#2 03 Juillet 2013 18:44:00
J'adore le côté anti-héros de Scarlett et Rhett! L'auteur explique très bien leur manière de fonctionner, cette révolte envers des usages démodés et trop contraignants. Scarlett étoufferait dans un rôle d'épouse soumise, elle n'est pas faite pour être la douce écervelée qui représente l'idéal féminin de l'époque. Elle a la force de s'indigner face aux hypocrisies de l'aristocratie, elle met le doigt sur les contradictions de cette classe aisée...
Cependant, sans l'intervention de Rhett, peut-être se serait-elle contentée de rager dans son coin plutôt que de jeter aux orties, l'un après l'autre, les liens de la bienséance qui l'entravaient. Quel plaisir de lire les dialogues entre ces deux personnages! C'est vraiment les moments que j'attendais avec impatience! Leurs échanges sont vraiment jouissifs, il a l'art de la pousser dans ses retranchements et de faire ressortir sa véritable nature, tout ça sans avoir l'air d'y toucher!
Ce sont tous les deux de grands égoïstes qui pensent à leur propre profit plutôt qu'à l'intérêt commun. Mais Rhett, à la différence de Scarlett, se connaît et s'assume parfaitement. Scarlett a encore l'illusion de ressembler un jour à sa mère... Un jour, quand ce sera possible, quand elle en aura l'occasion, quand la guerre sera finie... Elle reporte toujours sans même s'en rendre compte. Tout ça est bien illustré par la phrase qu'elle sort sans arrêt "J'y penserai plus tard". Inutile de s'appesantir sur les choses désagréables, elle agit d'abord, et tant pis pour les éventuelles conséquences désagréables!
Elle est égoïste, pas très cultivée, n'a pas un sou de subtilité, méprise ses semblables... et malgré tout ça, je l'adore! Elle est pleine de vie, de volonté d'aller de l'avant, et forte. Les épreuves l'endurcissent mais ne l'abattent pas.
Les Wilkes, en revanche, appartiennent complètement au passé, à cette aristocratie sur le déclin. Ils étaient déjà en décalages avec les autres avant la guerre, je ne sais pas s'ils seront de taille à s'en remettre.