[illimité] Challenge Rougon-Macquart

Bonjour à tous,

Voici mon avis sur le 14e opus des Rougon-Macquart : L'Oeuvre.

Au début, j'ai eu un peu de mal à entrer dedans mais finalement la description du monde de l'art avec ses perfidies, la tragédie qui se dessine au fil du récit et les personnages divers font que l'on veut connaître la suite et qu'on tourne facilement les pages.

Pour ma part, je viens de terminer La Faute de l'abbé Mouret

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Tome qui semble à part dans la série mais je l'ai beaucoup aimé.
On avait connu Serge Mouret dans le tome précédent, jeune garçon à la santé fragile qui avait été captivé par l'abbé Faugas, et qui était ensuite rentré au séminaire. Ici, on le retrouve des années plus tard après qu'il ait obtenu sa prêtrise et il officie désormais dans un petit hameau complètement perdu. Seulement, pas très loin de là, se trouve le Paradou qui va ébranler sa foi.
Serge, l'Abbé Mouret, est un être exalté par sa foi à laquelle il s'est donné corps et âme. Il ne vit que pour son amour de Dieu et, notamment, de sa Passion pour la Vierge Marie qu'il a depuis toujours. Les descriptions des rites religieux sont superbes ; le cérémonial accompli dans une église vide est encore plus fort de sens d'ailleurs. J'ai aussi beaucoup aimé tout ce descriptif sur la Religion et la lutte incessante du religieux face à la Tentation.
Tentation qui s'empare de Serge au Paradou où il a été conduit pour le soigner d'une grave maladie. On a ici l'allégorie du Jardin d'Eden avec le Paradou et Albine qui apparait sous les traits de la Vierge Marie mais aussi d'Eve. Les descriptions de ce Paradis Perdu sont également magistrales avec le détail de toute cette nature foisonnante. Après, il y en a vraiment beaucoup, et ça peut rebuter certains ;) Ceci dit, j'ai aussi bien aimé le contraste de cette nature luxuriante, rempli de vie, d'innocence et de liberté durant la deuxième partie, et ce qui s'en dégage plus tard à la fin qui est tout le contraire.
Objectivement, il ne s'y passe pas grand chose hormis une sorte de réécriture de la Genèse et cette opposition Religion/Nature mais les descriptions sont tellement belles ! Il y a aussi beaucoup de symbolisme dans le texte qui mériteraient d'ailleurs qu'on s'y attarde davantage.

Jusqu'ici j'aime beaucoup ma redécouverte de Zola que je n'avais pas forcément apprécié à sa juste valeur au lycée ^^ A part Le Ventre de Paris auquel je n'ai pas tellement accroché, j'ai apprécié tous les tomes. Je pense que les lire dans l'ordre doit beaucoup y jouer...

Je passe par là rapidement pour vous dire
1 - que la LC sur Nana commence aujourd'hui et durera tout le mois de mai ; donc si certains veulent nous rejoindre n'hésitez pas :D

2- que j'ai regardé hier soir l'émission "Laissez vous guider" sur le Paris haussmannien et il y a beaucoup été question de Zola et son œuvre ; vraiment intéressant pour aider à visualiser certaines descriptions ou à remettre le contexte en place. Je pense que l'émission est visible sur le replay et je vous la conseille ;)

Bon 1er mai !

J'ai lu Pot-Bouille: un vrai régal!

Quelle galerie de personnages que nous offre ici Zola! Je me suis régalé de la première à la dernière page. Pourtant les histoires de cocufiage et d'infidélités ne m'attirent pas particulièrement a priori, mais on dépasse ici de loin les vaudevilles style “Ciel mon mari!”,  quoique Berthe... Car c'est toute l'hypocrisie bourgeoise qu'illustre, dénonce, Zola et ces histoires de fesses n'en sont qu'une manifestation des plus éloquentes. De même que cette obsession, rarement avouée, pour l'argent. Il ne faut pas gratter longtemps pour que, derrière les façades vertueuses, le vernis parte et que les pires comportements apparaissent. Que ce soit de cracher le mépris envers les domestiques et ouvriers ou le plaisir de médire et cancaner, les bourgeois se déchaînent sans retenue.

Personne ne trouve grâce aux yeux de l'auteur, bien qu'il épargne quelque peu les domestiques. Mais aucun des locataires ne s'en tire à bon compte. La bonne femme Josserand est l'archétype de ces vicieux: acariâtre au cube, d'une mauvaise foi inimaginable, menteuse éhontée, tortionnaire envers son mari, d'une truculence abjecte. Les autres ne sont pas tellement mieux, leurs tares sont justes moins évidentes. Il y a bien les personnages du prêtre et du médecin qui ne sont pas chargés et servent de contrepoints aux autres. J'ai lu ce roman quasiment comme un thriller tellement je me demandais jusqu'à quelles bassesses untel ou unetelle était pour aller. J'ai été happé par les caractères de ces acteurs et la violence de la dénonciation. Ce dixième tome de la série est nettement celui qui m'a le plus plu jusqu'ici.

Bonjour,
Je souhaite vous rejoindre pour mon premier challenge. L'idéal pour moi est de débuter par le palier 3 ayant commencé ma lecture Au bonheur des dames il y'a quelques jours.

Merci pour ce challenge !