Hello there !Vous vous attendiez pas à me revoir si vite, hein ? Moi non plus, en fait.
Sauf que hier soir, à force de patience, d'acharnement et d'une coupure internet qui m'a empêché de binge watcher ma série du moment, J'ai enfin terminé Carol de Patricia Highsmith, et c'est pas trop tôt !
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'Carol', un livre qui a le pouvoir d'endormir instantanément quiconque le touche.
Honnêtement, je ne sais pas trop par quel bout prendre ce roman, qui a échoué à provoquer le moindre engouement chez moi. Je l'ai lu en un peu plus de six heures, et c'est le genre de livre qui te rappelle que c'est loooong, six heures. Or, comme le disait Jane Austen, quand un livre bien écrit, il me paraît toujours trop court. Alors je vais déployer un effort d'originalité incroyable, et lister ce qui m'a plu et déplu dans ce roman.
+ C'est une romance comme j'aime les lire. Et pourtant, je déteste ça. Carol, c'est une romance qu'on voit se former petit à petit, on note un véritable attachement réciproque qui se mue lentement, par petites touches, en un amour à peine dissimulé. La faute au contexte, évidemment, si l'histoire s'était déroulée en 2019 et pas dans les années 50, ça aurait été une nouvelle de 10 pages. J'apprécie qu'il y ait un véritable enjeu : le but n'est pas de savoir pourquoi l'ennemi juré de l'héroïne est soudainement sympa avec elle, mais de choisir entre la possibilité ténue et soumise à d'énormes conditions de voir son propre enfant, et une relation certes sincère, mais également considérée comme monstrueuse et amorale par le monde entier.
+ La post-face est très intéressante à lire, elle éclaire particulièrement sur le contexte historique de l'écriture du livre, la difficulté de le faire sortir, la manière dont il a été accueilli, internationalement et au sein de la communauté LGBT de l'époque, le sort communément réservé aux couples homosexuels dans les romans qui en parlaient jusqu'alors... Je l'ai dévorée, ce qui n'est pas un compliment, parce que j'ai été cent fois plus passionnée par la postface que par le roman.
- La plume de Patricia Highsmith est particulièrement adaptée pour les thrillers psychologiques (cf. Le Talentueux Mr. Ripley, L'Inconnu du Nord Express), mais je crois qu'elle est bien trop froide pour parvenir à créer ce véritable sentiment d'empathie et d'attachement aux personnages essentiel pour ce genre de roman. L'ambiance générale est très fade et manque de relief. Après, je n'oublie pas que je ne suis pas du tout le public ciblé, et je ne peux pas imaginer, en tant que blanche hétéro et donc massivement représentée dans les romans, ce que peut symboliser, à l'époque, un roman dans lequel
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une relation homosexuelle ne se termine pas, comme l'indique l'auteure dans sa préface, par un double-suicide ou une séparation initiée par un membre du couple qui retourne faire semblant d'être hétérosexuel.
-Je pense que Carol est un de ces romans qui ont marqué leur époque, et qui du fait du temps qui passe et de l'évolution des mœurs dans notre société, ont mal vieilli. Je crois deviner, derrière le comportement glacé de Carol, une femme qui est fatiguée de se cacher mais qui y est contrainte par son mari, et que ça tue à petit feu. Therese me semble souvent atone : ce personnage se laisse porter en attendant que quelque chose lui arrive, et ce quelque chose c'est Carol. Du coup sa vie entière n'est pleine que de ça. Elle n'a pas le moindre feu intérieur en dehors de Carol. Et bien que je me rappelle avec quelle vigueur le sentiment amoureux nous frappe au début, ça ne m'a jamais empêchée de m'inquiéter de tous les autres aspects de ma vie plutôt que de les regarder gentiment dériver autour de moi.
Dans une société froide et intolérante, leur amour aurait dû être une boule de chaleur qui les anime. Je n'ai rien ressenti de tout ça...
(je jure que j'ai essayé de faire court, mon article de blog fera probablement le double de ce post... T.T)