Bonsoir !
Me voici enfin… vous avez déjà posté beaucoup (normal, me direz-vous…) donc je vais poster déjà l’essentiel de mon avis avant de tout lire et peut-être de réagir ;-)
Impressions générales…
J’ai mis énormément de temps à entrer dans le roman. C’est-à-dire que jusqu’à la moitié, je râlais encore sur le fait qu’il ne se passait rien (en termes d’événements, ça se résume en quelques lignes, je nuancerai après !), je devais encore vérifier régulièrement certains personnages, et je bloquais sur la multitude de néologismes ou de mots spécifiques qui ne sont jamais expliqués. J’aime bien comprendre, et là, ça manque d’un peu d’introduction ou d’explication, ce n’est qu’à force de répétitions qu’on peut se faire une idée de ce qu’est un gorce par exemple, et encore, c’est imprécis et jamais confirmé !
D’ailleurs, on pourrait tester ! Pour vous, c’est quoi ? Moi je vois ça un peu comme un sanglier, avec une carapace…
Et puis… j’ai fini par me laisser emporter. J’ai lâché prise, j’ai apprécié la poésie de la langue et de la quête, je me suis attachée à certains personnages, peut-être même à tous. Je suis devenue complètement accro, j’ai admiré la maîtrise de l’auteur…
Je trouve que les changements de style d’un personnage à l’autre sont bien faits. Comme
Lizana, en principe, je n’aime pas le langage vulgaire, voire simplement oral dans la narration. Sauf que là, on est vraiment dans la tête de chacun, comme si on avait pu enregistrer le fil des pensées de l’un ou de l’autre, et j’ai donc trouvé ça cohérent… et immersif ! Ca donne aussi de l’épaisseur aux personnages.
Quand j’ai terminé et posé le livre, j’étais secouée, un peu triste, largement perplexe… Et malgré la longueur (ou les longueurs…), je me dis que c’est un livre que je vais relire dans cinq, ou dix ans. Il a à mon avis la complexité et la richesse d’un vrai classique, qu’on peut relire, analyser, redécouvrir, en assimilant à chaque fois de nouveaux détails, en élaborant de nouvelles hypothèses sur le sens de la lecture, en trouvant un nouveau sens à un passage ou un autre.
En résumé, je trouve que c’est un roman difficile d’accès, mais d’une richesse incroyable… Je le conseillerai donc avec parcimonie à des lecteurs chevronnés, et seulement après en avoir discuté avec eux !
Ah, et aussi, je suis contente que le Book Club m’ait poussée à me lancer dans une lecture que je n’aurais probablement pas entamée sinon. J’étais plus téméraire quand j’étais ado, maintenant que je suis adulte (et avec beaucoup moins de temps libre), j’ai tendance à me diriger essentiellement vers les best-sellers, les feel-good et autres anglicismes facilement accessibles et rapidement terminés. Qui du coup sont quand même moins satisfaisants, moins nourrissants en général (sauf les meilleurs d’entre eux)
Quelques aspects plus précis, mais dans le désordre :
La fin :Quant à la fin, j’y ai beaucoup réfléchi pendant ma lecture, et parmi la multitude de mes hypothèses, il y avait la bonne. Cela dit, j’ai douté tout du long. Est-ce qu’il s’agit d’une planète comme la nôtre, donc ronde ? Plaident pour ça l’alternance du jour et de la nuit… Est-ce qu’on est dans une alternative plus « magique » avec effectivement un monde plat ? C’est le vif, le vent qui jouent pour cette hypothèse. Est-ce qu’on est dans un univers parallèle, ou plutôt dans un lointain futur de la Terre ? Est-ce qu’il y a une source du vent surnaturelle, et sur laquelle on peut agir, ou juste un phénomène météorologique généralisé ?
J’ai aimé me poser ces questions sans pouvoir pencher longtemps pour l’une ou l’autre de mes hypothèses. Je partageais ce doute avec la Horde, puisqu’ils ont tous une idée différente de ce qu’il y aura au bout, ça me les a rendus plus proches.
J’étais donc prête à tout pour la fin, sauf à ce que ce soit aussi abrupt ! Du coup, j’aimerais bien savoir
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si Sov retrouve ceux qui sont restés (ou retournés) à Camp Boban, si l’Hordre et les Aéromaîtres savent ce qu’il en est vraiment, pourquoi cette quête permanente, etc… Je ne suis pas forcément pour un deuxième tome quand même, parce qu’on changerait forcément radicalement d’ambiance, et après une lecture aussi intense, je n’y suis pas prête ^^
Ah, et après voir lu les premiers avis, et la déception de certains que je comprends aussi, je me dis que c’est une marque de plus que l’important c’est le chemin, pas le but… C’est un peu l’idée de l’ensemble du roman et de la Horde, qui préfère marcher en se formant que de prendre un bateau fréole pour aller vite et loin, mais ne pas avoir les capacités ensuite pour continuer… Mais ce n’est pas dit (ou au passage, sans insister), c’est plutôt illustré, et je trouve ça très fort.
Les personnages : Pietro a été mon préféré, pour sa noblesse, son intégrité, sa loyauté. Un vrai modèle… Ah, et aussi il me rappelle l'Aragorn des livres (pour la noblesse d'âme) et le Legolas des films, mes idoles d'adolescente...
Sov parce qu’il est probablement celui dont je me sens le plus proche en terme de personnalité. Avec Oroshi, ce qui est logique puisqu’eux-mêmes disent partager beaucoup !
Il m’a fallu longtemps, mais j’ai fini par m’attacher à presque tous…
Je suis d’accord avec @IchmagBücher, la scène où Caracole présente les personnages aurait gagné à être intégrée plus tôt pour faciliter les choses !!
Par contre, j'oubliais constamment qu'on avait affaire à des adultes, j'aurais plus vu des ados, notamment dans leurs façons d'interagir à l'intérieur de la Horde. Ca m'agace un peu, mais je me dis aussi que ce n'est pas absurde qu'ils manquent de maturité émotionnelle et relationnelle vu la vie qu'ils mènent !!
La langue :J'en ai déjà parlé un peu plus tôt, mais je voudrais surtout préciser que je suis heureuse que ce soit de la SF française, parce que vu la complexité de la langue, le vocabulaire inventé, le style propre à chacun, c'est à mon avis un livre à lire absolument en VO... Or je ne sais pas dans quelle langue autre que le français j'aurais pu être assez à l'aise pour apprécier, ça a déjà été assez difficile comme ça ! ^^'