[Topic unique] Des trésors dans vos livres

 
  • Kyra

    Vit dans sa bibliothèque

    Hors ligne

    #411 24 Janvier 2021 00:09:01

    Elizewyn a écrit

    “Cette nuit-là, j’ai compris que la vie – la vraie, celle dont on se souvient – n’est rien d’autre qu’une succession de moments de grâce juvénile. Et qu’aucune ambition d’adulte ne peut rendre plus heureux qu’un carpe diem adolescent.”
    La Chambre des merveilles, Julien Sandrel


    Il est magnifique ce livre... :pink:

  • Jessika

    Serial lecteur

    Hors ligne

    #412 26 Janvier 2021 02:48:47

    - Quoi que tu lui aies fait, j’espère que ça valait la peine de perdre la seule bonne chose qui te soit jamais arrivée.


    - After, tome 2

    Ce n’est pas des paroles si extraordinaires, mais je trouve qu’au fond, elle touche énormément.

  • FloXy

    Empereur des pages

    Hors ligne

    #413 30 Janvier 2021 01:33:08

    De façon plus générale, si l’accusation d’immoralité portée contre la littérature est de celles qui rencontrent un écho toujours renouvelé et servent encore aujourd’hui à justifier l’interdiction de tel ou tel livre, c’est parce qu’elle concerne en premier lieu l’enfance et l’éducation et donne l’impression d’un lecteur sans défense devant la représentation du mal, incapable de lui opposer les secours de son intelligence et de sa propre conscience morale. Le discours antilittéraire suppose souvent dans un premier temps une magistrature morale implicitement reconnue à la littérature, mais qu’on lui refuse dans un second temps, comme si la littérature ne s’était pas montrée à la hauteur de la charge qu’on lui avait de prime abord confiée. Le jugement éthique que l’individu est censé pouvoir exercer dans une situation réelle, face à des personnes de chair et d’os, on l’en estime dépouvu devant un texte littéraire : la littérature priverait le lecteur de son autonomie morale, et c’est pour cette raison qu’il faudrait à celui-ci s’émanciper de la tutelle littéraire.
    Sans doute, si la littérature jouissait d’un magistère si puissant, on pourrait s’inquiéter ; l’existence de l’antilittérature prouve heureusement la possibilité de cette même émancipation morale du lecteur qu’elle se refuse en principe à envisager. [...]
    Refuser une valeur morale à la littérature revient à dénier au lecteur la possibilité de porter un jugement autonome.


    La haine de la littérature, William Marx

    Dernière modification par MyFloXyBabY (30 Janvier 2021 01:33:59)

  • FloXy

    Empereur des pages

    Hors ligne

    #414 16 Février 2021 19:54:41

    Être humain consiste essentiellement à ne pas rechercher la perfection, à être parfois prêt à commettre des péchés par loyauté, à ne pas pousser l’ascétisme jusqu’au point où il rendrait les relations amicales impossibles, et à accepter finalement d’être vaincu et brisé par la vie, ce qui est le prix inévitable de l’amour que l’on porte à d’autres individus. Sans doute l’alcool, le tabac et le reste sont-ils des choses dont un saint doit se garder, mais la sainteté est elle-même quelque chose dont les êtres humains doivent se garder.


    George Orwell

    Dernière modification par MyFloXyBabY (16 Février 2021 19:55:58)

  • Jessika

    Serial lecteur

    Hors ligne

    #415 14 Mars 2021 19:52:09

    Petite anedocte, c'est quand même un trésor caché dans mon livre, mais ce n'est pas une citation...

    En faite, je fesais du ménage dans des livres que j'étais sensé donné qui sont dans des boîtes et j'y ai découvert une lettre d'amour. Je ne sais pas depuis combien de temps elle y est, mais je me suis fais donné la boîte et la lettre était caché à la page du dernier chapitre. C'est la première fois que ça m'arrive, c'est fun de découvrir ça, c'est un peu l'histoire du livre. Oui j'ai été curieuse je l'ai lu, c'est vraiment mignon je voulais partager avec vous. :pink:

  • Fille-de-lecture

    Lecteur fou

    Hors ligne

    #416 20 Mars 2021 21:32:28

    Je ne suis pas du genre à noter les citations qui m'ont marquées mais certaines se démarquent, c'est sur. Voici la plus récente que j'ai voulu garder en mémoire parce qu'elle me touche :

    "-Je crois que, quand on a perdu une personne qui nous était vraiment chère, comme un parent, une sœur ou un frère, on ne vit pas sa vie tout à fait comme les autres gens.

    Je suis restée silencieuse pendant un moment. Il n'a pas parlé non plus.

    -De l'extérieur, on se ressemble tous, mais certaines personnes ne peuvent pas cacher la tristesse qu'ils ont au fond des yeux. On n'est pas malheureux en permanence. On a plutôt le sentiment de ne pas être complet, une impression d'être différent à l'intérieur, parce qu'on sait que, à l'avenir, on ne pourra jamais plus être sûr de rien. On porte en nous la conscience que tout ce qu'on aime et tous ceux qu'on aime peuvent nous être retirés en un instant."


    Le fantôme de mon père de Alex Gutteridge

  • Elizewyn

    Restaurateur de livres

    Hors ligne

    #417 21 Mars 2021 03:17:17

    Fille-de-lecture a écrit

    Je ne suis pas du genre à noter les citations qui m'ont marquées mais certaines se démarquent, c'est sur. Voici la plus récente que j'ai voulu garder en mémoire parce qu'elle me touche :

    "-Je crois que, quand on a perdu une personne qui nous était vraiment chère, comme un parent, une sœur ou un frère, on ne vit pas sa vie tout à fait comme les autres gens.

    Je suis restée silencieuse pendant un moment. Il n'a pas parlé non plus.

    -De l'extérieur, on se ressemble tous, mais certaines personnes ne peuvent pas cacher la tristesse qu'ils ont au fond des yeux. On n'est pas malheureux en permanence. On a plutôt le sentiment de ne pas être complet, une impression d'être différent à l'intérieur, parce qu'on sait que, à l'avenir, on ne pourra jamais plus être sûr de rien. On porte en nous la conscience que tout ce qu'on aime et tous ceux qu'on aime peuvent nous être retirés en un instant."


    Le fantôme de mon père de Alex Gutteridge


    Ca me donne envie de le lire ! :)

  • Jessika

    Serial lecteur

    Hors ligne

    #418 11 Avril 2021 15:54:58

    Coeur d'encre, de Cornelia Funke (2004) Quand tu emportes un livre, il se passe quelque chose d'étrange : il se met à rassembler tes souvenirs et, plus tard, il suffit que tu l'ouvres pour te retrouver à l'endroit même où tu l'avais lu. Dès les premiers mots, tout revient : les images, les odeurs, la glace que tu mangeais.

  • FloXy

    Empereur des pages

    Hors ligne

    #419 19 Avril 2021 22:18:17

    J’ai tout tenté pour la raisonner, évoquant certains de ses amis qui étaient handicapés ou au cimetière. Louise m’a dévisagé comme si je ne comprenais rien à rien :
    – Ce n’est pas grave de mourir, l’important, c’est de vivre.


    Jean-Michel Guenassia, Les terres promises

  • thatonemary

    Livraddictien débutant

    Hors ligne

    #420 28 Avril 2021 01:00:56

    Oh misère ! je vais passer des heures à écumer ces pages pour lire toutes vos trouvailles !

    Je vous laisse quelques unes de mes préférées des Frères Karamazov de Dostoïevski.

    J'aime l'humanité, mais, à ma grande surprise, plus j'aime l'humanité en général, moins j'aime les gens en particulier, comme individus. J'ai plus d'une fois rêvé passionnément de servir l'humanité, et peut-être fussé-je vraiment monté au calvaire pour mes semblables, s'il l'avait fallu, alors que je ne puis vivre avec personne deux jours de suite dans la même chambre, je le sais par expérience. Dès que je sens quelqu'un près de moi, sa personnalité opprime mon amour-propre et gêne ma liberté. En vingt-quatre heures je puis même prendre en grippe les meilleures gens : l'un parce qu'il reste longtemps à table, un autre parce qu'il est enrhumé et ne fait qu'éternuer. Je deviens l'ennemi des hommes dès que je suis en contact avec eux. En revanche, invariablement, plus je déteste les gens en particulier, plus je brûle d'amour pour l'humanité en général.


    - Je pense qu'on doit aimer la vie par-dessus tout.
    - Aimer la vie, plutôt que le sens de la vie ?
    - Certainement. L'aimer avant de raisonner, sans logique, comme tu dis ; alors seulement on en comprendra le sens.


    Qu'est-ce que des mois et des années ! Pourquoi compter les jours, il suffit d'un jour à l'homme pour connaître tout le bonheur.


    Rien n'est plus pénible pour un malheureux que de voir tous les gens se considérer comme des bienfaiteurs.


    Sachez que vous n'aimez, en réalité, que lui. Et cela en proportion de ses offenses. Voilà ce qui vous déchire. Vous l'aimez tel qu'il est, avec ses torts envers vous. S'il s'amendait, vous l'abandonneriez aussitôt et cesseriez de l'aimer. Mais il vous est nécessaire pour contempler en lui votre fidélité héroïque et lui reprocher sa trahison. Tout cela par orgueil !


    Il y a un remarquable tableau du peintre Kramskoï, intitulé le Contemplateur. C'est l'hiver dans la forêt ; sur la route se tient un paysan en houppelande déchirée et en bottes de tille, qui paraît réfléchir ; en réalité, il ne pense pas, il "contemple" quelque chose. Si on le heurtait, il tressaillirait et vous regarderait comme au sortir du sommeil, mais sans comprendre. A vrai dire, il se remettrait aussitôt ; mais qu'on lui demande à quoi il songeait, sûrement il ne se rappellerait rien, tout en s'incorporant l'impression sous laquelle il se trouvait durant sa contemplation. Ces impressions lui sont chères et elles s'accumulent en lui, imperceptiblement, à son insu, sans qu'il sache à quelle fin. Un jour, peut-être, après les avoir emmagasinées durant des années, il quittera tout et s'en ira à Jérusalem, faire son salut, à moins qu'il ne mette le feu à son village natal ! Peut-être même fera-t-il l'un et l'autre. Il y a beaucoup de contemplateurs dans notre peuple.


    Oh ! que le diable les emporte tous, ces gens à l'extérieur façonné par les siècles, dont le fond n'est que charlatanisme et absurdité !


    La bêtise rapproche du but et de la clarté. Elle est concise et ne ruse pas, tandis que l'esprit use de détours et se dérobe. L'esprit est déloyal, il y a de l'honnêteté dans la bêtise.


    Pourquoi t'inquiètes-tu tant de mon départ ? Nous avons encore du temps d'ici là, toute une éternité !


    Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer. Et, en effet, c'est l'homme qui a inventé Dieu. Et ce qui est étonnant, ce n'est pas que Dieu existe en réalité, mais que cette idée de la nécessité de Dieu soit venue à l'esprit d'un animal féroce et méchant comme l'homme, tant elle est sainte, touchante, sage, tant elle fait honneur à l'homme. Quant à moi, j'ai renoncé depuis longtemps à me demander si c'est Dieu qui a créé l'homme, ou l'homme qui a créé Dieu.


    Allez, on va se calmer et s'arrêter là (ceci n'est pas une citation) !

    Dernière modification par thatonemary (28 Avril 2021 07:42:01)