Ciboulette a écritCoucou, en fait j'hésite entre Ma vie de geisha de Mineko Iwasaki,
Mémoires d'une geisha d'Inue Kuni
et Mémoires d'une geisha de Kinu Yamagushi. Je lirai celui que je pourrais me procurer.
Tu as l'air d'apprécier la littérature japonaise? sans parler de geisha :)
Ouii ! J'adore la littérature japonaise et le Japon tout court d'ailleurs =D:pink:
D'ailleurs LE livre qui selon moi il faut avoir dans sa bibliothèque est Le restaurant de l'amour retrouvé d'Ito Ogawa. Il est juste magique :pink: ! l'as-tu lu ?
Voici mes lectures de la semaine :
* Broadway de Fabrice Caro : on en fait tout un plat de Fabrice Caro. C'est le 1er de lui que je lis. Alors oui c'est bien écrit et on sourit de temps en temps, mais j'ai été très loin du rire permanent décrit par certains...c'est un roman français comme un film français : avec un détail que le protagoniste monte en épingle pendant des jours alors qu'il n'y a aucune raison de le faire et moi ça m'agace un peu. Il revient régulièrement dessus puisque c'est le fil conducteur et à chaque fois ça me lève les yeux au ciel et je me dis : c'est bon passe à autre chose...
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« Du paddle à Biarritz. Si je devais établir une liste de mes vacances idéales, le paddle à Biarritz avec un couple d'amis n'apparaîtrait pas sur la feuille, ni au dos, ni dans le cahier tout entier. Le soir où il avait lancé cette idée, tout le monde était emballé, c'était l'idée du siècle, du paddle à Biarritz, youhou, champagne. Moi-même j'arborais un sourire franc pour ne pas détonner dans l'effervescence ambiante, un sourire de photo de mariage, sans même savoir ce que signifiait le mot paddle, quoique pressentant qu'il avait de bonnes raisons de ne pas faire partie de mon vocabulaire. En rentrant, j'avais tapé paddle sur Google images, et mes appréhensions s'étaient vus confirmées : on me proposait d'aller ramer debout sur une planche en caleçon de bain avec des gens, et je me suis aussitôt vu, le dos courbé sur un paddle qui n'avançait pas, voire reculait, transpirant et rougeaud, le visage grimaçant de douleur et d'effort, tentant de rattraper à vingt mètres devant moi Denis et ses pectoraux fermes et tendus sous le vent océanique. »
* L'abyssin de Jean-Christophe Rufin : Bien évidemment ce n'est pas un livre de la rentrée littéraire vous le savez bien :angel:. Non ça c'est un livre que j'ai emprunté à la bibliothèque en livre audio pour écouter dans la voiture. J'en profite pour lire des livres que je n'aurais pas lu autrement. et bien ce livre est absolument FANTASTIQUE, et en livre audio il est joué par plus de 10 acteurs, c'est vraiment génial. Bref je vous le conseille !
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" Quelque chose, pourtant, lui disait qu'il pouvait réunir l'inconciliable, c'est-à-dire ne renoncer ni au désir qu'il avait de connaître l'Abyssinie et de s'y illustrer, ni à la tentation de conquérir l'inaccessible Alix de Maillet, dont tout en lui proclamait qu'elle n'avait été créée que pour le rencontrer et le rendre heureux.
Voilà, pensa-t-il, c'est exactement cela. Il y a entre elle et moi d'extraordinaires obstacles ; seules d'extraordinaires circonstances peuvent les surmonter. Si j'étais resté au Caire, je ne l'aurais jamais vue, jamais approchée et rien n'aurait été possible. Mais la mission qui m'est confiée, en me faisant affronter de grands périls, peut m'assurer en retour un grand triomphe. je vais en Abyssinie, je guéris le Négus, je reviens avec l'ambassade qu'on me demande, je l'accompagne à Versailles.
Louis XIV me fait noble et le consul ne peut plus me refuser sa fille. Il avait cru d'abord, sans enthousiasme, que sa mission servait seulement les desseins du Roi de France et du Pape. Maintenant, il réalisait qu'elle pouvait être aussi l'instrument de son bonheur. La chose devenait autrement sérieuse... "
* Loin-Confins de Marie-Sabine Roger : Un petit bijou qui vient juste de sortir. C'est une lecture douce amère mais très très belle.
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Il y a longtemps de cela, bien avant d’être la femme libre qu’elle est devenue, Tanah se souvient avoir été l’enfant d’un roi, la fille du souverain déchu et exilé d’un éblouissant archipel, Loin-Confins, dans les immensités bleues de l’océan Frénétique. Et comme tous ceux qui ont une île en eux, elle est capable de refaire le voyage vers l’année de ses neuf ans, lorsque tout bascula, et d’y retrouver son père. Il lui a transmis les semences du rêve mais c’est auprès de lui qu’elle a aussi appris la force destructrice des songes.
Dans ce beau et grave roman qui joue amoureusement avec les mots et les géographies, Marie-Sabine Roger revient à ce combat perdu qu’on nomme l’enfance et nous raconte l’attachement sans bornes d’une petite fille pour un père qui n’était pas comme les autres.
* Mangeterre de Dolores Reyes : il est lui aussi sorti cette semaine. C'est un premier roman, donc une nouvelle voix. L'autrice est argentine et je pense qu'on entendre parler d'elle. Son pouvoir d'évocation est puissant et original.
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Un peu sorcière, un peu voyante, celle qu’on surnomme Mangeterre possède un don hors du commun qui implique une responsabilité immense : en avalant la terre qu’elles ont foulée, Mangeterre entrevoit, lors de douloureuses transes, le terrible sort des femmes brutalisées d’Argentine. Dès lors elle est face à un dilemme : doit-elle répondre à l’appel de la terre et tenter de sauver toutes ces femmes en détresse ? Car, très vite, des parents désespérés arrivent des quatre coins du pays pour l’implorer d’utiliser son don, et de retrouver leurs enfants disparues.
Mais dans un monde où la violence, la misère et l’injustice font loi, et où les femmes en sont les premières victimes, Mangeterre est sans cesse rappelée à leurs appels à l’aide, à ses visions, à son pouvoir. Et c’est en cherchant, coûte que coûte, la vérité, la délivrance et la rédemption qu’elle tracera sa route si particulière et y retrouvera le sens de l’amour et de la fraternité.
Telle une onde de choc, Mangeterre bouleverse et frappe de la première à la dernière page, porté par un réalisme magique ensorcelant et l’écriture lumineuse et brutale de Dolores Reyes, qui parvient à raconter et transcender la douleur de toutes les femmes.