[La Horde du Contrevent - Juin 2020] - Parlons du roman...

  • Grominou

    Modératrice

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    #51 28 Juin 2020 21:26:10

    Hihi Excellent Catysprint!

    Je suis même soulagée qu'il n'y ait pas de tome 2, il me semble qu'il faut absolument que ça se termine ainsi...
  • Guenièvre

    Puits de lecture

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    #52 28 Juin 2020 21:31:49

    Je sais pas, je trouve qu'il y avait moyen d'en dire beaucoup. L'avantage c'est qu'on va chacun(e) pouvoir imaginer ce qu'on veut. MAis je suis curieuse de voir les retombées de cette fin

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    notamment politiques: quelle sera la réaction de l'Hordre? Que va devenir le bébé autochrone? Sov va-t-il refaire sa vie? Remonter jusqu'à Camp Bòban? etc etc




    Y'avait matière. Après est-ce que ça aurait été aussi bien, aussi poétique & philosophique, c'est une autre question, c'est sûr.
  • Maymar

    Livraddictien débutant

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    #53 28 Juin 2020 21:32:45

    Bonsoir !  J’arrive après la bataille mais j’ai participé au week-end à mille et j’ai donc essayé de me tenir éloignée d’internet...

    J’ai beaucoup aimé ce livre et c’est vraiment un coup de cœur ! J’ai eu la chance de pouvoir en discuter avec mon frère qui me l’avait conseillé et qui avait adoré. J’ai même tenté d’en parler à ma mère mais je ne pense pas qu’elle puisse lire ce genre d’ouvrage (je pense à la structure du livre, aux différentes voix narratives).

    J’ai particulièrement apprécié la structure chorale. Ça fonctionne vraiment bien car on suit un groupe de personnages qui ne se sont pas quittés depuis leur enfance. En général, j’ai du mal avec les changements de points de vue mais c’était amené avec tellement de brio ! Au bout d’un moment, on reconnaît la voix de chacun. Damasio a su donner vie à ses personnages mais aussi à leur donner un caractère propre.

    Au début de ma lecture, j’ai un peu redouté le rythme assez lent. J’avais peur de m’ennuyer à cause du manque d’informations claires sur ce qui se passe, sur le monde mais finalement je me suis laissée entraîner et tout se déroule petit à petit. Et puis ça paraît plutôt logique comme choix d’écriture puisque la focalisation est interne : les personnages savent ce qui se passe.

    Mes personnages préférés :
    Pietro même s’il semble avoir moins de profondeur que certains, j’ai aimé sa droiture. C’est quelqu’un sur qui on peut compter, un partenaire idéal pour cette aventure.
    Sov car c’est le narrateur principal et je l’ai trouvé très intéressant. Je pense que je lui ressemble donc j’ai pu assez bien m’identifier à lui.

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    En revanche, j’ai absolument détesté son histoire avec la Fréole. Je l’ai trouvé ridicule, puéril lors de cet épisode. Quelqu’un sur ce groupe a mentionné le manque de maturité des personnages et c’est tout à fait vrai.


    Aoi pour sa douceur.
    Caracole même si je pense qu’il serait presque aussi dur de vivre avec lui qu’avec Golgoth.

    J’ai absolument détesté Golgoth (il ne m’est jamais arrivé de détester un personnage à ce point ...) et je suis bien contente qu’il n’ait pas eu souvent la parole. Franchement, vous en avez déjà discuté et je ne vais rien apporter de nouveau mais quel misogyne... Ce n’est pas le genre de choses auxquelles je m’attache en général mais avoir accès à ses pensées m’a vraiment heurtée. Il m’a écœurée et je me suis demandé comment les femmes de la horde avaient pu le supporter toutes ces années. Je n’aurais jamais pu. Je sais que c’est un super pilier pour le groupe car il a une volonté de fer et qu’il est audacieux, tenace cependant la relation avec les autres est aussi très importante dans ce type d’aventure.

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    J’ai par contre adoré sa fin ! C’était tellement lui ! En lisant je me suis dit que Damasio est un génie.



    La fin du livre m’a laissé une drôle d’impression.

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    Tout ça pour ça... Bien sûr, je me doutais de ce que pouvait être l’extrême amont mais j’ai tout de même ressenti un vide à la lecture de la dernière page. Je pense comme certains d’entre vous que c’est le cheminement qui a son importance mais je ne peux m’empêcher de penser qu’ils ont gâché leur vie pour une quête irréalisable. Dommage, on ne saura jamais d’où vient le vent.
    Et oui, je sais que tout cela peut être envisagé d’un point de vue philosophique et métaphorique : la vie est une quête, on n’obtient pas toujours ce que l’on souhaite mais on vit d’espoir, quand on obtient ce qu’on a désiré, on peut être déçu du résultat, etc... Le truc c’est que je ne suis pas du genre à me poser beaucoup de questions sur le sens de ma vie ^^
    Attention, je ne dis pas que je n’ai pas aimé la fin, au contraire, elle était géniale, parfaite mais légèrement atroce pour le survivant. Quand on pense à tout ce qu’il a perdu !



    Toutes les aventures m’ont plu !

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    J’ai une petite préférence pour l’épisode de la tour fontaine, les affrontements avec le corroyeur, le volcan, les combats de Erg et surtout la joute verbale de Caracole !



    Super travail sur le langage en particulier avec Caracole !

    Dernière modification par Maymar (28 Juin 2020 21:34:47)

  • Invité

    Invité

    #54 28 Juin 2020 22:03:17

    Bonsoir !

    Je viens un peu tard car finalement, je n'ai pas énormément de chose à en dire. J'ai néanmoins suivi tous vos échanges ce week-end et cela m'a aidé dans ma "démarche" : ce book-club a en effet été l'occasion de relire un livre à côté duquel j'étais complètement passé il y a une petite dizaine d'années ; je l'avais trouvé artificiel, plat, trop tourné vers l'esthétique du langage, etc ... Et j'en avais pour tout dire garder une certaine rancœur, une impression tenace d'être passée à côté de LA lecture.

    Cette redécouverte a été un succès. Je n'éprouve pas un besoin particulier de revenir point par point sur les différents aspects du bouquin car il ne s'agit pas d'une découverte, mais globalement, j'ai bien plus apprécié l'intrigue - ou plutôt ce que j'y ai vu =) - ainsi que les personnages. Certains.nes m'ont même profondément touchés (particulièrement Pietro et Sov), ce qui n'avait pas été le cas la première fois.

    J'ai également aimé m'attarder sur des détails, comme la pagination inversée, ou encore cette manière de jouer avec les caractères (parenthèses, tiret, etc ...). (D'ailleurs, en feuilletant Les furtifs à la bibli, je me suis aperçue que l'auteur semblait de nouveau "jouer" avec les symboles et la ponctuation.) Comme @Guenièvre, je me suis demandée si cela avait un rapport avec les différents vents mais non, effectivement tu as raison : ça ne colle pas aux personnages.

    Quant à la fin, cela a surtout été source de frustration. En effet, je la connaissais déjà - et j'aurais aimé avoir le plaisir de la découvrir ; pour le coup, le climax s'est un peu effondré, même si la puissance qui s'en dégage fait que l'effet est tout de même là.
  • Zelouims

    Néophyte de la lecture

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    #55 28 Juin 2020 22:55:57

    Bon je n’ai pas fini de lire tous vos avis mais j'ai quand même envie de publier mon petit message avant la fin officielle du BC :angel: Et si je réponds à tous vos messages je crois que le mien sera un pavé infini :goutte:

    Que dire, que dire ! Quelle expérience de lecture que La Horde du Contrevent.

    Paradoxalement je n’ai pas pris beaucoup de notes, sinon je pense que j’aurais annoté tout le livre pour essayer de tout analyser. Pour une fois j’ai lâché prise dans ma lecture et je me suis laissée happer par l’univers, l’histoire et les personnages (ce qui est rare quand je lis). Il y avait presque un côté addictif et affectif de suivre les aventures de la Horde et j’ai dévoré la deuxième moitié du roman !

    Et pourtant ce n’était pas gagné…

    Les 60 premières pages j’ai vraiment cru que j’allais lâcher le livre : ça me semblait trop alambiqué, je détestais la description des personnages féminins que je trouvais super sexistes et réductrices, je ne comprenais rien au champ lexical du vent qui ressemblait beaucoup au champ lexical maritime… Au début je cherchais tous les termes dans le dictionnaire et puis j’ai arrêté en voyant que la moitié n’existaient pas, parfois plus, et qu’ils étaient une pure invention de l’auteur.

    Après, je ne saurais pas expliquer pourquoi, j’ai été complètement scotchée et accro. Je crois que j’ai « accepté » de ne pas comprendre tous les termes, de ne pas comprendre tous les détails de l’univers, et je me suis laissée porter par ma lecture et par l’histoire, en me laissant aller à l’intuition. Et je pense que c’est aussi ça le coup de maître de Damasio dans ce livre : explorer la thématique du lien entre les personnages d’un livre, et réussir à tisser un lien entre les différents narrateurs et le lecteur. Je me suis un peu sentie comme la 24ème membre de la Horde dans l’ombre.

    Je te rejoins beaucoup @Noemie.Isth sur ton avis. Il y aura dans ma vie de lectrice, et dans ma vie tout court, un avant et un après la lecture de La Horde. Comme toi je n’arrive pas précisément à mettre le doigt sur le changement qui s’est opéré en moi, mais je pense que cela a à voir avec la façon d’être vivant tout simplement, de ressentir la vie et de vivre ses buts. Cette lecture a suscité en moi (ou ravivé ?) un besoin d’appartenance à un groupe, l’envie de tisser des liens et à avancer ensemble avec d’autres personnes.

    Comme @Aryia j’ai vraiment été époustouflée par ma lecture. J’ai trouvé que la richesse du style et de l’univers, le travail de la langue, des mots, étaient vraiment impressionnants.

    En vrac, j’ai adoré la polyphonie du roman, et les voix de chacun.e sont bien reconnaissables. La richesse du vocabulaire et la mythologie autour du vent m’ont soufflée, et j’ai été fascinée par les frères Jerkka (surtout Te), petits sages qui gravitent autour de la Horde et sont de précieux conseillers et protecteurs.

    En revanche j’ai trouvé ça dommage également que ce soit « toujours les mêmes » qui parlent. Certes la récurrence de Sov est attendue puisqu’il tient le carnet de contre. Mais tout de même il y a plein de voix que j’aurais aimé entendre.

    Je suis d’accord avec @Lizana sur le langage peu châtié de Golgoth ce qui m’amène à parler du seul point que je n’ai pas apprécié pour le livre : le traitement des personnages féminins dans la première moitié du roman. J’ai vraiment trouvé que les femmes étaient ramenées toujours à leur plastique (en gros Coriolis la « belle » et Alme la « vieille et moche ») et représentaient toutes des caricatures de femme. Seule Oroshi a droit à un personnage un peu plus fouillé j’ai trouvé. J’ai eu l’impression à la lecture qu’il y avait les femmes-objet uniquement décrites à travers les yeux de désir des hommes, et les femmes « respectables » comme Oroshi ce qui était assez désagréable. Après l’auteur semble en être conscient et aurait évolué dans le traitement de ses personnages féminins au fil de ses écrits ce qui est plutôt cool mais c’est dommage pour la Horde.

    Ce gros point noir est rattrapé par la richesse du livre.    

    Ce qui est très fort c’est que la richesse lexicale et l’univers sont finalement des ornements à des messages très simples voire simplistes même : le don de la vie (du vif !) est une chance et il faut vivre chaque moment intensément. Oui c’est banal, oui c’est vu et revu… Mais je pense que c’est un autre message que veut nous faire passer Damasio : on est dans l’attente perpétuelle d’une grande révélation sur la vie, le sens de la vie, la Horde passe son existence à contrer un vent qu’ils pourraient contrer confortablement avec la technologie existante… Alors qu’en réalité la réponse est simple et décevante :

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    il n’y a pas d’Extrême-Amont, il n’y a pas de sens de la vie autre que de vivre le moment présent et avancer ensemble avec d’autres personnes (cette fameuse thématique du lien qui pour moi tient le roman de bout en bout comme un vrai fil, le fil de l’histoire et le fil de la narration de Sov qui finit par porter tous les vifs des Hordiers en lui, c’est une très belle image).

    Et ça permet au lecteur de faire un lien avec sa vie à lui.

    Contrairement à plusieurs d’entre vous j’ai bien aimé le flou et les termes inventés : ça déstabilise mais ça permet également de construire mentalement cet univers imaginaire sans être influencé. Et certains mots inventés ressemblent ou sont inspirés de mots qui existent comme certain.e.s l’ont déjà souligné : pour le « boo » par exemple je me suis imaginé un boomerang, et pour les « muages » des gros nuages (d’après ce que j’en ai compris des descriptions de Larco, j’avoue je ne suis pas allée chercher bien loin haha). Les gorces pour moi c'est des espèces de sanglier je sais pas si quelqu'un.e d'autre a eu cette impression :D Je suis d’accord avec ce que tu dis @yex.

    Je crois que la neuvième forme du vent

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    c’est la vie elle-même ou la puissance de vie. Ce serait un peu la volonté de puissance dont parle Nietzsche (en lisant des interviews et écoutant des podcasts de Damasio j’ai cru comprendre que le philosophe l’avait pas mal inspiré).



    Et pour conclure, un mot sur la fin (ou plutôt les fins !)

    @Grominou tu parles de chute, c’est littéralement ça

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    avec Sov qui tombe de la falaise pour se retrouver à leur point de départ à Aberlaas.


    Comme toi @Julie27 j’ai été anéantie par

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    la fin de Golgoth… Et je rejoins ta fascination @Roxann. Je l’appréciais mais sans plus à cause de son opinion des femmes notamment, mais la détermination avec laquelle il décide d’avancer dans le vide de la falaise lorsqu’il réalise qu’il est arrivé au bout et qu’il n’est pas le premier traceur ça m’a juste… déchiré le cœur haha. C’est même la seule mort pour laquelle j’ai pleuré alors que je m’étais beaucoup attachée aux autres personnages. Je pense que c’est parce que la Trace, c’est tout ce que Golgoth a. Les autres personnages ont des passions, des intérêts, des amours… Et Pietro est un peu comme ça aussi c’est pour ça que sa fin est assez triste également : c’est un homme droit et noble mais c’est tout. Sans Golgoth à tempérer, sans la Horde à rassurer, il n’a plus grand-chose. Et c’est le fait de ne rien avoir d’autre que ça qui rend la mort de Golgoth si déchirante je trouve.


    Je rejoins les personnes qui ont dit que la fin ne pouvait être autre. J’ai les mêmes questions que @Catysprint en suspens, mais je comprends le choix de l’auteur de n’avoir fait un livre unique. Avec ces questionnements l’histoire continue à vivre en nous encore après la lecture je trouve.

    Bref… Il faut reconnaître que c’est un style et un livre qui ne peuvent pas plaire à tout le monde. Mais si on est pris dans le tourbillon, la lecture La Horde du Contrevent est vraiment une expérience fantastique !

    Sur ce je vais lire la suite de vos avis :)

    EDIT

    Ah bah j’ai pu tout lire et je vois qu’il y a quelques éléments de mon précédent message auquel vous aviez déjà répondu :innocent:

    @Guenièvre : j’adore ton post ! C’est tellement clair et bien présenté je rejoins beaucoup de choses que tu as dites !

    @Grominou : ah je vois que je n’étais pas la seule à imaginer un gros sanglier pour le gorce haha et pourquoi pas avec une carapace oui @Papillon

    @Celystine : ah toi aussi tu as eu ce sentiment d’être la 24 membre de la horde !

    Ah oui autre chose que j’ai pas trop aimée : la scène de la joute verbale paradoxalement ! Je vois qu’elle a beaucoup conquis, mais je l’ai trouvée paradoxalement assez lente. Enfin c’était vraiment une prouesse d’écriture, mais je n’en suis pas tombée de mon fauteuil quoi.

    @Papillon : j’ai l’impression que c’est la Terre dans de nombreuses années.

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    Quand Sov et Oroshi lisent « La terre est bleu comme une orange » dans la tour d’Aer ça m’a immanquablement fait penser au fait que cet univers est la Terre dans le futur après que le climat se soit dégradé et que la Terre ait été lissée par le vent. On peut penser que le réchauffement climatique aurait augmenté le nombre de feux de forêts et donc décimé les arbres… Qui nous protègent globalement du vent !)

    Mais ce n’est qu’une hypothèse !

    En tout cas c'était vraiment trop chouette de lire vos avis sur ce livre en particulier même si je suis arrivée un peu tard. Merci pour l'organisation de ce BC !

    Dernière modification par Louise M (28 Juin 2020 23:24:46)

  • Invité

    Invité

    #56 29 Juin 2020 15:09:55

    Bonjour.

    Pardon de ne pas avoir participé aux débats, j'ai été malade comme un chien tout le week-end. Cependant, j'ai lu presque tous les avis (en diagonale parfois j'avoue). Je suis contente de voir que certains pensent comme moi, de ne pas avoir été la seule à galérer pour se retrouver avec des kopecks à l'arrivée. Néanmoins, je suis encore plus contente de voir que d'autres y ont trouvé leur compte. Je vous jalouse un peu, parce que je m'attendais vraiment à me prendre une claque dans la gueule, mais en ressortir satisfaite et non pas frustrée.

    Je me dis tout de même qu'à défaut de satisfaction, cette lecture m'aura apportée quelque chose. Et puis, j'y reviens, mais le speech de base, même sans le BC je n'aurais pas pu passer à côté. L'avantage, c'est que là, je l'ai terminé.

    Merci d'avoir partagé votre expérience ^^