Celles et ceux qui ne veulent pas d'enfants - Childfree

Merci @Julie27 de la création de ce nouveau topic :) quand j'ai vu les dérives du premier sujet j'ai franchement hésité puis renoncé à poster. J'avais intégré il y a quelques temps des groupes de discussions childfree (sur Facebook notamment) mais les dérives partaient dans l'autre sens en dénigrant ceux qui veulent ou ont des enfants (jusqu'aux enfants eux-mêmes d'ailleurs), j'en suis partie bien vite les amalgames et la violence gratuite me mettent très mal à l'aise et ne m'apportent rien. Chaque choix doit être respecté et je serai contente de lire vos témoignages et partager nos expériences avec écoute et bienveillance.

J'avoue avoir très longtemps été mal à l'aise quand il s'agissait de parler de ce non-désir d'enfant qui m'est venu au fil du temps. Etant ado (élevée aux princesses Disney), je rêvais comme beaucoup au "prince charmant" avec la panoplie "indispensable" : deux enfants, maison avec jardin et le chien (je plaisante à peine). Mais les années passent, les expériences amoureuses se succèdent et sont moyennes voire catastrophiques pour certaines. La pression sociale, s'accentue au fil des relations jusqu'à ma première relation longue à laquelle j'ai mis fin car nous n'avions pas les mêmes envies pour la suite (il voulait des enfants, moi non, au départ, je me disais je n'en veux pas avec lui mais en faisant ce travail de réflexion, j'ai réalisé que c'était plus profond que ça, ce n'est tout simplement pas un choix de vie qui me correspond) A présent, j'ai rencontré une personne avec qui je partage une relation stable, voulue et épanouie, avec des envies similaires pour notre vie de couple et je n'ai qu'une envie, en profiter et prendre enfin le temps de penser à moi avant les autres. (ça ne fait que depuis que j'ai trouvé cette personne que je m'écoute, que je suis ma priorité dans la vie, avant je voulais plaire, me fondre dans le moule, aujourd'hui, je me suis trouvée et vis une relation complémentaire).

Je suis issue d'une famille nombreuse (3 frères et sœurs avec chacun 3 enfants qui ont maintenant eux mêmes déjà des enfants, oui je suis grande tante à même pas 35 ans et ça me donne le tournis parfois) et j'ai toujours été agacée par les enfants de la famille qu'on me confiait souvent à surveiller quand je voulais juste jouer tranquille.
On m'a souvent comparé à Mademoiselle Legourdin dans Matilda car j'étais autoritaire avec mes neveux et nièces (en même temps, était-ce mon rôle à 10-12 ans de les avoir à ma charge sans rechigner ?) et puis plus tard, on me disait "tu verras tu changeras d'avis", ou "c'est pour quand ?" Et toujours quand tu réponds "mais pour jamais" (ça rebondit "faut jamais dire jamais" et tu lâches l'affaire parce que c'est usant). Les gens ne peuvent-ils pas accepter que "Non, je ne veux pas d'enfants" et ça n'a rien d'anormal c'est juste mon choix. Et cela ne m'empêche pas d'avoir des amies mère de famille (bon j'avoue c'est des lectrices et c'est principalement pour ça qu'on est amies hein ^^) avec qui je m'entends parfaitement, on respecte nos choix de vie respectifs. On ne se juge pas pour moi, c'est ça l'amitié.

Au début, j'essayais de me justifier parce qu'on te demande forcément "pourquoi", donc j'ai cherché et la raison première c'est que l'idée même qu'un être humain quel qu'il soit puisse être dépendant totalement de moi et ce pour une durée indéfinie (puisque les enfants ont toute leur vie besoin de leurs parents, jusqu'à la mort desdits parents) me terrifie et me met dans un état de stress intense. Donc, pourquoi me mettrais-je volontairement cette épée de Damoclès au-dessus de la tête H24 toute ma vie ? Pourquoi m'infliger ça ? 
Ensuite la charge mentale, déjà conséquente dans nos sociétés actuelles, est je ne sais pas combien de fois plus importante avec des enfants parce qu'il faut penser littéralement à tout. Plus de sérénité, plus de temps pour soi, plus de possibilité d'être juste là au moment présent à profiter sans avoir un milliard de choses en tête (du repas du soir, à la planification des activités, au rangement des chambres, aux achats de nouvelles baskets pour le petit dernier...). Je me stresse suffisamment toute seule sans en rajouter une couche.
La charge financière et l'impact écologique entrent bien sûr aussi en ligne de compte : ayant un revenu assez modeste, je ne serai de toute façon pas capable d'assumer les charges que représentent un enfant.
Mais ce qui prime et ressort dans mes "raisons" c'est le fait d'être libre de toute entrave, pouvoir partir en weekend (ou rester à cocooner devant des films) si ça me chante sur un coup de tête, sans avoir une organisation de dingue à monter, me poser avec un bouquin toute la soirée en rentrant du boulot sans avoir d'autres obligations, passer du temps seule ou avec mon compagnon pour partager du temps ensemble (on a tous les deux des passions "solitaires" : les jeux vidéos pour lui et la lecture pour moi, donc cette vie nous convient parfaitement, car ajouter une autre personne à l'équation déséquilibrerait notre harmonie et notre épanouissement).

La bataille fut houleuse mais même si certains membres de mon entourage ne comprennent toujours pas mon choix, la globalité de mes plus proches amis et membres de la famille l'acceptent. Et ça c'est un soulagement, aujourd'hui, je n'ai plus à me justifier. Et je suis sereine dans ma vie et ce choix qui m'épanouit.

Au plaisir de vous lire et d'échanger nos expériences :)

(Désolée pour le gros pavé oops)

Edit : je reviens sur les témoignages du post précédent, je rejoins totalement celui de @RedPanda, je me retrouve beaucoup dans ce que tu dis notamment dans le rôle de la "tante" (imposée dans ma famille (et un peu contrainte), maintenant, j'aime les relations que je créé avec des enfants d'amies) En fait, le côté "relation sociale imposée" me dérange énormément. Je me suis longtemps sentie une extraterrestre et c'est extrêmement compliqué psychiquement de s'affranchir de ces codes sociaux (on a l'impression d'être "anormale" longtemps, s'accepter dans un choix "atypique" comparé à la norme est un long long travail sur soi. Je te rejoins sur l'interrogation : jamais on ne demandera à une femme (ou un homme d'ailleurs) pourquoi il / elle veut des enfants ? Alors que le non-désir d'enfants est continuellement questionné, étrange.

Niveau références littéraires : je me suis noté en wishlist Lâchez nous l'utérus (ça m'intéresse beaucoup) et j'ai adoré Sorcières de Mona Cholet cet été, passionnant et passionné.

@Olive-Oued : ah les fervents de la fameuse "horloge biologique", je sais pas toi mais moi je leur répondrai bien que j'ai hâte justement qu'elle s'arrête le plus tôt possible pour ne plus avoir besoin de contraceptifs :lol:

@Fields et @Mana_ : pareil que vous, je n'ai jamais été gaga devant des enfants (surtout les nouveaux-nés) et même à l'époque où j'en voulais, c'est comme les adultes en fait ceux et celles que j'apprécie, je leur trouve des qualités. J'ai été animatrice auprès d'enfants et j'aime le lien que je créai avec eux mais une fois la journée finie, je savais qu'ils retourneraient avec leurs parents (je confirme Mana, les parents c'est le pire de l'équation quand tu bosses avec des enfantsà. La responsabilité à durée déterminée m'allait très bien mais je sais qu'après 10 ans de carrière là dedans je ne pourrai plus y retourner je n'aurai pas la patience (avec les enfants déjà mais SURTOUT avec les parents, car la plupart pense (peut-être à juste titre, j'en sais rien, ils développent sûrement des compétences aussi) qu'ils pourraient faire ton boulot mieux que toi, et là j'avais envie de leur répondre : "mais toi tu n'en as qu'un ou deux à gérer, moi j'en ai 30 plus les parents de chacun d'entre eux" :ptdr:)


Voilà désolée j'ai encore rajouté des doses à mon pavé ^^

Childfree aussi.

J'aime les enfants, je travaille souvent avec eux, j'adore m'occuper des enfants de manière générale mais je n'ai jamais éprouvé l'envie d'en avoir et depuis toute petite... Je le disais déjà à cinq ans, ce qui ne manquait pas de surprendre, j'entends encore ma famille dire "tu dis ça mais tu verras quand tu seras grande". Bon je suis grande et l'envie n'est toujours pas là.

Plusieurs raisons, d'abord la peur de l'accouchement, ensuite une seconde raison plus personnelle (liée à ma mon expérience familliale), et dernière raison : le manque de perspective positive sur leur avenir possible (réchauffement climatique entre autres problèmes politiques et sociétaux).
(par contre, autant je suis assez hermétique à l'idée d'avoir mon propre enfant, autant je ne le suis pas à l'idée d'accueillir un enfant si cette perspective devait arriver un jour).