Coucou,
Je ne suis pas encore intervenue dans la discussion, tout simplement parce que je n'ai pas encore terminé le livre! :O Je vais seulement commencer le
chapitre 87 (p.455 du poche, soit 62% du livre). Mais bon, je n'ai pas pu m'empêcher de vous lire, et à part les 38% restants et l'évolution ultérieure des choses et des personnages (que je ne connais donc pas encore), je vous rejoins déjà sur plusieurs points!
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sur les personnages:
Comme la plupart d'entre vous, je les trouve typiques de nombreux policiers/thrillers, classiques, à la limite du cliché... dans lequel ils ne tombent pourtant pas tout à fait, car ils ont leur personnalité propre qui "marche".
Cependant, s'ils sont sympathiques (quand il s'agit des "gentils") ou suffisamment typés pour susciter de vrais sentiments bien marqués - de répulsion par exemple (quand ce sont les "méchants"), je ne parviens pas tout à fait à m'attacher à eux, en tout cas pas à nos deux protagonistes principaux, et pour une raison qui m'a dérangée dès les début. Avez-vous remarqué qu'ils sont tous désignés par leur prénom + nom la plupart du temps, parfois même seul le prénom (ou parfois aussi le nom seul dans le fil de la narration), tandis que Thulin et Hess sont désignés
quasi exclusivement par leur seul nom? Le Mark de Hess apparaît de-ci, de-là, mais avec Thulin c'est à un tel point que, quand j'ai relu tes questions pour lancer le débat,
Julie, je me suis rendu compte que j'avais complètement oublié que, elle, c'est Naia (qui, du début jusqu'à mes 62% actuels, est cité une seule et unique fois, en passant vite fait!)
Et vraiment, ça me dérange - pour des raisons personnelles, parce que c'est quand même très "tranché" et j'aime pas ça, parce que c'est inhabituel même dans des polars (c'est vrai que souvent le héros principal est désigné principalement par son nom, mais jamais au point d'en zapper complètement le prénom!) et parce que ça met une distance qui empêche cet attachement que j'aime bien ressentir pour les héros d'un roman...
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sur l'intrigue et la construction du livre (oui, je mets 2-en-1 à ce stade ;) ):
Ici aussi, comme la plupart d'entre vous, je suis sensible au rythme de ce livre, grâce à ses chapitres courts écrits dans une langue fluide et entraînante. J'aime bien le changement de points de vue... mais je suis un peu plus dubitative que la majorité sur ce point quand même. Certes, on a un narrateur omniscient qui se penche tour à tour sur différents personnages... mais c'est un peu comme s'ils les effleurait pour revenir la plupart du temps à une scène plus générale, et il ne va pas (ou alors que très rarement) dans les pensées de chacun. Ça reste toujours très factuel - ce qui n'est pas forcément un problème en soi, je dirais même que ça participe au rythme du roman, mais disons qu'on est davantage dans un thriller d'action que psychologique...
Mais vous avez remarqué? Il y a un autre élément qui donne son tempo au livre: c'est l'utilisation du présent!
Certes, il y a des flashes back çà et là, mais l'essentiel de la narration est au présent, ce qui est quand même rare dans les romans quels qu'ils soient; les temps les plus usuels de la narration sont les différentes formes du passé! Et puis au passage: bravo à l'auteur pour le coup, car j'avais appris autrefois en atelier d'écriture que c'est tellement peu habituel que l'exercice est difficile, on a toujours tendance à retomber dans un quelconque temps du passé; or, ici il maîtrise parfaitement ce choix de l'utilisation du présent!
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sur l'ambiance etc.:
Pour moi ce livre est davantage un policier (avec une enquête et tout et tout, d'ailleurs les personnages principaux sont flics eux-mêmes) qu'un thriller!
Je ne le trouve pas si oppressant que ça - mais je ne suis pas objective: contrairement à plusieurs d'entre vous apparemment, je lis beaucoup de policiers/thrillers (indistinctement), et j'ai déjà lu bien "pire"! (la première chose qui me vient à l'esprit est
Brasier noir de Greg Iles, où il est question entre autres de certaines tortures infligées aux Afro-américains par le Ku Klux Klan, inspirées de faits réels bien sûr...) Comment dire? Même les actes de violence infligés ici par le tueur à ses victimes, juste avant de les tuer, semblent presque "soft" en comparaison - même si, évidemment, je ne souhaite ça pas même aux quelques femmes qui m'insupportent, comme ma cheffe au taf par exemple... quoique... :ptdr: (ok c'est de mauvais goût!)
Voilà donc mes premières impressions à ce stade.
Je reviendrai quand j'aurai terminé le livre - ou plus tôt si je trouve autre chose à dire entre-temps.