#302 23 Avril 2016 10:28:13
Effectivement, seuls les deux premiers romans ont été traduits. Il y a un projet amateur pour traduire la suite (je crois que le type a traduit les troisième et quatrième romans) mais l'éditeur avec lequel il était en négociations (Mnémos) a fini par laisser tomber (et honnêtement j'ai rigolé quand j'ai appris le nom de cet éditeur "mystère"). Apparemment, le type a encore une ou deux pistes à explorer, mais personnellement je n'y crois pas. On parle d'une série de dix pavés, qui auront besoin d'un éditeur aux reins solides et motivé pour faire la campagne promo à hauteur de l'investissement que ça représenterait. Pour moi, il n'y a qu'un seul éditeur en France qui pourrait le faire, c'est Bragelonne et pour l'instant ils s'occupent déjà de La Roue du Temps qui est un très gros investissement, parce que même à 30€ pour le volume le plus cher de la série, je doute que ce soit très rentable vu qu'ils retraduisent tout et les publie sans découpage. Bref, pour moi, faut pas trop espérer pour la continuation de la série en français.
Pour la lecture en anglais, ca dépend (évidemment) de ton niveau en anglais. Je vais faire la comparaison avec deux autres auteurs de pavés de fantasy que je lis en anglais.
- George R. R. Martin. Son anglais est relativement "simple" et sa plume coule vraiment bien. En général je plie ses pavés en cinq ou six jours tellement je lis ça rapidement. Il lui arrive de placer deux-trois vieux mots ou expressions, mais il est assez parcimonieux sur la chose (pas comme dans la traduction française) et en général ça ne gêne pas à la lecture.
- Robert Jordan. Je placerai son anglais légèrement au dessus de celui de Martin en terme de difficulté. Notamment du fait qu'il n'arrête pas de décrire les fringues que portent les gens (on doit pouvoir dire ce que portent certains d'entre eux à chaque moment de la saga, c'est dire). On a donc un champ de vocabulaire un peu particulier à intégrer et/ou on peut zapper un peu les descriptions par moment.
- Steven Erikson. Je trouve son anglais encore au-dessus en terme de difficulté. Paradoxalement, il y a des mots que je comprends probablement mieux que certains locuteurs anglais moyens parce qu'il lui arrive d'employer des mots peu courants... mais dont certains ressemblent à leur équivalent français. :P La difficulté est rehaussée par la complexité de l'intrigue (ça n'a rien à envier aux deux auteurs ci-dessus) et par le fait qu'Erikson ne met pas toujours de gros panneau clignotant avant de faire des révélations. Ainsi j'ai vu passer la révélation de la véritable identité d'un personnage en une petit phrase dans le cours d'une conversation. En général, je lis ses bouquins plus lentement que Martin ou Jordan. Par contre, il m'arrive d'avoir un plaisir terrible parfois tout en ayant lu que cinq ou dix pages, tant c'est parfois dense en bon moments, phrases marquantes, etc. Erikson a aussi un bon côté : ces bouquins sont vraiment des romans complets. Certes le cycle et la grande intrigue de fond se retrouve d'un volume à l'autre, les événements évoluent, etc. mais à la fin de chaque livre on a la conclusion d'un certain nombre de fils narratifs. Et ça, j'ai l'impression de voir un peu trop de série de fantasy dans lesquelles ce n'est pas le cas, notamment certains premiers volumes qui ne font pas grand chose de plus que de la mise en place. Au moins, y a pas ça chez Erikson. :)
Au final, si tu n'as jamais lu en anglais, je te conseillerais de passer d'abord par quelques ouvrages plus accessibles. Sinon, ça peut se tenter, faut juste un peu de motivation. Et dans ce cas, tu peux toujours faire un essai. On peut lire le début du prologue de Gardens of the Moon sur la fiche amazon du bouquin (faut juste sauter la préface, les cartes et le dramatis personae). Ça permet de se faire une idée. :-)