@ Anoucka: il y a dans ma PAL quatre lectures que j'ai interrompu, et pas forcément parce qu'elles me déplaisent d'ailleurs, et dont le souvenir est assez frais pour que je les reprenne là où je les interrompu (et tant mieux d'ailleurs vu que je suis bien avancé dans chacune).
Les Misérables de VictorHugo en fait partie (je suis à la page 425 du second tome alors si je pouvais ne pas le recommencer, ça m'arrangerait) et je compte bien le finir dans l'année.
Pour les petis curieux, les autres sont
Corinne ou l'Italie de Madame de Staël,
Barracuda de Christos Tsiolkas et
Une éducation libertine de Jean-Baptiste Del Amo.
En ce qui concerne
Les contemplations, je n'ai pour l'instant lu, plusieurs fois, que les trois premiers poèmes. Pour le premier, je retriendrais ses derniers vers:
"Ne rien haïr, mon enfant; tout aimer, ou tout plaindre". Le deuxième, quoique très beau, reprend un thème cher au romantique qui me lasse un peu, à savoir la communion du poète avec la nature, tout en le combinant à une personnification des végétaux pour décrire, j'imagine, l'opinion des hommes sur le poète. Mais je me suis arrêté sur le troisième qui m'a beaucoup plu pour sa qualité visuelle:
Mes deux filles
Dans le frais clair-obscur du soir charmant qui tombe,
L'une pareille au cygne et l'autre à la colombe,
Belle, et toutes deux joyeuses, ô douceur !
Voyez, la grande soeur et la petite soeur
Sont assises au seuil du jardin, et sur elles
Un bouquet d'oeillets blancs aux longues tiges frêles,
Dans une urne de marbre agité par le vent,
Se penche, et les regarde, immobile et vivant,
Et frissonne dans l'ombre, et semble, au bord du vase,
Un vol de papillons arrêté dans l'extase.
Le poème commençant par un terme issu de la peinture, c'est là un beau tableau qu'il peint avec des mots d'une délicatesse et surtout d'une invocation sensorielle forte.
Sinon, j'ai fini Une odeur de gingembre d'Oswald Wynd. Ce fut clairement une bonne lecture parce que l'histoire m'a emporté et qu'on a envie de continuer pour savoir les prochains événements de la vie de Mary. Mais j'ai bien conscience de défauts qui peuvent nuire à la lecture de certains. En fait, si vous aimez les péripéties d'un personnage soumis à différentes épreuves et devant reconstruire sa vie dans des conditions particulières, alors on peut passer outre ces défauts. Sinon cela risque de déranger les autres.
Les deux principaux problèmes qui peuvent être soulevés sont les suivants:
- un manque d'exaltation, une certaine retenue dans la retransmission des faits. Comme tout le livre consiste en des lettres ou des pages du journal de l'héroïne, on se retrouve avec un personnage qui prend toujours du recul. à l'écrit, lorsque l'héroïne se raconte, elle structure sa pensée, interroge ses émotions et de ce fait prive les événements de cette dimension naturelle. La seule lettre qui échappe à cette règle est celle qu'elle envoie à l'ambassadeur britannique à Tokyo. Mais elle apparaît trop tardivement dans le roman pour que je vous en donne la teneur. C'est une façon de faire qui ne me dérange pas. Il y a parfois dans la retenue plus de brio que dans l'éclat.
- un manque de certaines scènes qui est dommage. Comme c'est Mary qui décide ce dont elle veut bien parler dans son journal intime, elle reste silencieuse sur certaines choses, notamment lorsqu'il s'agit de faits dont elle préfère ne pas se souvenir, ou lorsque son esprit est occupé à autre chose qu'à écrire dans son journal. J'ai pourtant été très déçu du peu d'écrit sur ses quelques jours d'amour avec son amant qui ne me semblent pas justifiés et qui consistent, en plus, en grande partie, à savoir si les amis qui l'accueillent sont au courant de cette liaison ou pas.
Je vais continuer mes lectures avec La maladroite d'Alexandre Seurat. C'est un très court roman que je devrais vite finir.