[Suivi lecture] Errant

 
  • LebazardElora

    Doctelecteur

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    #361 18 Octobre 2021 15:16:54

    Il faudrait vraiment que je me lance dans les Anne Perry, surtout que j'en ai plusieurs. :lol:
  • Mypianocanta

    Livraddictien de l'espace

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    #362 20 Octobre 2021 20:35:47

    Monk ! c'est vraiment du très bon policier "victorien" ; j'adore :D
  • Errant

    Lecteur glouton

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    #363 25 Octobre 2021 19:43:50

    Elric le nécromancien de Michael Moorcock

    Ce roman est en fait le cumul de quatre nouvelles dont la première, quand même intéressante, ne concerne même pas Elric. Dans les autres, celui-ci poursuit sa quête philosophique, cherchant à comprendre l'équilibre des forces du Chaos et de la Loi ainsi que sa propre destinée. Au fil de ses aventures il ira d'espoir en désillusion, goûtera à la vengeance et à l'échec, verra sa réputation sérieusement entachée et devra se résigner à son lien symbiotique avec Stormbringer, son épée runique dont la soif insatiable d'âmes commence à lui peser. On le sent tourmenté comme jamais, perplexe sur sa propre existence, désabusé, mais étrangement toujours aussi en possession de ses moyens. La seule lumière au bout du tunnel vient de sa rencontre avec Tristelune qui s'annonce, pour l'instant, comme un ami fidèle. Le personnage atypique d'Elric, ses questionnements métaphysiques et l'univers déroutant créé par Moorcock contribuent à construire un récit aussi sombre qu'intrigant qui exerce une certaine fascination à l'instar du chant des sirènes:  j'aime.


    L'héritière de Hanne-Vibeke Holst

    Une militante écologiste renommée, mère de famille dévouée et heureuse en couple peut-elle accéder au poste de ministre de l'environnement sans renier ses convictions et préserver en même temps son bonheur familial? C'est la question que pose ce roman qui nous invite à une incursion dans l'arrière-scène de la politique danoise tout en focussant également sur l'impact  du métier de politicien, en l'occurrence de politicienne et la distinction n'est pas anodine, sur sa vie privée. Quand l'auteure ajoute à la soupe le rôle des média et prend le temps de bien étoffer ses personnages, même secondaires, on obtient un livre addictif pour qui s'intéresse un tant soit peu à la politique et aux relations humaines. Ce portrait de la jungle politique et de sa faune m'a intéressé et je suis resté bien curieux du sort, autant personnel que professionnel, de cette héritière jusqu'à la fin; cette auteure a du talent.


    Le peuple rieur de Serge Bouchard


    L'auteur aime ce peuple, les Innus, non seulement ne s'en cache-t-il pas, mais il le déclare d'emblée dans le sous-titre “Hommage à mes amis innus”. Par contre il ne s'agit pas d'un réquisitoire ni d'un pamphlet. Au contraire l'anthropologue qu'est Bouchard nous livre ici un magistral portrait, largement documenté et nombreuses références scientifiques à l'appui, de l'histoire de ce peuple et de l'impact de la venue des Blancs sur son mode de vie. Comme Bouchard a séjourné à de nombreuses reprises parmi eux, de nombreuses anecdotes, faits vécus et réflexions personnelles émaillent les propos historiques. Il en résulte un ouvrage captivant , absolument pas aride malgré des exposés historiques rigoureux. De plus la plume de l'auteur est particulièrement fluide, évocatrice et même poétique par moments.

    Pour qui s'intéresse moindrement à la question autochtone au Québec, je crois que ce livre est un incontournable parce que le regard aimable qu'il pose sur les Innus se fonde autant sur des données historiques solides ainsi que sur une expérience terrain de première main; il n'y a ni condescendance ni complaisance ici, juste un fascinant récit d'une actualité indéniable.
  • Errant

    Lecteur glouton

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    #364 28 Octobre 2021 13:36:45

    Le meilleur des mondes de Aldous Huxley

    Ce classique de la science-fiction m'a semblé aussi génial sur le fond que mal foutu sur la forme, ce qui fait que je ressors de cette lecture avec un sentiment très mitigé. Dénoncer les dérives de l'eugénisme, illustrer l'usage malsain du conditionnement, prévoir la course folle à la consommation à outrance, réinscrire à l'ordre du jour le vieil adage romain “du pain et des jeux”, démontrer les pièges de la stabilité à tout prix, autant de bonnes intentions que réussit effectivement à concrétiser ce livre visionnaire lorsqu'on considère l'année où il a été rédigé. Et pour tout cela, bravo.

    Mais quelle structure rébarbative pour en arriver là! Les deux premiers chapitres redondants aux énumérations fastidieuses, un suivant où le sujet change systématiquement après quelques lignes sans indicateur aucun pour que le lecteur puisse suivre, et un débat philosophique abscons entre Menier et le Sauvage vers la fin, tout cela entrecoupé d'une histoire plus traditionnellement bâtie qui n'en comporte pas moins pour autant de significations. On aurait voulu décourager les lecteurs qu'on aurait pas fait tellement autrement . . . Dans sa préface à l'édition que j'ai lu, l'auteur précise que selon lui les lecteurs doivent faire des efforts de compréhension; on saisit facilement ce à quoi il fait référence! Bref je comprends pourquoi ce livre est considéré comme un classique compte tenu des idées qu'il expose. Mais pour la fluidité de l'écriture et le plaisir de la lecture on repassera.


    Vocation fatale de Anne Perry

    Cet épisode de la série William Monk fait une belle place à lady Callandra qui, en tant qu'administratrice d'un hôpital où a eu lieu un meurtre, participe activement à l'enquête. Pendant ce temps Monk tente toujours de retrouver la mémoire et commence à s'interroger sur sa perception d'Hester qui de son coté remue ciel et terre en mémoire d'une collègue infirmière de la Crimée. Et Rathbone plaide dans un retentissant procès. En somme tous les éléments qui me plaisent dans cette série, qu'on a grand intérêt à lire en ordre, sont réunis autour d'une enquête captivante qui met en lumière la place peu reluisante des femmes à cette époque; soumission et dépendance au mari, aucune accessibilité aux études supérieures, aucune possibilité légale d'avorter même en cas de viol etc. On y sent bien aussi la hiérarchie sociale de l'époque; l'homme supérieur à la femme, l'aristocrate au bourgeois qui lui-même se pense meilleur que le petit peuple, l'Anglais face à l'étranger etc. Ça ne devait pas être jojo à tous les jours cette époque victorienne!
  • Grominou

    Modératrice

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    #365 28 Octobre 2021 13:44:57

    Pour le Huxley, j'avais eu moi aussi beaucoup de misère avec les premiers chapitres.  C'était tellement confus que je croyais que ma copie numérique avait un défaut; je suis allée à la bibli consulter la version papier, mais non, c'était pareil!:lol:  Heureusement je me suis accrochée car c'était pour un club de lecture, et finalement j'ai beaucoup aimé!
  • Errant

    Lecteur glouton

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    #366 04 Novembre 2021 11:51:13

    La cage dorée de Camilla Lackberg

    Combien de femmes sont abusées, maltraitées, exploitées par leur mari? Beaucoup trop sûrement et l'auteure nous invite à en suivre une qui caracole dans les très hautes sphères de la société suédoise. Mais sa naïveté s'évanouira brusquement alors que le chagrin qui s'ensuivra sera plus long à disparaitre. Mais qui dit qu'on doive en rester là ? L'auteure de la série Erica Falk nous propose ici une nouvelle héroïne  dans un contexte assez différent de celui de sa série culte, quoique les préoccupations fondamentales puissent se ressembler. J'ai aimé cette descente aux enfers très bien illustrée et encore mieux cette rédemption assez jouissive à suivre. J'ai pleinement détesté Jake, comme trou-de-cul on fait pas mieux, et compati aux mésaventures de Faye, preuve que l'écriture est efficace. L'histoire est bien montée et comporte une touche de fraicheur même si ce sujet a été déjà abordé bien des fois. Bref une lecture qui vaut la peine et je ne tarderai pas à lire la suite très bientôt.


    Roi de folie de Katherine Kurtz

    Ce livre débute la trilogie des rois et constitue aussi le quatrième tome de la série “Les Denyris” qui en comprend treize au total. Ayant lu la première trilogie il y a fort longtemps je ne crois pas qu'il y ait une continuité des personnages entre celle-ci et le présent tome. Toutefois l'univers est le même, axé sur la complexe cohabitation entre humains et denyris dans un environnement de type féodal plus classique. Le roi Imre étant plutôt profiteur et incompétent le récit tourne autour d'une conspiration visant à le remplacer par un descendant légitime et plus doué. L'entreprise ne sera pas facile et sera marquée de moultes péripéties. J'ai bien aimé l'usage que fait l'auteure des pouvoirs magiques des denyris, la place des doutes religieux qui assaillent le prétendant de même que la droiture des rebelles, le tout inséré dans un récit captivant où les personnages sont particulièrement bien cernés. Je lirai certainement la suite de cette longue saga.


    Succubus Blues de Richelle Mead

    Je ne suis pas fan du genre mais ce récit des tribulations d'un succube se tient et je ne me suis pas ennuyé. Curieusement , compte tenu de la nature de l'héroïne, il a peu de sexe. Le caractère en perpétuelles hésitations de Georgina m'a un peu agacé mais au total elle m'a paru plutôt sympathique et aussi perspicace pour faire avancer l'enquête que naïve dans ses fréquentations amoureuses. Le suspense créé par les attaques est bien calibré et va en augmentant. La fin est bien tournée. J'ai aimé la faune des immortels en jeu, les références bibliques et le ton désinvolte du tout. Assez pour lire la suite? Pas vraiment, je tenterai ma chance ailleurs parce que dans ce type de lecture je cherche aussi de l'humour et je préfères les héroïnes plus badasse que celle-ci. Chacun ses goûts!


    Des ailes d'argent de Camilla Lackberg

    La fin justifie-t-elle toujours les moyens? C'est la question qui me reste après cette lecture où Faye ne recule devant rien pour sauver son entreprise, sa fille et ultimement sa vie. Globalement l'intrigue est bonne bien qu'on puisse assez facilement voir venir la fin. Reste à voir comment l'héroïne s'y prendra. Et c'est justement là que j'ai un peu décroché. Oui le sexe fait vendre mais encore faut-il qu'il s'insère au récit sans paraître placardé. Et son utilisation à outrance m'a paru singulièrement déphasé avec le thème central de la prise de pouvoir par les femmes de leurs propres destinées. Par rapport au premier tome j'ai trouvé celui-ci écrit à la va-vite, certains revirements peu crédibles et les personnages principaux tellement frivoles . . . La fin laisse croire à une suite possible; espérons que si c'est le cas l'auteure reviendra à ses bonnes habitudes.
  • Mypianocanta

    Livraddictien de l'espace

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    #367 04 Novembre 2021 12:05:55

    Curieusement la nouvelle série de Camilla Läckberg ne m'attire pas du tout et je préfèrerais avoir une nouvelle (même si c'était la dernière) enquête d'Erica Falck avec une vraie fin… (je rêve car j'ai l'impression que l'autrice est totalement passé à autre chose).
    Je ne connais pas du Kurtz mais ce que tu en dis m'intrigue donc je note dans un coin.
    Quand à Succubus, j'ai lu toute la série et c'est sans aucun doute une des plus oubliables du genre, d'autant plus que les tomes sont très inégaux. Alors oui si ce premier t'a suffi, tu peux t'arrêter :)
  • Errant

    Lecteur glouton

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    #368 08 Novembre 2021 12:43:28

    Effectivement Lackberg est décevante avec cette série.

    Pour Succubus ce que tu en dit rejoint mon impression. C'est bizarre mais par les temps qui courent je cherche une bonne série bit-lit et/ou vampires et je tâtonne puisque je ne connais pas vraiment ces genres . . .
  • Errant

    Lecteur glouton

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    #369 08 Novembre 2021 12:44:57

    Des âmes noires de Anne Perry

    Cette enquête de William Monk présente quelques particularités par rapport aux précédentes et modifie ainsi un moule qui aurait pu devenir répétitif. D'abord l'accusée est quelqu'un de proche, le procès ne règle pas toute la question et on assiste à une scène d'action digne d'un film, une première dans cette série. L'auteure nous promène allègrement d'un suspect à l'autre, nous amenant à découvrir une famille bourgeoise aux multiples secrets et aux membres énigmatiques. Le caractère de chacun d'eux est bien exposé et la dynamique qui les anime plutôt intrigante. Pendant ce temps, les liens entre Monk, Hester, Rathbone et Callandra se resserrent, soudés qu'ils sont par des expériences pour le moins douloureuses. L'intrigue principale est particulièrement bien introduite, les personnages connus plus colorés que jamais, les rebondissements abondent et la finale éveille la curiosité quant à la suite de la série. En prime une bonne partie du récit se déroule en Écosse, ce qui permet quelques scènes qui détonnent de la grisaille londonienne. Bref un excellent opus qui incite à poursuivre la série.


    Le chant de l'assassin de R.J. Ellory

    Très tôt dans ce livre on sent la magouille qui flotte juste sous la surface des apparences. Et comme Ellory peint un héros peut-être un peu naïf mais d'une détermination à toutes épreuves, il nous devient sympathique, on prend fait et cause et on se met à craindre les coups fourrés. D'autant plus que ceux-ci pourraient aussi concerner Evie, la fière et impulsive flamme de notre ex-taulard, un personnage féminin fort que ne renierait sans pas aucune féministe. Au fil des révélations qui arrivent au compte-gouttes avec les retours sur le passé des protagonistes l'ambiance s'épaissit, les confrontations montent en intensité, la compréhension des enjeux annonce une fin catastrophique, mais pour qui?

    Ce roman est aussi passionnant que sombre. Chaque acteur est prisonnier d'un carcan qui découle d'erreurs passées, les marges de manœuvre semblent inexistantes mais la conscience n'est pas éteinte pour autant. . .  J'ai savouré ce livre tout en redoutant ce vers quoi il menait. Non seulement Ellory est un conteur hors-pair mais il créé des personnages denses, animés par de fortes passions exacerbées par un Texas omniprésent. Génial.
  • Errant

    Lecteur glouton

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    #370 12 Novembre 2021 23:19:46

    L'appel de la lune de Patricia Briggs

    Ce premier tome de la série “Mercy Thompson” ne fait pas qu'introduire l'univers et les personnages. Il regorge d'action et de revirements au fil d'une intrigue bien imaginée. On y rencontre un éventail intéressant de faes, l'univers des loups-garous est bien cerné, de même que leurs difficiles relations avec les humains et les autres créatures. L'héroine est attachante: déterminée, perspicace, fièrement indépendante. Pas de minauderie ici ni de romance à la guimauve, du moins pour l'instant. Il n' y a pas de temps morts.Tout de même un tantinet sérieuse à mon goût la demoiselle, un peu d'humour ne nuirait pas, quoique ses réparties caustiques offrent des instants de répit à l'action qui déboule sans cesse. Bref un série qui promet sur toute la ligne.


    N'y mettez pas votre nez de James Hadley Chase

    Parfois je cherche un bon vieux roman policier de la vieille école, simple, linéaire, ne s'embarrassant pas de psychologie, ne cherchant pas à égarer le lecteur dans un dédale d'hypothèses, ni ne conférant à son héros des pouvoirs de déduction quasi miraculeux: c'est exactement ce qu'offre ici Chase. Bien sûr à cette époque la place de la femme n'était pas ce qu'elle est aujourd'hui et il faut donc prendre avec un grain de sel le machisme ambiant. Mais question intrigue, bagarre de gros bras, egos surdimensionnés, cigarettes à chaîne et whiskys à flots, flic corrompus et reporters fouineurs, on est servi ! Idéal pour s'évader quelques heures du morne quotidien même si les souvenirs que ce livre nous laissent seront probablement fort brefs . . .


    Les veuves d'Eastwick de John Updike

    Comme j'avais vu le film tiré des “Sorcières”, un souvenir vivace d'un film pétillant, drôle et rythmé, je suis passé à cette suite qui se déroule trente après. Ce livre est composé de trois chapitres, tous les trois plus ou moins ratés quant à moi. Le premier ressemble à un carnet de voyage car nettement plus axés sur les descriptions de paysages que sur la dynamique des personnages. Le deuxième, où on revient à Eastwick, ne donne lieu qu'à des persiflages quant à la place des hommes, maris ou amants, à des retrouvailles ratés avec les vieilles connaissances et une dynamique du trio très mal définie, s'achevant sur un rituel tragique. La troisième section s'attarde aux problèmes de vieillissement autant physiques et relationnels que psychologiques. Ici l'auteur laisse parfois apparaitre son talent mais trop sporadiquement pour sauver l'ensemble. Globalement je reste sous l'impression d'éparpillement: une multitude de thèmes sont abordés, effleurés plutôt, ça digresse d'un bord à l'autre, le fil conducteur disparait plus souvent qu'à son tour. En fait si ce n'avait été que je lisais ce livre dans le cadre d'un challenge, je l'aurais abandonné assez tôt: c'est tout dire.