#222 25 Juin 2018 17:14:45
Sur ton premier point : Adolphe n'est pas Werther, nulle complaisance ni exaltation des sentiments, exagération, propension au sublime - tout est y est lucidement absurde (et tragique, mais pas par volonté d'effet - je ne sais si je me fais comprendre). Il y a bien des prodromes de romantisme, on ne peut le nier, mais l'analyse froide et désespérée prend ici - à mon sens - le pas. En cela, il est bien plus moderne (ou, paradoxalement, classique) que Goethe et Werther ou les Affinités électives, et cela se ressent avec plaisir à la lecture. J'aime beaucoup Goethe, mais le ton d'Adolphe me parait vraiment différent. "Je le lirai un jour, je le lirai" : j'ai la même pensée pour 15 000 bouquins, je ne sais hélas pas si ce sera humainement possible ; je ne peux que t'engager à le garder en mémoire en tous cas, au cas où tu tombes dessus dans une librairie à l'occasion (et puis ça se lit vite, ce n'est pas un argument en soi mais tu peux caler cela facilement entre deux lectures au long cours).
Sur le second : oui, c'est son livre le plus connu. Pas lu, mais il suivra sans doute (relativement - en fonction des 15 000 autres...) rapidement. Mais peu de zones d'ombres avec Koyré, du moins si j'en juge avec ma première expérience : il est toujours lumineux, même dans les passages un peu technique. On échangera à son sujet, à l'occasion.
Belle fin de journée !