[Suivi Lectures] Aealo

Salut Luhnatic

Ah quand on aborde des sujets qui me tiennent à cœur, je suis très curieux. :D Trop ? :tim:

Oui j’ai vu ton commentaire sur son suivi. Il faut dire que le récit attaque brutalement en fait. :goutte: On n’a pas eu le temps de s’attacher au(x) personnage(s) qu’on ne connait pas encore que déjà on est plongé dans le récit jusqu’au cou. :D Ca ne facilite pas l’immersion. :goutte: Du moins au début. On n’y parvient qu’à partir du moment où on commence à s’attacher à notre petite héroïne et/ou au récit du passé. Mais ça a fini en page-turner je l’avoue et c’est le plus important.

Oui ! ‘’Opposées’’ à ce point-là… C’est dingue ! O_o
-    20 000 lieues sous les mers : Je comprends ces longueurs que tu lui as trouvées. Personnellement elles m’ont fait encore plus voyager, elles marquent très fortement le caractère du capitaine Némo et le pourquoi il souhaite passé tant de temps avec le narrateur. Et puis, je vais être honnête : si elles ne m’ont sans doute pas dérangées c’est sans doute du aussi au fait que j’ai une formation scientifique et donc ce genre de détails me fait sourire d’autant que ces classements ne sont plus d’actualités depuis des lustres ! :D Je trouve que ça donne aussi un charme, une touche ‘’ancienne’’ qui me parlait. Mais je comprends, ça peut être lourd à la longue… :goutte:

-    Continuons dans les oppositions, car ce que tu décris avec Jules Verne, je l’ai vécu aussi… J’avais une certaine curiosité pour Oscar Wilde qui s’est vue refroidie par Le portrait de Dorian Gray justement… :goutte: Il faudra sans doute que je tente à nouveau le coup… Sans doute avec une des œuvres que tu cites…

-    Donc c’est encore sur Dracula que nous nous retrouvons le plus ! :D
Même si Mina n’a pas droit à la place qu’elle mériterait selon moi : son rôle est souvent minimisé ‘’au nom de sa protection’’. Je trouvais ça dommage…

Figure-toi que la pensée d’une LC pour L’homme invisible m’avait traversée l’esprit aussi ! :D
Mais sans doute pas tout de suite (courant juillet ou août ça irait pour toi ?) vu que je souhaite terminer L’humanité en péril avant d’attaquer Cent ans de solitude. Quitte à le mettre de côté car je dois bien avouer que c’est rude pour le moral…

Je t’avoue que je ne saisis pas bien ce que tu entends par plusieurs versions de Frankenstein. Le récit original, c’est bien Frankenstein, ou le Prométhée moderne de May Shelley il me semble (c’est de celui-là que je te parlais et que j’ai lu en tout cas). Les autres versions sont des reprises de ce dernier non ? :grat:

Je n’ai pas encore lu Bel-Ami ni Pierre et Jean qui se trouvent tous deux dans ma pàl. Mais vu ce que tu dis de Bel-Ami. :goutte: :D Mais je vois que les recueils de nouvelles nous ont fait le même effet à son propos ! :D

Je pars comme toi, du principe qu’il faut donner une deuxième chance à un auteur à l’occasion, on n’a très bien pu tomber sur une mauvaise œuvre ou un ouvrage qui ne nous correspond tout simplement pas. Alors il faut retenter le coup.
Mais j’ai quand même eu des auteurs qui m’ont tellement fâché au premier coup qu’il n’y aura pas de deuxième chance… Heureusement ça n’arrive pas souvent ! :D

Ah oui ! Tu as attaqué Lovecraft avec L’horreur de Dunwich… En effet, pas certain que c’était l’idéal… :S Je conseille souvent de commencer par le classique L’appel de Cthulhu : pas le plus ‘’typique’’ mais pas le plus ‘’rude’’/’’brut’’ non plus tout en pouvant y apprécier certains de ces stratagèmes de peur.
Non mais tu as raison. Lorsqu’on se renseigne sur la vie de Lovecraft, on se rend compte que certaines choses peuvent transparaître dans ses récits (pas tant au premier degré mais plutôt au second), entre autre son raciste en effet.
Ah oui, dans ces procédés pour injecter la peur, quand on voit l’époque à laquelle ça a été écrit, il y a presque du ‘’génie’’.
Je n’ai jamais lu Polaris mais il se trouve avec d’autres nouvelles de cette thématique dans un recueil que j’ai dans ma pàl : Les Contrées du rêve

Je souris car sur les classiques nous allons encore une fois nous opposer j’en ai bien peur… :'S ^^ Par pour tous je te rassure ! :D
Je vais commencer par réagir, et ce sera déjà un début de réponse que je compléterai par après. ;)
Commençons par John Steinbeck, je n’ai lu que Des souris et des hommes et bon sang ! Quelle claque je me suis pris ! O_o C’était beau, touchant, triste, poétique, horrible, brutal, drôle, mignon… Tout ça en même temps dans un même livre si ‘’court’’ ! Je serais curieux de lire en effet d’autres livres de cet auteur aussi !
Alors alors… Nous voici à Saint-Exupéry… :goutte: J’ai commencé, tu dois t’en douter, comme beaucoup de gens par Le Petit Prince, qui m’a plu et que j’ai trouvé mignon certes mais qui ne me transcende pas autant que la plupart des gens… (Désolé… Pas taper… :goutte:) Donc je me suis lancé des années plus tard dans Vol de nuit et bon sang qu’est-ce que je me suis ennuyé… :goutte: Surtout la partie au sol… Je ne suis jamais parvenu à rentrer dedans et à stresser avec eux… La fin me semblait tellement limpide… Du coup, j’ai viré Courrier Sud de ma pàl… Mais malgré tout, je suis curieux de lire à l’occasion Lettres à sa mère et Terre des hommes… ^^

Ironie : bon nombre des œuvres que tu cites (Peter Pan, La guerre des mondes, Sa Majesté des Mouches, … de même pour K. Dick et Bradbury) font partie de ma WL (ou ma pàl) et ne les ai donc pas encore lus. Je n’ai encore jamais lu Dickens non plus (et je sais que j’y passerai un jour pourtant). Je dois bien avouer que je connais que peu Emily Brönte et Jane Austen (pour être honnête, je les ai longtemps confondues…) oops et je ne me suis jamais renseigné à leur propos… N’étant pas plus attiré que ça pour ‘’leurs univers’’ à vrai dire.
Je n’en suis qu’à un seul Boris Vian pour l’instant mais ça ne s’est pas bien passé… J’ai lu Et tuera tous les affreux et bon sang, j’ai tellement de mal à dire sur ce livre… Mais on m’a dit que je n’avais pas forcément commencé par le bon… :goutte: mais bon, seconde chance (pas de suite car j’aurai besoin de temps : L’écume des jours évidemment (pàl).
De Dumas, je n’ai encore lu qu’un seul mais pas petit : Le comte de Monte-Cristo qui m’a fait voyager et rêver comme peu… Dieu que j’ai aimé cette lecture… Mais il est vrai que je ne connais que celui-là jusqu’à présent. :D
Personnellement je ne me suis relancé dans les ‘’classiques’’ classiques (Maupassant, Zola…) que depuis 4 ou 5 ans. Donc mon retard est conséquent. Il faut dire que la quasi-totalité des lectures imposées durant la scolarité m’ont été douloureuses exceptés Conan Doyle et Agatha Christie.

J’ai donc relu l’intégralité des lectures imposées (sauf L’enchanteur de Barjavel) plus de 10 ans après ! Et là j’ai enfin apprécié certaines d’entre elles. ^^ Puis j’ai continué mon avancée pour découvrir par moi-même…
J’ai beaucoup aimé Les fleurs du mal de Charles Baudelaire ! En le dégustant, petit bout par petit bout, j’ai apprécié sa poésie et ses interdits, ses anecdotes, ses histoires…
Un style classique qui me plaint beaucoup c’est le théâtre ! Je suis un indécrottable de Cyrano de Bergerac de Rostand (que j’ai été voir sur scène !) ! Et je viens de lire Marivaux pour la première fois et j’ai adoré Le jeu de l’amour et du hasard.
A titre d’auteur, mais je n’en ai lu qu’un seul également pour l’instant, J’ai adoré La Religieuse de Denis Diderot ! C’est dur mais tellement prenant et intense dans cette vie no choisie et ce combat pour retrouver une once de liberté. J’en lirai certainement d’autres (pàl).
Spontanément je pense que je ne serais jamais allé vers Lettres persanes de Montesquieu et j’aurais eu tort. On me l’a prêté et j’ai adoré ! En le remettant un tant soit peu dans son contexte et sa démarche c’est à la fois, intéressant, instructif et drôle.

Plus ‘’contemporain’’, je suis un grand mordu de Franz Kafka ! J’ai déjà lu pas mal de ses œuvres et j’adore ! ^^ La Métamorphose m’a mis une claque le jour où je l’ai lu !
De même pour Vercors et Les animaux dénaturés, ce livre m’a laissé en réflexions des lustres après sa lecture ! Depuis, j’ai lu d’autres de ses nouvelles avec du très bon et du très moyen mais j’aime sa plume, sa façon de voir les choses, sa réflexion.
C’est très personnel mais j’ai énormément été touché par La promesse de l’aube de Romain Gary qui m’a touché en profondeur, à un point que je n’aurais jamais soupçonné.
Autre auteur ‘’contemporain classique’’ qui m’a touché dune façon ou d’une autre avec les livres que j’ai lu et m’a rendu encore plus curieux de ceux que je n’ai pas encore lu, c’est Georges Perec.
‘’Contemporain’’ toujours, un ouvrage qui m’a retourné aussi c’est Lettre à un jeune poète de Rainer Maria Rilke. Parvenir à parler aussi bien de la vie en général en si peu de lettres… Incroyable…

Mais ils sont encore nombreux à attendre dans ma pàl : Camus, Hugo, Andersen, Kundera, Cervantès, Bernanos, Flaubert, Giono, Proust (même si j’hésite encore trèèèèès fortement pour lui), Kessel, London, Kipling, Corneille, Racine, Rabelais, Wells, Malraux, Beckett, Alighieri, Barbery d’Aurevilly et même Homère… En plus d’autres ouvrages d’auteurs que j’ai déjà lu au moins une fois… :goutte:

Comme tu vois, je me suis étalé aussi et il n’y a pas de soucis à s’étaler sur ce suivi ! ;)

Je te souhaite une belle fin de soirée et de bonnes lectures !

Hello par ici !

Pas de souci, j'aime beaucoup parler de littérature, c'est pour ça que je m'emballe facilement. Mais tant que ça t'intéresse, je vais continuer à m'étaler. (Ton suivi, tes règles !) =)

C'est exactement ça ! Et vu les commentaires que j'ai lus à ce sujet, il semblerait que ce soit un ressenti assez généralisé. Et ça ne retire rien à la qualité de ce roman graphique.

C'est marrant que tu dises ça pour 20 000 lieues sous les mers ! Un de mes amis naturalistes a justement bien aimé ce livre pour des raisons similaires aux tiennes ! C'est peut-être un truc de scientifique ^^ Après, ça ne m'a pas empêchée de voyager et c'est bien l'essentiel ;)

Pour Oscar Wilde, les oeuvres que j'ai mentionnées sont très courtes et s'avalent vite. Puisque tu es amateur de théâtre, tourne-toi peut-être en priorité vers The Importance of Being Earnest.

Mina est un excellent personnage mais contrairement à toi - et en dépit du sexisme très présent -, je ne la trouve pas si minimisée que ça, à part sur la fin sans doute. Quand on y regarde de plus près, notre gang de héros ne seraient pas arrivés bien loin sans son intelligence et ses suggestions. (Un peu comme Harry sans Hermione ;) )

Super pour L'homme invisible ! A vrai dire, je ne peux pas non plus avant le mois prochain (voire même début août) en raison de mes lectures en cours, de mes emprunts à la bibli et de quelques LC programmées ici et là. Ca devrait te laisser du temps pour tes prochaines lectures. Je n'ai jamais lu Garcia Marquez d'ailleurs (un autre objectif qui attend d'être validé un jour) et je surveillerai de près ce que tu nous diras de Cent ans de solitude.

A vrai dire, je ne sais pas précisément ce qu'il en est pour Frankenstein mais je parle bien du roman de Mary Shelley. Il est dit que la version dans Sensational Tales est celle de 1818 et qu'elle est plus sombre que la version de 1831 qui a été retravaillée et adoucie par Shelley et serait aujourd'hui plus répandue. C'est tout ce que j'en sais. Si j'arrive à comparer les deux versions, je pourrais sûrement t'en dire plus. :chaispas:

Concernant Maupassant, je rebondis sur ce que dit Mypianocanta à propos de Bel-Ami. (C'est la première fois que j'en lis du positif déjà O_o) Pour le coup, c'est le héros qui m'a faite détester le roman. Ca a effacé toutes ses potentielles qualités mais peut-être que ça vaudrait le coup de lui redonner une chance. :grat:

C'est exact, au moins deux livres par auteur.ice pour commencer à se faire un avis. Mais il y a en effet des cas où c'est plus radical. Personnellement, j'évite de donner une seconde chance aux auteur.ices qui encouragent ouvertement des actes de violence et de haine. Je ne sais pas si tu avais participé au top 5 de Mange en début d'année sur les livres et les auteur.ices qu'on ne relira jamais. On a été plusieurs à bien se lâcher cette semaine-là. :lol:

Rassure-toi, L'horreur de Dunwich ne m'a dissuadée que temporairement. Et ça a été très efficace pour me faire reconnaître la patte sans pareille de Lovecraft. Pour te dire, j'ai lu le roman graphique Les Montagnes hallucinées sans réaliser que c'était une adaptation mais l'ambiance, la tension et les procédés narratifs typiquement lovecraftiens sont parfaitement reconnaissables. L'appel de Cthulhu m'a toujours semblé être un incontournable et j'ai bien l'intention de m'y plonger un jour. ;)
A part ça, je ne sais pas si tu lis Stephen King mais il a écrit une nouvelle il y a quelques années entièrement basée sur la suggestion de l'horreur plus que sur sa description, une approche qui n'est pas sans rappeler Lovecraft justement. Elle s'appelle N et je te la recommande vivement !
Polaris t'emmène dans des univers oniriques et très éloignés, l'atmosphère y est complètement différente.

Figure-toi que je ne suis pas complètement d'accord ! Vu ta liste de classiques, il y en a quelques uns sur lesquels on se rejoint complètement. J'avais simplement oublié de les mentionner oops
Je vais te répondre dans l'ordre.

Je suis contente que tu me dises ça pour John Steinbeck ! Je l'ai découvert au collège avec Des souris et des hommes justement et ce livre m'a faite tomber amoureuse. Steinbeck est dans mon coeur depuis ce jour et rien ne l'en délogera. De lui, j'ai lu Tortilla Flat et La Rue de la Sardine qui sont nettement moins émouvants, plus dans l'humour mais sans que les personnages perdent ce côté touchant. J'ai aussi lu The Red Pony qui, lui, est davantage dans la veine de Des souris et des hommes avec trois histoires très simples mais tout aussi vibrantes.
Ah je ne t'en veux pas pour Saint-Exupéry, mon amour pour lui est si grand qu'il compense largement la faible estime que tu lui portes ! :heart: Déjà je suis curieuse : à quel âge as-tu lu Le Petit Prince ? Selon moi, l'approche qu'on en a peut être influencée par ce facteur. En ce qui me concerne, je l'ai lu pour la première fois avant mes 10 ans. Je lui associe beaucoup de souvenirs, d'où l'affection que je porte à ce livre. Mais ça va au-delà : j'ai lu et relu ce livre à différentes étapes de ma vie et chaque fois, ma compréhension de cette histoire s'en est trouvé changée. Chaque lecture m'a bouleversée, même de manière minime. Si je le relis demain, ça sera une expérience toute autre encore une fois. C'est ça, selon moi, le génie de cette oeuvre. Existe-t-il une oeuvre qui t'ait touché de cette manière ? :)
En réalité, mon amour de Saint-Ex repose essentiellement sur Le Petit Prince et Pilote de guerre qui m'a renversée également. Par contre, comme toi, je me suis sentie moins impliquée dans Vol de nuit. Lettres à un otage ne m'a pas non plus satisfaite mais je n'étais pas trop portée sur la non-fiction à l'époque ou je l'ai lu. Il faudrait que je le relise. Terre des hommes est le prochain sur ma liste.

D'une certaine manière, je trouve ça chouette que tu n'aies pas encore découvert ces oeuvres, tu vas pouvoir les lire de manière "consciente" et critique et vivre de belles expériences. J'espère que ça te plaira !
Ton commentaire sur Jane Austen et Emily Brontë m'a faite rire ! Je crois qu'elles se sont retournées dans leur tombe quand tu as écrit ça ! Elles n'avaient pas du tout la même vision des relations amoureuses et je crois que les soeurs Brontë n'appréciaient pas de voir leurs romans comparés à ceux d'Austen :lol: Ceci dit, je comprends la confusion. La distinction m'est devenue plus claire en les lisant (en fait, je n'ai lu qu'une seule des soeurs Brontë mais peu importe). Pour être honnête, le fait que la romance soit aussi centrale dans ces œuvres m'en a tenue éloignée pendant longtemps. Quand j'ai enfin lu Pride and Prejudice, autant te dire que ça ne m'a pas convaincue (j'ai attendu que mes battements de cœur s'accélèrent... en vain). Plus tard, cependant, j'ai lu Persuasion dont l'héroïne m'a conquise. Malheureusement, depuis j'en ai lu deux autres et le coup de foudre ne s'est pas reproduit. Le style est un peu pompeux et il y a beaucoup de longueurs mais les touches d'humour et la critique sociétale sous-jacente restent très intéressantes. A l'inverse, j'ai beaucoup aimé Wuthering Heights de Brontë pour le contexte gothique, le tumulte des passions, l'histoire plutôt sombre et une narration moins lourde à lire.
Concernant Boris Vian, je l'ai découvert avec L'écume des jours justement, une lecture plus vraie que nature pour moi à l'époque puisque je vivais le même drame que les personnages. :goutte: Si je ne pense pas pouvoir relire ce livre, j'ai encore en tête certaines analyses qu'on en a faite en cours et qui, avec le recul, me parlent. Du coup, je me suis attaquée à L'herbe rouge à la fac... Un désastre =D C'était tellement déprimant ! Ma coloc de l'époque a dû me croire sur le point de me jeter par la fenêtre quand j'ai achevé ma lecture. Et pourtant Vian ne manque pas d'humour comme le montrent les éléments absurdes dont ses romans regorgent ! Ce n'est qu'il y a deux ou trois ans que je me suis un peu réconciliée avec lui grâce à L'attrape-coeur, beaucoup plus léger. Pour résumer : il faut persévérer ;)
Passons à Dumas : Les mousquetaires sont une très bonne trilogie d'aventure historique. C'est palpitant, il y a de l'action à toutes les pages, le rythme ne faiblit jamais. Mon souci, c'est que mes valeurs sont en "dissonance" avec celles qu'on devine chez Dumas à travers ses personnages et qui sont peut-être un peu datées ? Si des qualités comme la loyauté et le courage sont valorisées, certains comportements revanchards excessifs ne sont jamais remis en cause. J'ai lu aussi la dulogie Robin des Bois... désolante. MAIS pour ne pas mourir bête, j'ai quand même l'intention de lire Le comte de Monte-Cristo :D

On a eu la même expérience des lectures pour l'école. Il faut dire que le plaisir n'est pas le même quand on n'a pas l'obligation de les lire !
De Barjavel, j'ai lu Les chemins de Katmandou (pas une réussite), La nuit des temps (gros coup de coeur) et Une rose au paradis (une déception). Qu'as-tu pensé de L'enchanteur ?
Et c'est là où certains de nos goûts en matière de classiques se rejoignent ! :yeah:
S'il y en a plein que je n'ai pas encore lus parmi ceux que tu cites (Diderot, Montesquieu, Vercors, Romain Gary... (j'en ai entendu beaucoup de bien donc ils sont dans ma liseuse pour la plupart)), je te rejoins sur Beaudelaire (j'ai adoré Les fleurs du mal), Rostand (Cyrano de Bergerac se relit et s'apprécie indéfiniment), et Kafka (La Métamorphose est une claque, c'est le mot juste). J'aime bien Marivaux aussi mais je n'en ai pas lu assez. J'aime assez le théâtre aussi d'ailleurs. J'ai lu quelques Racine, Sophocle et Giraudoux qui s'appuient essentiellement sur la mythologie grecque. Par contre, j'ai du mal avec Molière. Je continue de le lire pour ma culture mais à petite dose. Pareil pour Shakespeare en fait. Je suis contente d'avoir lu un certain nombre de ses pièces mais je ne suis pas très fan. Quoique j'avais bien aimé Le songe d'une nuit d'été parce que c'est une comédie.

Et de fait, j'ai moi aussi une PAL de classiques assez longue avec Camus, Rabelais, Flaubert, Voltaire, Sartre, Woolf, Sand, Beauvoir, Shelley, Kundera et tellement d'autres.
Dans ceux que tu cites, j'ai aimé Andersen, Homère (L'Iliade était une plaie à lire mais j'ai adoré L'Odyssée), Hugo, Kessel (Le lion :heart:), London et Malraux.
Pour orienter certaines de mes lectures, je m'inspire de la liste disponible dans le Challenge des 500 livres. Peut-être que ça peut t'intéresser ;)

Plus ça va, plus ça s'allonge ! =)
Passe une bonne soirée !

Au cœur des tabous nippons

-La justice, donc, n'est pas importante ?
-Il n'y a pas de justice. Il y a seulement la vérité.

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Il y a dans la vie, des livres qui vous tombent littéralement dessus : inconnu à votre bataillon, jamais entendu parlé de l’auteur, mais un vous-ne-savez-pas-trop-quoi vous attire dans ce livre… Non ce n’est pas que la couverture, pas que le synopsis, trop flou pour en avoir une réelle idée mais ce livre vous attire… Sans trop savoir pouvoir, vous l’embarquez et on verra…
Ce livre n’est pas un hasard… Il va certainement avoir une incidence sur votre vie de lecteur…
C’est ce qui c’est passé pour moi avec la série Le poids des secrets de Aki Shimazaki.
Tout est parti d’un lot de 5 livres en seconde main qui semblaient faire partie d’une suite. Une fois embarqués, je n’ai pas arrêté d’entendre parler d’Aki Shimazaki. Du coup, j’ai entamé le premier tome l’an passé puis @Lynn m’a proposé d’en faire une LC tous les deux et voilà, un an plus tard, la boucle est bouclée.
Mais d’abord, pesons le poids de ses secrets :
Cela se passe au Japon entre 1923, au moment du grand tremblement de terre qui a secoué Tokyo, et les années soixante. Durant cette période, nombre de personnes vont tourner autour d’un secret. Un secret de famille lui-même composé de plusieurs petits secrets de familles.
Le poids des secrets est une pentalogie qui raconte un secret de famille. C'est le même secret, mais il est vu par des protagonistes différents et à des époques différentes.

Un secret qu’on veut garder pour soi.
Un secret qu’on tente de cacher.
Un secret qu’on souhaite de dissimuler aux yeux des autres pour éviter le déshonneur ou les ennuis.
Un secret que malgré tout on partage sans le savoir.
Un secret qu’on ne partage pas forcément avec les personnes qu’on pourrait croire.

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Une des choses qu’on m’avait expliquées à propos d’Aki Shimazaki avant que je ne la lise, c’est la particularité de ses pentalogies ! D’après cette personne, les pentalogies d’Aki Shimazaki pouvaient se lire dans n’importe quel sens. (Oui oui vous avez bien lu !) Mon scepticisme et ma curiosité face à cette info furent, vous vous en doutez similaires à ce qui vous habite actuellement. ^^

Comment une histoire pourrait-elle se raconter dans n’importe quel sens ?
Pourtant qu’elle ne fut pas ma surprise lors de ma lecture…

Comment une histoire pourrait-elle se raconter dans n’importe quel sens ? Réponse : Aki Shimazaki met une même histoire au centre de ses 5 romans. Chaque roman va raconter le vécu d’un personnage en particulier. 5 romans, 5 personnages, 5 histoires. Mais ils se connaissent pour ainsi dire tous d’une façon ou d’une autre. Au-delà des connaissances, ils ont tous un lien avec cette histoire centrale. Ainsi pu importe l’ordre, chaque point de vue apporte sa lumière sur celui des autres et de cette histoire centrale. Bref c’est ingénieux, original et jouissif !

- Grand-mère, pourquoi les Américains ont-ils envoyé deux bombes atomiques sur le Japon ?
- Parce qu'ils n'en avaient que deux à ce moment-là, dit-elle franchement.

Bon c’est le moment où je dois l’avouer : ma connaissance de la littérature asiatique (japonaise) n’en est encore qu’à ses débuts… Et pour cause puisque même si ce n’était pas ma première lecture du genre, c’est la lecture d’Aki Shimazaki qui m’a réellement donné envie d’élargir mes horizons de découvertes à d’autres auteur(e)s de même origine ! Je ne vois plus la littérature asiatique (japonaise) du même œil.

Monsieur Takahashi, ma mère et moi prenons le train à Tokyo et descendons à Kamakura. Ensuite nous prenons l'autobus pour aller à la mer. Au début, je croyais que c'était une grande rivière. Monsieur Takahashi m'a dit que c'était la mer du Pacifique. L'eau est salée. Je lui demande pourquoi. Il répond : «C'est une question très complexe. On ne peut pas l'expliquer facilement. Mais poser des questions et savoir des faits, c'est une chose importante.»

<image>Shimazaki nous emmène dans une ‘’aventure du quotidien’’ où le passé n’est jamais complètement parti, où ce ‘’fantôme’’ fait partie des membres de la famille parfois sans qu’on le sache.
Le Poids des secrets avec un tel nom aborde non seulement les secrets des familles qui nous guident dans les entrelacements de leurs histoires mais aussi les secrets enfuis dans les méandres de l’Histoire d’un pays. Des secrets pour ne par dire des tabous qui hante encore celui-ci, des secrets souvent méconnus du grand public, pour qui ne s’est pas penché sur l’histoire et la mentalité du pays du Soleil Levant. Certains de ces poids, le Japon les porte encore en silence.
Vous l’aurez donc compris, Le Poids des secrets raconte à travers ces familles une part de la mentalité nippone à travers les tabous qui la composent et les secrets qu’elle peut se raconter à elle-même. Mais il nous montre également que malgré cette mentalité imposée d’elle-même, par le lourd passé du pays, les nippons cherchent à retrouver un peu de dignité et de sérénité.

– Tu es trop jeune pour savoir qu'en 1910 la région de Kanto a été touchée par un déluge qui a fait beaucoup de dégâts. C'est pour ça qu'on a construit ce canal.
– En 1910? Ah, oui! C'est l'année où le Japon a annexé la Corée, n'est-ce pas?
– Annexé? Hein! C'est l'invasion même.

Pour les amateurs de ce pays et de cette langue, on trouve dans ces livres un choix qui me plait beaucoup : celui de ne pas traduire tout à tous prix. En effet, sont semés au gré des pages des mots japonais (gyokusaï, Ojîchan, Obâchan, ofuro…) dont on trouve la traduction dans un glossaire en fin de livre. De quoi se sentir un peu plus immergé au loin à l’Est…

Le 15 août, après ces deux bombes atomiques, l'empereur Hirohito déclara la défaite du Japon à la radio. Je ne comprenais pas ce qu'il disait : sa voix n'était pas claire. Je croyais qu'il nous ordonnait de faire gyokusai. On se mît à pleurer devant la radio en répétant : " La guerre est finie ! ". Pourtant, ce que je ressentais à ces mots, ce n'était pas le soulagement ni la joie, mais c'était le regret de ne pouvoir nous battre jusqu'à la mort.
<image>
Mais le plus incroyable c’est tout ceci nous est raconter dans un style paradoxal : poésie et une certaine forme de légèreté.
Pour des sujets aussi lourds que ceux évoqués juste avant, les titres parlent déjà dans cette poésie avant même de les avoir ouvert. Jugez plutôt : Fleur de Camélia, Coquille de Palourde, Hirondelle, Myosotis et Luciole.
A première vue, rien en commun et surtout rien à voir avec les histoires, c’est à la lecture de chaque livre que le titre s’éclaire. L’élément se trouvant bien souvent central sans être principal mais il est présent et c’est l’essentiel. Mais une des vraies beautés réside dans le fait qu’une fois qu’on les a perçus, on comprend que déjà une part de la poésie et du style de Shimazaki (voire de la littérature japonaise) se trouve déjà dans ces titres : simples, courts, imagés, à la portée de chacun, charme au cœur du quotidien à condition de vouloir les voir.

Au-dessus de moi, un couple d'hirondelles passe rapidement. Elles vont et viennent entre le toit d'une maison et un fil électrique. Elles partiront bientôt vers un pays chaud. J'aimerais bien voyager librement comme elles.
Ma mère m'a dit une fois : " Si on pouvait renaître, j'aimerais renaître en oiseau. "

Cette beauté et cette douceur sont assez déstabilisantes surtout pour aborder (même parfois indirectement) des sujets lourds pour le Japon. Mais étonnement c’est comme plonger dans un bain chaud, on hésite la première fois mais lorsqu’on a commencé à toucher la surface du bout de l’orteil, on se laisse ensuite couler pleinement dedans.

Je ne veux pas être adulte, je veux seulement grandir.

<image>
Une autre force déconcertante de cette plume : sa légèreté, sa forme épurée.
Oui chaque livre n’est pas très épais : 120 pages de moyenne. Comment peuvent tenir tout ce que je vous raconte dans aussi peu de pages ? C’est très simple : en étant économe des mots mais en choisissant les bons.

Je me réveille juste avant de frapper l’eau. Je suis en sueur. Ma bouche reste ouverte. J’ai soif. Ai-je vraiment crié ou non ? J’écarquille les yeux dans le noir. Je n’entends que le tic-tac du réveil. J’allume la lampe. Il n’est que quatre heures du matin. Nous sommes le deux septembre. Le jour où ma mère a disparu.

Aki Shimazaki a vraiment la tournure pour dire les choses, même lourde de sens, de manière simple et sans étalage inutile. Cette plume a un charme qui flotte toujours entre une certaine ‘’douceur’’ et une certaine ‘’pudeur’’. Malgré tout, cette économie des mots ne tait rien de ce que les personnages ressentent ou apprennent. Tout est ce qui pourrait être superflu est simplement absent pour ne nous laisser que l’essentiel et son ressenti. Même cette démarche me parait poétique elle aussi.
Malgré la rudesse, c'est beau tout simplement.

Aki Shimazaki illustre pour moi, la puissance des mots bien choisis

J'ai toujours été un enfant modèle, poli et obéissant. Je n'ai guère embarrassé mes parents. J'ai étudié avec zèle et j'ai eu de bonnes notes. Chaque année l'instituteur m'a nommé délégué de classe en disant aux élèves : «Comportez-vous comme Kenji, c'est un exemple pour tous.»Mes parents en étaient évidemment fiers, surtout ma mère.
En réalité, j'avais peur d'être confronté à un problème, quel qu'il soit. J'avais peur des réactions négatives. Je me demande aujourd'hui pourquoi.