé sur un postulat tiré de la physique ou des mathématiques. On peut aussi s'intéresser à des évolutions sociales, sociétales, économiques, etc.
2) Même en restant sur le côté SF = technologie, quantité de dystopies se rangent dans cette classe sans le moindre soucis. Qu'est-ce que Big Brother dans 1984 sinon un système technologique évolué ? Idem dans Un bonheur insoutenable où la destinée de tous est calculée et programmée par un gigantesque ordinateur. Enlevez la composante technologique et votre dystopie s'effondre.