Hello!
J'ai commencé 2020 avec un bon roman et deux passablement moyens. Dans le bon on a
Revenants de Paul Auster. Il y a un magnétisme dans la plume de cet homme, c'est fou! Il s'agit d'une histoire de détective, complètement absurde entre toi et moi parce que la mission n'a pas de but. Je ne vends aucun punch, c'est à la 3e page du roman: «Bleu, tu dois surveiller Noir 24h sur 24h.», ordonne Blanc. «OK», répond Bleu. Et il s'en va surveiller Noir, mais il ne peut pas le surveiller H24 parce que ben... il faut qu'il dorme. On a donc un détective en mission qui ne fait pas de sens. Et Auster qui nous emballe et nous déballe et nous emballe encore. Il s'agit d'un roman sur le glissment de l'identité, la fragilité de l'être aussi. Auster m'avait manqué. Je tâcherai de le lire à nouveau en 2020.
Sinon, les deux autres romans que j'ai lus ont été un peu décevants. D'abord,
The Agony of Bun O'Keefe par Heather Smith. C'est un roman jeunesse. Je lis pas souvent (ok, je lis rarement), du jeunesse, donc peut-être me direz-vous que les codes m'échappent. N'empêche, les thèmes exploités par le roman sont très durs, mais m'ont paru édulcorés. Comme si on n'avait pas le droit de prononcer les mots terribles devant un un public adolescent. Est-ce qu'on peut arrêter de prendre les jeunes pour des cons svp? Le roman se lisait bien malgré tout. L'amitié entre les jeunes est belle, quoiqu'un peu trop Disney à mon goût: personne est gentil comme ça dans la vraie vie.
(ou je fréquente pas le bon monde, mais c'est un autre débat)Enfin, j'ai lu
Les loyautés de Delphine de Vigan. Pour être honnête, je pensais pas me tromper. J'adore de Vigan, sa plume, sa sensibilité, sa justesse. Mais ce roman.... Meh... Il manque quelque chose, une vraie fin, des réponses, un coup de poing.... Je sais pas. Encore, les thèmes sont durs. Encore, on reste en surface. La plume reste belle, je veux dire, ça reste de Vigan, je suis certaine que sa liste d'épicerie sonne bien. Mais ce roman demeure trop superficiel.
Si tu veux parler douleur, parles-en pour que ça fasse mal.
Après tout ça, j'ai eu envie de me faire plaisir. Ça va pas super bien dans ma vie. J'ai fini mes études, mais je ne suis nulle part. J'ai un chum qui regarde ailleurs, mon emploi me mène nulle part, je n'arrive pas à me faire embaucher ailleurs parce que toutes les entreprises offrent des salaires de crève-faim en échange de ton âme pis de ton premier né, ma confiance en moi implose, je bois trop, je fume trop et je regarde des vidéos d'influenceurs sur Youtube (je pensais pas avoir toucher le fond avant cette dernière étape, sérieux). Bref, 2020 va être rough. J'ai donc eu envie de me faire littérairement plaisir. Et de relire. Pour la 8e fois. De relire.
Océan Mer. S'il n'y avait qu'un seul texte au monde, ce serait celui-là. Je sais pas l'expliquer. Lis-le. Tu sauras pas l'expliquer non plus. On saura pas l'expliquer ensemble comme c'est tellement beau pis tellement affreux pis tellement merveilleux pis comment l'espoir tient à rien au fond. Comment rien tient à rien. Mais juste ça, des fois, c'est juste ça que ça prend pour croire que rien ça peut-être quelque chose. Même si on sait pas c'est quoi. «
L'inventer - c'est cela qui allait être merveilleux.»
Je m'excuse pour cette entrée un peu trop personnelle. Mais je vous pose cette question: est-ce qu'il y a un livre que vous avez relu plusieurs fois? Pourquoi? Est-ce que vous avez un roman qui, malgré le déspespoir, vous fait sentir un peu plus léger.e?