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  • Grominou

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    #341 17 Septembre 2021 01:54:42

    Moi, Profondeurs était mon premier Mankell, je n'avais donc aucune attente.  C'est peut-être pourquoi je l'ai aimé plus que toi?

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    J'ai adoré comment Mankell nous fait glisser du roman historique au roman noir, sans qu'on s'y attende!

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    #342 17 Septembre 2021 07:42:57

    Ma déception n'est pas tellement en rapport avec des attentes élevées, c'est plutôt que le personnage de Lars m'a déplu, j'ai trouvé ses questionnements d'un égoïsme incroyable. De là je suis resté froid, indifférent, face à ses errances. Pourtant Mankell peut être très habile lorsqu'il traite d'introspection comme il le fait dans "Les Chaussures italiennes" ou "Les Bottes suédoises", deux titres que j'ai bien aimé.
  • Grominou

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    #343 17 Septembre 2021 08:43:11

    Moi je le trouvais

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    assez sympathique au début, et on découvre peu à peu qu'en fait il est un genre de psychopathe, non?  J'avais trouvé ce glissement plutôt habile...

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    #344 27 Septembre 2021 14:08:21

    La quiche fatale de M.C. Beaton

    Depuis le temps que j'entends parler de cette série, je me suis finalement décidé, à l'occasion d'un book club, d'y jeter un coup d'œil; et j'ai bien fait. L'aspect policier est plutôt léger et risque d'être décevant pour qui place ses attentes de ce coté. Pas de grandes déductions, pas réellement d'enquête, juste beaucoup de fouinage, quelques bonnes intuitions et surtout pas mal de chance qui permettront finalement d'y voir clair. L'intérêt réside surtout d'abord dans le personnage d'Agatha et ensuite dans la faune du village de Casely où elle atterrit. Bourrue, brusque, irascible, égocentrique Agatha a malgré tout gagné ma sympathie; dans le fond on dirait une fausse dure, désorientée par ce changement radical qui la voit passer de workaholique urbaine à retraitée dans un village perdu. Village justement peuplé d'une faune intéressante où le commérage abonde, surtout au pub local qui semble être le cœur de la vie  communautaire. J'ai aimé l'humour des situations, la détermination de l'héroïne, le ton un peu ronchon qui baigne le tout. Au final une lecture agréable, délassante, sans grande ambition sinon celle de distraire et qui y réussit bien. Je ne serai pas fan fini de la série mais la poursuivrai de temps à autre car elle un charme indéniable.


    Conte de putes de Laura Gustafsson

    Il y a de ces livres qu'il faut définitivement lire au deuxième niveau et celui-ci en est un. Car l'auteure a choisi une allégorie plutôt déjantée, utilisant intensivement des éléments mythologiques,  pour dénoncer le patriarcat, la cruauté envers les animaux, l'exploitation des femmes, le tourisme sexuel en Thaïlande et tutti quanti. Et donner aussi en passant un coup de pouce au végétarisme, au pacifisme et autres nobles causes. Prenant parfois des allures de pamphlet ou de manifeste, le récit reste principalement dans le registre d'aventures loufoques mettant en scène une pléthore de dieux et déesses tournant autour du personnage central d'Aphrodite, emportée ici par une mission féministe pour le moins ambitieuse. La façon qu'a trouvé l'autrice pour aborder ces thèmes est jubilatoire bien que désorientante au départ. L'écriture est à l'image du propos, enlevée, percutante. En somme un vent de fraicheur que j'ai grandement apprécié.


    La chute d'Atlantis de Marion Zimmer Bradley

    Ce tome introductif du “Cycle d'Avalon” m'a semblé en dents de scie; des périodes très (trop?) tranquilles où les sentiments des acteurs sont exposés, examinées, décortiqués, entrecoupés d'épisodes où l'action déboule avec l'intensité d'un thriller moderne. Mais l'auteure maitrise bien les deux styles et garde une cohérence dans le récit, ce qui fait en sorte que ces brusques changements de rythme ne sont pas dérangeants. Quant à l'histoire on se croirait transporté dans l'ancienne Égypte avec ses nombreux rituels, l'importance des prêtres, une hiérarchie aussi discrète que puissante. Le sort et les épreuves que traversent les deux sœurs, Domaris et Déoris, resteront longtemps dans ma mémoire. L'ambiance feutrée qu'insuffle Bradley dans cette série, l'attention qu'elle porte à ses personnages, surtout féminins, ainsi que l'univers qu'elle a créé pour les faires évoluer font en sorte que cette série m'attire et je compte bien la poursuivre.
  • Grominou

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    #345 28 Septembre 2021 00:30:24

    J'ai lu quelques tomes du cycle d'Avalon, j'avais beaucoup aimé!  Mais je n'ai pas lu celui-là.

    Ce que tu dis de Conte de putes est intrigant, mais je ne suis pas sûre que le côté pamphlétaire me plairait.
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    #346 28 Septembre 2021 12:00:05

    Difficile à dire, dans le fond ça se lit presque aussi bien que du Fforde ou du Pratchett mais avec une intention plus sérieuse, bien que le texte soit encore plus emporté et déjanté. D'après moi tu adhères à fond ou tu détestes . . .
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    #347 02 Octobre 2021 00:14:39

    La foire de St-Pierre de Ellis Peters

    Cadfael s'entend bien avec son nouvel abbé qui lui confie la mission de suivre l'enquête sur un meurtre survenu pendant la foire annuelle que tient le monastère. Meurtres, vols et enlèvements s'enchainent sur un fond d'espionnage possible puisque les prétendants  la couronne sont nombreux et les alliances volatiles. Contrairement aux tomes précédents j'ai pu deviner assez vite l'identité des coupables puisque la solution m'a semblé presque télégraphiée. Cela n'a par contre pas nuit à mon plaisir puisque j'aime cette série d'abord et avant tout pour son personnage principal que je trouve tellement humain, perspicace, avec son fort sens de justice, indépendamment que ce dernier corresponde ou pas aux lois du moment. Et la reconstitution de cette époque du Moyen-Âge, ici centrée sur les foires commerciales et les relations parfois tendues entre institutions religieuses et laiques, apportent un bonus qui m'enchante. Le ton relax, un coté historique captivant et un héros attachant font de cette série une de mes préférées.


    Atuk, elle et nous de Michel Jean

    Dans ce court roman l'auteur alterne les chapitres entre les souvenirs réinventés de sa grand-mère récemment décédée et ses propres réflexions sur son identité d'autochtone métissé. Le premier propos nous permet de découvrir la vie traditionnelle itinérante des Innus alors que chasse, pêche et piégeage constituaient le quotidien de leur survie, avec bien sûr, la traite des fourrures. Se déroulant sur plus d'un siècle, cette section documente aussi, de façon discrète et non vindicative, l'impact de la modernisation, certains diraient de la colonisation,  sur la vie des Innus , notamment sur les conséquences de leur sédentarisation et de l'exploitation des forêts par les Blancs. L'autre volet du bouquin, plus anecdotique et introspectif, s'attarde au cheminement et questionnements de l'auteur sur son appartenance réelle à son peuple d'origine par son coté maternel. Cette section, moins exotique, expose cependant des questionnements pertinents et d'actualité; on sent que la réflexion de l'auteur est sincère et réussit à nous toucher. Au total une lecture correcte qui alimente la réflexion sur un enjeu de société important au Québec qui évite l'approche manichéenne trop souvent rencontrée dans ce type de lecture.


    Druide de Olivier Peru

    Les héros de fantasy ont de multiples déclinaisons; celle-ci me plait singulièrement. Obrigan a des états d'âme, des convictions, un cœur grand comme une chapelle, des amours sincères, un sens du devoir exemplaire. Comment saura-t-il affronter la perfidie incarnée, une vérité qui déboulonnera toutes ses convictions, des ennemis aux forces  aussi surhumaines que maléfiques ainsi qu'une trahison qui lui brisera le cœur? Le druide maître loup a non seulement des ressources mais aussi des amis, des alliés, heureusement! Ce roman se lit tel un thriller sur un décor de vieilles civilisations où les rois régnaient, le mal rôdait, les justes tremblaient et la justice ne prévalait pas toujours, loin de là! J'ai apprécié les tourments des personnages principaux, le souffle à l'emporte-pièce du récit, le risque constant que prennent les protagonistes et les descriptions sans concession des affrontements. Un auteur que je viens de découvrir et qui m'a vraiment impressionné.
  • Grominou

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    #348 02 Octobre 2021 01:45:15

    Toujours pas découvert Peru, ton avis donne le goût!
  • Mypianocanta

    Livraddictien de l'espace

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    #349 02 Octobre 2021 11:58:41

    Oh il faut que je me trouve un autre Frère Cadfael (ils sont tous éparpillés sur les différents sites de la médiathèque, un vrai casse-tête chinois pour arriver à les lire :lol: )
    Et j'ai adoré Druide qui est (par rapport à ce que j'ai lu) le meilleur roman de Peru ; comme tu dis ça se lit comme un thriller dans un univers de fantasy, un vrai coup de cœur pour moi.
    Bon week-end :)
  • Errant

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    #350 09 Octobre 2021 18:00:26

    Amour et amitié de Jane Austen

    Une magnifique parodie, caustique à souhait, rigolote par ses excès, tel est le souvenir que me laissera ce petit roman d'adolescence qui annonce déjà la grande écrivaine en devenir. Le personnage central de Laura est simplement imbuvable, égocentrique, snob, systématiquement de mauvaise foi mais présente aussi un petit coté tête de linotte parfaitement assumé; elle est tellement excessive et non crédible qu'on ne peut qu'en rire. Ce bouquin, qui se lit en moins de deux heures, m'a fait sourire du début à la fin. Ce n'est pas un chef-d'œuvre mais je le vois comme un exercice de style particulièrement réussi. Chose certaine il vaut le détour.


    Petites histoires pour futurs et ex-divorcés de Katarina Mazetti

    Qu'est qui peut mal aller dans un couple? Beaucoup de choses me direz-vous. Hé bien l'auteure nous en  livre ici un joyeux échantillon à l'aide de très courtes histoires, quelques pages au maximum, parfois cocasses, parfois plus dramatiques. Tout y passe: le mari contrôlant, la femme castrante, l'agenda de fous d'une famille reconstituée, la stérilité , la pression des rénovations, la jalousie etc. etc. Mazetti est certainement une observatrice allumée de ces tranches de vie et sait les illustrer finement. Des dessins minimalistes suivent certaines histoires et sont particulièrement bien en ligne avec le propos. Je ne crois pas qu'il faille lire ce livre d'une traite, mais plutôt quelques récits de temps à autre, histoire de bien les digérer. J'ai pris plaisir à cette lecture, autant pour le fond que pour la forme.



    Auassat à la recherche des enfants disparus de Anne Panasuk

    L'auteure est journaliste et condense ici trois de ses enquêtes concernant les autochtones du Québec, plus spécifiquement les enfants morts ou disparus lors d'hospitalisations et les agressions sexuelles auxquelles se sont livrées les pères Oblats dans de nombreuses une  quarantaine d'années plus tard. Elle laisse beaucoup de place aux paroles des victimes mais relate aussi les coups de pouce qu'elle a reçu des divers intervenants et, bien sûr, les rebuffades des Oblats qui, malgré des condamnations judiciaires, minimisent les faits quand ils ne les nient pas carrément.

    À défaut d'être agréable, car les sujets sont très durs, ce livre est instructif et Panasuk, malgré l'amour qu'elle affiche pour ces communautés, ne tombe pas dans le réquisitoire et tente vraiment de faire la lumière sur ces atrocités. J'ai aimé ce livre pour ce qu'on y apprend,  ai été choqué par la désinvolture, voire le mépris, avec laquelle les Innus et Attikameks étaient traités par le système de santé et l'Église jusque dans ces années là, qui ne sont quand même pas si lointaines. Et aussi surpris de la réaction de certaines communautés qui, bien au courant des problèmes d'agressions, choisissaient des les taire pour ne pas s'aliéner 'les hommes de Dieu” ! Bref ce livre m'a instruit et touché, c'est déjà beaucoup.