#421 16 Février 2022 21:02:56
Chaos cruel de R.A. Salvatore
Cet épisode clôt la “Pentalogie du clerc” en lui redonnant un peu du lustre que cette série avait égaré au cours des deux derniers tomes. Outre les nombreux affrontements magiques, par ailleurs captivants, on y aborde de front les questions d'abnégation, de fidélité en ses croyances, de foi remise en question, de trahison et d'attrait du pouvoir. Un élément fantastique en particulier, totalement inattendu, surprendra presque à coup sûr le lecteur; j'aime bien que un auteur réussit à nous jouer de tels tours. La finale dépasse nos attentes et confère une nouvelle dimension à cette aventure. En somme une conclusion forte qui chapeaute une série inégale.
Le sonneur de Ed McBain
Est-ce qu'un roman policier sans enquêtes complexes, ni super héros, ni culte de la personnalité , ni déductions à la Maigret peut valoir la peine et même nous inciter à s'engager dans une longue série ? À la lueur de ce “sonneur”, la réponse est nettement positive, d'autant plus que les qualités décelées dans le premier tome ,“Du balai”, se retrouvent incontestablement dans cet opus. Un travail d'équipe, patient, quasiment routinier peut à la fois donner des résultats, ici l'arrestation d'un violent voleur de sacoches, et charmer d'une certaine façon le lecteur qui apprécie l'atmosphère de ce commissariat, la dynamique interne et la façon qu'ont ces policiers d'envisager leur métier. On devine qu'au fil des tomes on connaitra mieux les divers membres de l'équipe de ce poste, leurs réactions face à une certaine routine, car il est loin d'être vrai que les meurtres sordides et les enquêtes passionnantes sont leur lot quotidien. Mais les crimes banals doivent aussi être résolus et suivre le rouleau compresseur de la justice a son attrait même lorsqu'il n'exhibe rien de spectaculaire.
L'agence Barnett et cie de Maurice Leblanc
Grosse déception pour ce tome, un genre de recueil de nouvelles où Lupin se fait passer pour un détective privé. D'abord parce que le faire-valoir qu'on lui colle, Béchoux, n'est vraiment pas de taille et que son apport, outre de fulminer régulièrement, est presque nul. Or Lupin brille de tous ses feux lorsqu'il est confronté à un adversaire de taille. Ici il fanfaronne et persifle sans grandes raisons puisque son vis-à-vis est faiblard. De plus le format de très courtes affaires fait en sorte qu'elles sont plutôt légères, que Arsène doit souvent recourir à des expédients mystérieux “ après quelques coups de fil, il enquêta quelques jours” et autres artifices, plutôt que nous permettre de suivre ses démarches et raisonnements au fur et à mesure comme dans ses aventures plus conséquentes. Il en résulte un impression de bâclage, ou à tout le moins de précipitation, auquel ne nous a pas habitué cet auteur. Dommage.