Rah, je suis désolée, j'ai oublié de te répondre, @FloXy. En fait, si tu dis "elle demeura interdite" et pas "elle était choquée", ça y est t'as une écriture vieillotte. Certains appelleraient ça cultiver son style mais qu'est-ce que j'en sais, hein ? En ce qui concerne le fait que Thorn soit aussi victime qu'Ophélie, c'est pas totalement vrai, mais pas totalement faux non plus. Pour être très synthétique, Thorn a besoin du pouvoir de liseuse qui est la spécialité d'Ophélie, pour déchiffrer un livre très important. Il cherche donc à épouser une Animiste, parce que pendant le mariage, chaque époux reçoit en bonus le pouvoir de l'autre. Thorn est à l'origine du projet de mariage, mais parce que c'est le seul moyen d'atteindre son but, et il ne choisit effectivement pas sa femme.
Bon, c'est le moment de l'update !
Je viens juste de terminer Rosa Candida, d'Audur Ava Olafsdottir, et c'était très sympa ! Je n'en attendais rien du tout mais il a réussi à me plaire (et à me faire verser une petite larme, à un ou deux moments), et je lirai avec plaisir les autres romans de l'autrice islandaise.
En résumé, un jeune homme part en voyage depuis son Islande natale jusqu'au plus beau et au plus vaste jardin de roses du monde, à trois pays de distance, pour ajouter sa pierre à l'édifice, en l'occurrence une nouvelle variété de rosa candida que sa mère avait développée avant l'accident de voiture qui lui a coûté la vie.
<image>Je n'attendais rien de spécial de ce roman, avec lequel j'ai eu des débuts difficiles : j'ai déduit que le personnage principal partait d'Islande et qu'il se rendait en Finlande, mais on ne nous donne jamais les noms de lieux, les villages n'ont pas de nom... et ça m'a un peu dérangé. Le personnage principal est un jeune homme largué par la vie dont on ne sait que très peu de choses : son frère jumeau est autiste, sa mère est décédée, et il est le père d'une petite fille, conçue avec la petite-amie de son meilleur ami lors d'un quart de nuit d'égarement. On n'a pas plus de détails, mais si on est un lecteur patient, on en apprend doucement un peu plus sur chacun de ces faits qui font du jeune homme une personne perdue et à la recherche d'un but. Entre une petite fille dont il peine encore à déterminer l'espace qu'elle occupera dans sa vie, une mère qui lui manque et qui est présente dans tout ce qu'il fait, et une lutte constante contre un père qui veut que son fils reprenne ses études plutôt que de se consacrer à la botanique, l'autrice nous dépeint une errance ponctuée des petits drames et des réjouissances du quotidien, mais avec une maestria qui fait qu'on ne lâche pas le roman avant la fin.
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J'ai beaucoup apprécié qu'il prenne ses responsabilités envers sa fille, tant et si bien qu'il en finit par être plus proche d'elle que la mère. C'est rare qu'on nous propose un roman dans lequel la paternité est mise en avant au détriment de la maternité, et qu'on nous montre le cheminement qui pousse un homme à assumer la charge parentale face à une femme qui se rend compte neuf mois après l'accouchement qu'elle n'est pas prête à laisser tomber ses études en génétique pour changer des couches. Ce contre-emploi du schéma monoparental m'a vraiment surprise, et ça m'a beaucoup plu!
En bref, j'ai aimé, c'était cool, lisez des auteurs islandais.<image>J'ai aussi fini Carmilla, de Joseph Sheridan Le Fanu, et j'ai pas grand-chose à dire dessus, l'écriture est agréable et moins chargée que je l'imaginais. Du coup je le trouve plus accessible que son illustre successeur, Dracula. Parce que Carmilla a été écrit quelques années avant l'oeuvre de Stoker, et je trouve que ça se sent, il y a pas mal de points communs : une jeune fille proche de l'héroïne qui est la proie du vampire, un "médecin" qui n'hésite pas à avancer le mot vampirisme face aux étranges symptômes... même jusqu'à l'aspect épistolaire, l'intégralité de l'histoire de Carmilla étant consignée dans son journal par la narratrice, qui nous raconte une mésaventure qui lui est arrivée lors de son adolescence. J'ai trouvé une grande sensualité dans le rapport très ambigu entre Carmilla et la narratrice, l'étrange jeune fille étant très tactile et sujette aux déclarations enflammées dignes d'un adolescent qui découvre l'amour. En soi, je suis contente d'avoir lu ce roman dont j'ai tant entendu parler quand j'étais adolescente, je regrette juste de ne pas l'avoir lu plus tôt parce que je ne peux pas m'empêcher de le juger à l'aune de Dracula, qui est bien plus riche, sur quasiment tous les plans.
Pour mes prochaines lectures, je vais essayer de finir Virgin Suicides (spoiler : ça tourne mal), et entamer Americanah, de Chimamanda Ngozi Adichie, que j'ai reçu au milieu du mois dans mon swap. J'envisage aussi de me pencher sur Houellebecq : tout le monde en parle, souvent en mal (on me l'a plus ou moins décrit comme un Eric Zemmour qui sait écrire), je tiens donc à me faire mon propre avis sur la question. Si quelqu'un a des suggestions sur le titre le plus susceptible de plaire pour une première lecture, je suis preneuse !