Bonjour tout le monde !
Joyeuses Pâques dans la mesure du possible ! Ne mangeons pas trop de chocolat pour éviter les indigestions. Ca ne devrait pas être trop compliqué... Cacher des œufs tout seul chez soit pour ceux qui sont dans la même situation que moi, ce n'est pas très réjouissant. Vous me direz, pour les familles confinées en appart', ce ne doit pas être drôle non plus, même en faisant appel au fin fond de nos réserves d'âme d'enfant. Enfin, cela me laisse donc du temps pour lire et venir vous touchez un mot de mes dernières lectures. Vous allez voir, l'une d'elle a bien rempli les réserves en question...
<image>Ce n'est pas forcément le cas de la première : Résolution de Li-Cam (Fiche BBM), qui n'en demeure pas moins une bonne lecture.
Avis : A force de voir et entendre parler Li-Cam aux Utopiales, il était temps que je découvre l'autrice dans ses écrits. Je savais que je l'ai déjà croisée dans Au bal des actifs : Demain le travail, ce recueil édité par La Volte que j'ai lu il y a quelques semaines déjà, mais vous vous souviendrez peut-être que j'ai eu du mal avec et j'avais beau cherché dans ma mémoire, je n'arrive pas à me souvenir de la nouvelle qu'elle y a écrit. Après vérification, son titre Le Profil ne soulevait toujours pas grand chose et j'ai vraiment dû feuilleter le texte pour en retrouver la substance. Dans ma tête, ça a a fait : "Ah oui ! Oui. Ok... Oui mais... Bon...". Très constructif n'est-ce pas ? Du vide surtout. Qui me rappelle qu'il me faudra vraiment (mais pas urgemment) relire ce recueil dans de meilleures dispositions d'esprit.
Parce que Résolution ne me laissera pas ce souvenir-là. Je ne m'en rappellerai pas non plus comme d'un grand texte mais plutôt comme une expérience intéressante et bien écrite qui aurait méritée d'être poussée plus loin. Je dis bien écrite car on ne peut que saluer le travail sur la langue qui s'offre à la fois presque poétique et très matériellement ancrée dans le réel. Je sais que ce travail est en quelque sorte une signature des éditions La Volte mais c'est particulièrement vrai en l'espèce : Li-Cam utilise le langage commun de nos jours, allant jusqu'à ponctuer sa narration de hashtags (pas d'inquiétude, c'est très bien dosé, toujours justifié, sans aucune lourdeur) et en crée un nouveau adapté à la société utopique, l'Adelphie, qu'elle présente.
C'est là qu'est sensé résider l'intérêt principal de cette novella et c'est pourtant là que, pour moi, le bât blesse. D'un côté, parce qu'ai plus eu l'impression que Li-Cam dressait un bilan (très pessimiste) de notre monde qu'elle développait son alternative ; et de l'autre côté, parce que l'alternative en question ne m'attire guère... Concernant le premier point, il m'a vraiment semblé que ce bilan prenait un espace prépondérant dans la narration et que finalement, on était très peu en Adelphie. Ses principes de fonctionnement m'ont paru peu clair et intégrer, à la fin du récit, sa constitution en articles, n'était pas une solution satisfaisante. J'aurais préféré un récit plus long mais qui en intègre mieux les idées plutôt qu'elles me soient froidement exposées à la fin. Sans compter que le bilan est très noir et je suis de plus en plus fatiguée de ces visions qui condamnent l'humanité à sa perte. Je ne peux que reconnaître qu'elles ont, hélas, beaucoup d'éléments sur lesquels s'appuyer mais je regrette qu'elles laissent de côtés tous les élans qui existent déjà pour contrecarrer ces dynamiques nocives. Enfin, ici, cela s'explique par les nécessités du récit : on a besoin d'un Effondrement pour proposer la solution utopique que représente l'Adelphie.
Sauf que cette solution est très loin d'être utopique pour moi... Elle repose sur les principes exposés par le personnage principal-narrateur. Wen a une personnalité atypique. Je sais que j'aurais eu beaucoup de mal avec si je l'avais croisé dans la "vraie vie". Je reconnais aussi que cela ne fait pas partie des meilleurs aspects de ma personnalité... Si j'avais dû la croiser, je n'aurais eu qu'à espérer que raison et patience m'aide à étouffer l'énervement qu'elle aurait suscité (et qu'elle suscitait en moi à la lecture). La bienveillance n'est pas innée, en tout cas, pas absolue, hélas, mais le fruit d'un travail sur soit...
En dehors de cela, c'est le concept même d'une utopie développée sur les principes d'un seul individu, même capable de modéliser les comportements humains, qui me pose problème. L'IA qui l'accompagne m'apparaît presque comme un recul rassurant. Sauf que cette IA a été "éduquée" toujours par la même personne... Il y a un côté qui me paraissait malsain dans l'Adelphie... C'est pour ça que je déplore que LI-Cam ne passe pas plus de temps à en explorer les contours, voir même le fond. C'est beau d'écrire "Article 11 : Au sein de l'Adelphie, la mise en commun des biens et des savoirs ne sauraient contrevenir au respect de la vie privée." ou "Article 13 : Dans les cas de biens d'utilisation courante, possession vaut propriété". A vrai dire, de nombreux principes de cette constitution me parle mais ces généralités peuvent être reprise dans beaucoup de cas et ce qui est surtout intéressant, c'est dans tester les applications. Je rejoins Wen dans beaucoup de ces principes. Je du mal avec leur mise en forme en Adelphie. Je suis bien d'accord : "L'Utopie des uns est la Dystopie des autres." La solution est sans doute dans la multiplication des expériences.
Une lecture intéressante donc, en conclusion, mais avec un côté insatisfaisant.
OK ... Je n'avais absolument pas prévu d'écrire autant sur cette novella...
Euh... Je vais vous répondre rapidement et faire une pause ensuite car le temps passe, je reviendrai plus tard pour les deux dernières lectures que je pensais vous présenter.
@Cendre : C'est vrai que les couvertures chez France Loisirs sont souvent désolantes...
J'ai eu également une période d'overdose sur la Seconde Guerre Mondiale après mon kycée. C'était une période que je trouvais fascinante. Je la trouve toujours fascinante mais cela fait longtemps, heureusement, que je ménage mieux mes lectures dans le domaine :-)
@My' : Le Y me pose toujours problème mais j'étais contente d'avoir une solution pour cette année. Il me reste encore la question épineuse du U et du I... En tout cas, j'espère que ce n'est pas une règle d'or pour les personnes portant le patronyme Young d'écrire de piètres romans, ce serait triste pour eux XD
@Ravan : Dans Le berceau de l'ennemi, la décision est clairement forcée dans le simple objectif que l'intrigue tienne à peu près la route... D'autres solutions étaient envisageables pour les protagonistes... Je déteste ça. Heureusement, mes lectures suivantes ont été bien meilleurs comme ce post aurait dû te le prouver mais je me suis trop étaler sur le premier avis et je n'ai pas la motivation de continuer tout de suite avec les deux suivants :goutte:
@Athanase Kircher : Merci beaucoup pour le compliment sur mes avis. Tu confortes mon envie de ne pas trop retarder ma lecture de Americanah même si je préfère généralement laisser un temps entre la lecture de deux romans d'un.e même auteur.e.
Allez, à très bientôt, bonne lecture à tou.te.s !
Challenge personnel : 94 / 100 (Retour à 0 : 1 ; retour à 25 : 0, retour à 50 : 2, retour à 75 : 0)