@Stellade: Oui, "Le Village" est un film que j'avais bien aimé d'ailleurs, la chute était surprenante! Mais c'est aussi le nom, ou plutôt l'absence de nom, de l'endroit où vit la petite communauté de "Moisson"! :P
J'ai d'ailleurs terminé la lecture de ce roman d'ambiance, à la fois étrange et inquiétant.
Je me suis lancée dans mon partenariat avec LA et folio et j'&avoue passer un très bon moment avec "Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour". C'est drôle, décalé et ça change de l'image habituelle du zombie!
<image>En attendant, voici mon avis détaillé sur "Moisson":
"Alors que la moisson s’achève tout juste, un crime vient d’être commis au village. Un incendie criminel a ravagé les écuries et le pigeonnier de maître Kent, ne laissant pour tous vestiges qu’un tas de cendres. Et si Walter Thirsk a sa petite idée sur l’identité des coupables, il n’en dit rien et préfère se ranger du côté des villageois qui soupçonnent d’ores et déjà les trois étrangers, fraîchement installés en bordure du village et dont personne ne sait rien…
Cette femme envoûtante, au charme sauvage, et les deux hommes qui l’accompagnent ont forcément quelque chose à se reprocher, sinon ils ne se défendraient pas avec autant de véhémence contre les accusations dont ils font l’objet… Emmenés de force, les deux hommes se retrouvent condamnés au pilori pour une semaine. Mais l’incendie n’est que le début d’une série d’actes criminels qui vont voir la violence, la suspicion et la trahison s’installer au cœur de cette communauté paysanne…
Walter Thirsk, en tant que narrateur, est notre guide dans cet étrange village qui semble figé, coupé du monde et de ses lois. Arrivé il y a douze ans aux côtés de maître Kent, son frère de lait, ce veuf discret et volontaire a tout fait pour s’intégrer à la petite communauté, sans jamais se défaire totalement de son étiquette d’étranger. Car le village fait régner ses propres règles, confiant la justice aux mains du bienveillant maître Kent, mais voyant d’un mauvais œil l’arrivée de nouvelles têtes, venues perturber un quotidien tranquille.
Rien ne nous est dit de l’époque ni du lieu où se déroule l’histoire, même si les indices font penser à un âge féodal où les serfs cultivent la terre grâce à des charrues pour le compte de leur seigneur et où la justice s’exécute de manière aléatoire et souvent barbare… Le roman s’ouvre sur l’incendie, installant dès le début une tension et une violence palpables au sein de la petite communauté, qui ne vont faire que croitre jusqu’à l’apogée finale. Plus l’histoire avance et plus un malaise s’installe au sein du village mais aussi chez le lecteur, témoin impuissant d’actes qu’il ne parvient pas à comprendre. La confiance placée dès le début en Walter Thirsk et en son jugement s’étiole peu à peu, laissant planer un doute quant à sa lucidité… La folie s’installe peu à peu et ne semble épargner personne…
A la manière d’un conte, Jim Crace dépeint une réalité universelle, à travers une communauté fermée sur elle-même, vivant dans la crainte de la nouveauté et du changement, et cédant aux préjugés et à la violence pour s’en prémunir. Un roman d’ambiance efficace et oppressant, difficile à lâcher !"