Heeey !
@Lizana : Je sais que c'est chaud de redonner sa chance à un.e auteurice par lequel on a pas été convaincu, mais si Carry On est du niveau des morceaux que l'autrice lit à un autre personnage dans Fangirl, je comprends pourquoi t'as pas aimé. Auquel cas, lis E&P pour te défaire de cette mauvaise impression.
Genre vraiment.@Rhavanielle : Jena Lee... J'ai envie de pleurer xD C'est plutôt sensé représenter Ramona Flowers, et le fait que tu écoutais Jena Lee en primaire me fait me sentir très vieille, vu que je lui crachais allègrement dessus
au lycée parce qu'à cause d'elle, tous les wesh du coin me surnommaient comme ça. Et c'était pas un compliment. Ça va, tes études, tu réussis à garder la tête dedans ? J'imagine pas comme ça doit être compliqué de focus....
De mon côté, j'avance lentement sur Fangirl et j'ai totalement stagné sur Et quelquefois j'ai comme une grande idée, j'avais lu toute la journée de lundi (dernier...) mais, je pense pas être la seule, le confinement ne me réussit pas vraiment d'un point de vue littéraire. Pourtant, j'ai terminé Figurec, de Fabrice Caro, en une journée.
Je connais déjà Fabcaro en tant qu'auteur de BD (avec l'excellent Zaï Zaï Zaï Zaï, et le très bon Formica à offrir à toute la famille qu'on déteste pour Noël), et dans mon club lecture, beaucoup de personnes le portent aux nues en tant qu'auteur. Un peu avant le confinement, on m'a prêté deux de ses romans, et j'ai commencé avec Figurec, qui était donc son premier essai hors de la BD.
Je suis né vieux. Vieux et conscient de l'inexorable. Depuis ma naissance je pense à ma mort. Même dans mes rires les plus francs, cette phrase revient comme un refrain : dans soixante ans tu n'existes plus.
Le personnage principal m'a beaucoup plu : c'est un loser, un mec paumé qui a la trentaine et une vie de merde. Il ne travaille pas, justifiant son chômage longue durée par l'écriture d'une pièce de théâtre qui ne manquera pas de faire décoller sa carrière (mais dont il ne fait que réécrire la première page), mange plusieurs fois par semaine chez un couple d'amis (ses seuls amis, d'ailleurs), qui profitent de sa présence pour éviter le constat de l'échec de leur vie amoureuse, et subit chaque repas de famille comme une humiliation tant il est le négatif de son brillant petit frère, dont la parfaite petite-amie ne fait que souligner le célibat préoccupant du narrateur. En bref, pas de meuf, pas de taf, pas de bouffe, ça d'vient casse-gueule.
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Pour passer le temps, le narrateur aime aller aux enterrements, c'est comme ça qu'il occupe ses journées : il s'érige en critique, comparant la sincérité des pleurs des veuves, la noblesse du recueillement des enfants, la pauvreté des éloges funéraires. Et c'est au cours d'un de ces enterrements qu'il rencontre un homme qui le confond avec un collègue et lui parle de Figurec. Figurec, c'est une société qui engage des figurants pour absolument tout. Vous vous êtes inventé une femme et des enfants et vous vous retrouvez obligé d'assister au Noël de l'entreprise ? Figurec vous fournit femme et enfants sur catalogue moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. Envie qu'une jeune et belle femme se jette sur votre cercueil d'un air mélodramatique en hurlant lors de votre enterrement, histoire de faire chier votre femme ? Figurec peut faire ça pour vous. Le souci, avec Figurec, c'est que ceux qui en entendent parler doivent recourir à leurs services, travailler pour eux, ou mourir.
Moi qui pensais qu'il avait des doutes sérieux et que ça ne le surprendrait pas outre mesure, il faut croire qu'un doute, c'est quatre-vingt-dix-neuf pour cent d'espoir.
J'ai aimé ma lecture, sans plus. Et pourtant je voulais vraiment aimer ce livre. Si le personnage m'a automatiquement plu et que la narration est fluide, émaillée de citations que j'ai noté avec ferveur, j'ai échoué à en faire un coup de coeur, et ça me frustre. Il y avait une petite pointe de cynisme, des moments franchement hilarants, mais quand on a connu Fabcaro comme auteur de BD, on ne peut s'empêcher de trouver que ça tombe à plat. J'ai vu la fin arriver, ce retournement à la Shutter Island sauf que Fabcaro n'a pas le talent de Dennis Lehane, et donc la fin est un peu prévisible pour qui sait lire les signes. Pourtant c'est un chouette roman, et on m'a dit que Le Discours était plus abouti, alors je vais rempiler sans rechigner, après tout je suis cliente de ce genre de livres, mais c'est comme acheter des nems de supermarché quand on a une envie de bouffer chinois : ça fait le taf, mais c'est quand même pas pareil.