[Suivi Lecture] Alhweder

 
  • isallysun

    Cauchemar des auteurs

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    #601 18 Janvier 2020 19:18:57

    Ah, ah, je comprends pour les gouttes. Pour te consoler, -40!
    Des lectures assez intéressantes! Qui devraient te faire avancer ailleurs également. Et j'aime bien comment tu termines ton avis sur le livre des sorcières, que je n'ai pas lu, mais qui semble être depuis trop longtemps un fait:

    l'ignorance et la superstition pousse l'Homme dans ses pires moments.


    Je n'ai pas vu la vieille adaptation, et j'avais tenté le livre récemment, mais je baillais à presque chaque page... Je vais tout de même la regarder un jour, et je suis curieuse de voir ce que tu vas avoir pensé de la nouvelle adaptation.

  • Alhweder

    Restaurateur de livres

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    #602 23 Janvier 2020 11:44:47

    Coucou !

    @isallysun, j'ai prévu de passer sur le challenge pour laisser un petit mot mais je n'ai pas encore trouvé le temps. Il me rattrape là-encore. Ce week end, j'espère. J'aurai deux lectures à partager car j'ai terminé Why I'm no longer talking to white people about race. Sans chaudière depuis longtemps, donc sans chauffage, il fait trop froid chez moi pour rester longtemps à écrire sur un clavier XD
    Rapidement donc, l'adaptation des Quatre Filles du Docteur March n'est pas mauvaise. Elle est ce à quoi on pouvait d'attendre, mais sans intérêt particulier. Je ne comprends pas pourquoi certains ont été déçus. Qu'attendait-il d'une histoire de jeunes filles, même indépendantes à une période où on ne pouvait pas vraiment l'être ? D'un autre côté, je ne comprends pas non plus les six (je crois) nomination aux Oscars... Ce n'est pas un grand film.  J'ai des problèmes avec la distribution et le traitement d'un personnage. Par ailleurs,  je crois que les émotions que j'ai ressenties étaient plus liées à mes souvenirs de lecture enfant qu'au film en lui même. C'était la première fois que j'étais confrontée dans un roman à l'injuste fatalité de la vie. C'était un roman qui m'attirait parce qu'il me dérangeait. Petite, j'avais dans la tête que, si tu te conduis bien, que tu es une bonne personne, la vie te le rendra. Et bien, pas forcément. Et ce sentiment d'injustice m'avait beaucoup marqué. C'est ça que j'ai retrouvé en voyant le film.

    A bientôt !

    Dernière modification par Alhweder (23 Janvier 2020 11:49:35)

  • isallysun

    Cauchemar des auteurs

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    #603 25 Janvier 2020 14:31:49

    Ne l'ayant pas vu, je ne peux juger. Mais les costumes, les décors, la direction photographique peut-être plus que le scénario et le jeu?
  • Alhweder

    Restaurateur de livres

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    #604 27 Janvier 2020 12:00:48

    Coucou !

    Le redoux est apprécié chez moi malgré la pluie : mon chaudière étant toujours en panne, je suis un peu moins congelée dans mon intérieur. Je suis juste triste de ne pas avoir pu apprécier le froid sec que j'attendais. On l'apprécie mieux quand on sait qu'on peut rentrer chez soit se réchauffer ;)

    @isallysun : Franchement je ne sais pas. Je trouve le film banal même dans sa conception. J'ai l'impression d'en avoir déjà vu des comme ça et j'en verrai sans doute d'autre. Je n'ai pas été bluffée par les images, les costumes, les décors. C'est bien fait certes, mais ça a déjà été fait et ça le sera de nouveau.

    <image>J'ai moins froid aux mains donc et je vais pouvoir passer un peu de temps à rédiger un avis sur Why I'm no longer talking to white people about race de Reni Eddo-Lodge (Fiche BBM).

    Avis : Je dois encore remercier @RedPanda pour ce livre. Cela fait un bon moment que je l'ai reçu en Swap mais j'ai mis longtemps à le lire. Ce n'est pas de la faute du livre (ni au fait que je l'ai lu en anglais), c'est simplement que c'était mon "livre de sac à main" et je n'ai pas pris souvent les transports en commun l'année dernière...
    C'est un très bon essai qui aborde le racisme dans son aspect structurel. Il me semble que c'est l'un des livres qui a permis de mettre cette approche sur le devant de la scène. Il a beaucoup dérangé quand il est sorti. Notamment à sa sortie française car le titre choisi est Le racisme est une affaire de blanc. J'avoue que ce titre me faisait rejeter le livre. Il sonnait trop le communautarisme à mon oreille. C'est une phrase que l'on retrouve dans le livre mais à la lecture, elle ne m'a pas autant dérangée car il y avait le contexte et tout un développement qui l'entourait. Elle prenait un sens différent : les blancs en tant que groupe doivent comprendre qu'ils sont, volontairement ou pas, au cœur du fonctionnement raciste de nos sociétés. Je ne suis pas sûre de m'exprimer clairement... Le titre en anglais pose une affirmation qui fait peut-être un peu tiquer mais qui donne envie de mieux comprendre le propos de l'auteur. C'est une porte ouverte quand le titre français la ferme. De l'importance du choix du titre :)
    Dans son essai, Reni Eddo-Lodge parle donc de racisme structurel. Elle s'emploie a démontrer comme la société occidentale se base sur, et alimente, l'idée de la supériorité de l'Homme blanc. Certaines de ces affirmations ne font pas plaisir à entendre, surtout lorsque l'on se considère une personne aux valeurs d'humanité, mais elles sont justes et il faut les entendre : nous naissons et grandissons dans un système qui facilite la vie des blancs. Il nous arrive même, inconsciemment ou pas, d'entretenir ces schémas. Je n'ai pas aimé être d'accord avec ça mais je n'ai pas pu m'empêcher de me souvenir certains préjugés, certaines pensées discriminatrices, que je regrettent par la suite mais qui viennent sans qu'on les contrôle vraiment. Des délits de faciès par exemple. Je refuse de dire que ce sont des réflexions instinctives car je pense qu'elles sont induites par le système culturel dans lequel nous grandissons.
    Dans le même temps, Reni Eddo-Lodge n'est pas culpabilisante. Et ça a été une agréable surprise. C'est ce dont j'avais peur. Elle montre les dysfonctionnements mais elle appuie sur l'inutilité de se complaire dans la culpabilité. Un mea culpa larmoyant ne sert à rien. Ce qu'il faut c'est agir dans son quotidien pour défaire ces mécanismes qui nous enferment et nous séparent les uns des autres.
    Pour terminer, j'ai aimé également qu'elle rapproche la question du racisme des enjeux de luttes sociales ou du féminisme. Ses propos sont sourcés dans une bibliographie fournie. Elle étaie chacune de ces idées en s'appuyant sur des statistiques ou le travail de chercheurs en sciences humaines. Elle réalise ainsi un bon travail de recherche. C'est un essai que je recommande chaudement. Il ne dit pas que des choses agréables mais il dit des choses importantes. Il enrichit la réflexion, ce qui est l'essentiel.

    Bonnes lectures à tou.te.s !

    Challenge personnel : 70 / 100 (Retour à 0 : 1 ; retour à 25 : 0, retour à 50 : 2)

    Dernière modification par Alhweder (27 Janvier 2020 12:08:54)

  • Maman bouquine

    Pèlerin des mots

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    #605 27 Janvier 2020 12:30:39

    Coucou Alhweder ! Cet essai a l'air effectivement très intéressant même s'il doit sans doute mettre mal à l'aise. Je pense que je vais le rajouter à ma wish list car il m'intrigue.
    Merci pour ton avis très clair.
  • Lepandarouxquilit

    Bibliothécaire en herbe

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    #606 27 Janvier 2020 17:10:58

    Wow, merci pour ce si bel avis sur cet ouvrage... Je suis vraiment contente qu'il t'ait plu (déjà, j'avais été super touchée que tu sois en train de le lire le jour où on s'est retrouvé !). Il m'avait aussi fait l'effet d'une claque quand je l'ai lu, pointant du doigt des mécanismes que je ne voyais pas (ou n'osais pas voir), et me remettant les idées au clair. Je me sens plus riche depuis que j'ai lu ce livre...
    Et j'avais pris le parti de te l'offrir en anglais, déjà parce que le titre était controversé et que je n'étais pas sûre que la traduction rende justice au développement de la pensée... (et puis cette couverture est si "visuelle", ça donne une force à la phrase)

    J'espère que ta chaudière sera bientôt réparée... Et qu'il s'arrêtera de pleuvoir rapidement, histoire que tu puisses profiter un peu de tes déplacements à vélo =D (le froid humide, c'est le pire je trouve !)

    Fais de belles lectures :)

    (PS : je t'écris dans la soirée pour notre swap !)

  • Alhweder

    Restaurateur de livres

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    #607 02 Février 2020 14:18:55

    Bonjour !

    J'espère que vous passez un bon dimanche. Personellement, j'ai de nouveau du chauffage depuis quelques jours et j'en profite pour narguer la pluie et le vent dehors. J'en profite aussi pour avancer dans l'intégrale Blitz de Connie Willis : plus que 160 pages sur 1170, ce ne sera pas pour ce week end mais je vois le bout. En attendant, ...

    <image>... ma grande-tante m'a prêté Le Prédicateur de Camilla Läckberg (Fiche BBM). Je me dépêche de le lire pour pouvoir lui rendre rapidement mais c'est facile et rapide alors ce n'est pas comme si c'était contraignant.

    Avis : J'étais contente de retrouver si vite les personnages du premier tome. Je ne suis pas aussi satisfaite du résultat pourtant. Au début, j'ai apprécié l'effort pour démonter les opinions un peu caricaturales que l'on se fait des collègues de Patrick, mais ce travail se concentre essentiellement sur l'un deux, les autres voient au contraire leurs traits accentués. Cela offre des passages humoristiques mais j'étais déçue de l'effort non abouti. Par ailleurs, le chois de mettre Erika complètement en retrait alors qu'elle était le personnage principal dans le tome précédent est bizarre. Pourquoi pas après tout ? Elle est quand même particulièrement inutile dans cette histoire... Ces critiques liées aux personnages "réguliers" n'auraient pas été très importante si elles ne s'accompagnaient pas de certains bémols par rapport à l'intrigue. Il y a des éléments que je ne trouve pas vraiment maitrisés. Des éléments d'enquêtes donc je ne peux pas m'étendre. Disons simplement que quelques détails me semblent poussés pour servir la narration plus au détriment de la cohérence. Je suis tatillonne. C'est un petit polar agréable à lire, confortable. Il fait passer un bon moment.

    @Maman Bouquine : Merci pour ton retour sur l'avis concernant Why I'm no longer talking to white people about race. S'il t'a donné envie de le lire, l'objectif est atteint.

    @RedPanda :  Merci pour le compliment sur mon avis concernant Why I'm no longer talking to white people about race. Tu as très bien fait de me l'offrir en anglais. La couverture est particulièrement bien pensée en effet.
    J'ai bien reçu ton message concernant le swap, j'essaie d'y répondre bientôt.

    Bonnes lectures à tou.t.es !

    Dernière modification par Alhweder (02 Février 2020 14:20:42)

  • Alhweder

    Restaurateur de livres

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    #608 06 Février 2020 12:02:48

    Bonjour !

    J'ai trois nouvelles lectures à vous présenter alors c'est parti !

    <image>La première est Blitz de Connie Willis (Fiche BBM).

    Avis : Ce sera un retour en demi teinte sur cette intégrale qui comprend Black out et All clear. Point positif : 1200 pages au coeur du Blitz très bien documenté et retranscrit par Connis Willis qui réussit à nous donner l'impression de vivre la même expérience. Point négatif : 1200 pages de "Allons-nous pouvoir rentrer chez nous ?" Oui ? Non ? Oui ? Non de nouveau ?
    Cette duologie est présentée comme un seul roman qui a pris tellement d'ampleur qu'il a fallu le découper en deux tomes distincts. Pas si distincts que cela car on pourrait tout lire d'affiler sans se rendre compte d'une coupure narrative. Elle aurait pourtant été bienvenue. Ou plutôt qu'une coupure, une relance. Les chapitres se suivent et se ressemblent. Trop. On retrouve les mêmes enjeux, les mêmes questionnements, et même les mêmes constructions avec la petite phrase de fin de chapitre en mode "cliffhanger". C'est haletant un temps mais cela devient vite redondant.
    C'est dommage parce que le style lui est correct et l'histoire vraiment chouette. J'ai beaucoup apprécié la réflexion sur la conséquence de chaque action sur les évènements de l'Histoire. Ce livre me conforte dans l'idée que l'on donne beaucoup trop d'importance à tel ou tel fait. C'est l'ensemble des données qui mènent là où on en est. Cela permet aussi de dédramatiser. Dans le roman, Willis a très bien géré l'intrication de chaque élément. Le hasard se joue de ses personnages. Elle en a simplement trop fait et l'histoire s'étire à outrance. J'ai été plus soulagée par le fait d'avoir fini de le lire que de savoir ce qu'il advenait des personnages piégés dans les méandres du temps. Dommage donc.

    <image>Ma deuxième lecture a pour titre : Simples contes des collines de Rudyard Kipling (Fiche BBM).

    Avis : J'ai décidé de lire ce livre pour la simple raison que sa couverture est rose et que je voulais participer au challenge Bouquineurs en couleurs XD Je ne sais pas trop qu'en dire si ce n'est que j'ai retrouvé avec plaisir la plume de Kipling qui m'a une nouvelle fois enchantée. Mon commentaire sur la fiche résume bien mon ressenti : "Dans son premier recueil, Kipling s'amuse de ses contemporains. Il brosse un portrait mordant mais plein d'humour de l'Inde coloniale dont il observe les bassesses et qu'il aime malgré tout." On s'amuse avec lui. Je garde en mémoire la nouvelle Une vie gaspillée que j'avais déjà lue dans un folio qui proposait une sélection de textes de ce recueil. C'est une triste histoire mais sans doute la plus belle.

    <image>Je termine avec ma troisième lecture, choisie pour la même raison que la précédente : Une chaleur venue d'ailleurs de Michael Moorcock (Fiche BBM).

    Avis : Alors que je désespère de me motiver à finir le cycle d'Elric, vous pouvez imaginer que j'ai ouvert ce livre sans grand espoir. Pourtant, il m'a beaucoup plu. Moorcock me rend souvent mal à l'aise, notamment avec personnages féminins que j'ai souvent du mal à apprécier. Je trouve ses écrits assez marqués par son époque et ses valeurs. Pourtant, j'ai compris avec ce livre à quel point il cherche à les dépasser, à les questionner. Ce roman est plus concret que les histoires d'Elric et sans doute est-ce pour cela que j'ai mieux su l'apprécier. Il est également plus agréable à lire dans la mesure où le personnage principal ne se complet pas dans une position victimaire. Le ton est enjoué et j'ai vraiment eu l'impression que l'auteur s'amusait à tester les limites morales de son lecteur. Pourtant, je ne crois pas non plus que ce soit le fond du roman. Il me semble plutôt qu'il réfléchit sur le sens de la vie plus que sa moralité. J'ai vu qualifier Jerekh de "niais". Mais sa méconnaissance de nos codes moraux le rendent-ils niais ? Pourquoi ne serait-ce pas un qualificatif plus approprié à Mrs Underwood, la très sage Juliette de XIXème siècle ? D'un extrême à un autre, entre la décadente liberté et le carcan moral, n'y a-t-il pas un équilibre à trouver pour favoriser l'épanouissement de chacun ? Je suis curieuse de découvrir comment il va creuser la question dans la suite... si j'arrive à me la procurer...

    C'est tout pour aujourd'hui. Bonnes lectures à tou.te.s !

    Challenge personnel : 73 / 100 (Retour à 0 : 1 ; retour à 25 : 0, retour à 50 : 2)

    Dernière modification par Alhweder (07 Février 2020 09:48:44)

  • Mana_

    Administratrice

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    #609 06 Février 2020 12:42:06

    Entre toi et Nicolas, je ne sais vraiment pas si je vais me plonger dans Blitz. Il me tente pourtant beaucoup pour les aspects positifs que vous soulevez, mais les redondances risquent d'avoir raison de ma motivation...

    Le Moorcock a l'air plutôt sympa, même si je n'en ferai pas une priorité !
  • Livrepoche.fr (Nicolas)

    Guide touristique des librairies

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    #610 06 Février 2020 13:11:03

    Alhweder, Je suis à 2 doigts de te demander comment se termine ce roman pour m'éviter de le lire parce que je crois que je ne supporterais pas de lire encore et encore et encore et encore les même péripéties. Est-ce que cette foutue équipe de récupération va vraiment venir les chercher? Ne dis rien… j'ai pas encore pris la décision de lire All-clear ou non.