Grominou a écritNon ce que je n'ai pas aimé de cette traduction, ce sont des expressions très franco-françaises qui faisaient de temps en temps leur apparition et me semblaient complètement incongrues: «avoir la pêche», «ça va le faire», «se prendre un râteau»... Mais j'imagine que c'est mon point de vue de Québécoise qui m'a fait remarquer cela, et je suis sans doute la seule qui a été agacée par cela!
En effet c'est ton point de vue de Québécoise qui parle parce qu'en France c'est des expressions trèèèèès courantes :lol:
Toujours intéressant de voir ce genre de divergence en fonction des espaces où l'on vit !
→ Ma lecture
Rapidement parce qu'elle date de juillet dernier.
Mon avis se rapproche relativement de celui de Julie : j'avais bien aimé ma lecture, mais j'avais passé quasi 10 jours dessus, alors qu'il n'est pas très gros dans mon souvenir, et j'avais même commencé un autre livre en parallèle ce qui m'arrive très rarement. Je n'avais pas été transportée et ne m'étais pas attachée vraiment au héro. Je crois que c'est Domi qui parle d'un héro un peu trop lumineux avec plein d'amis... je te rejoins, et j'avais trouvé que c'était difficile de s'y attacher, il ne semblait pas réel. Kalmiya n'a pas tort non plus sur le fait que les personnages manquent de profondeur.
Si je n'avais pas été transportée, ça restait une bonne lecture. Juste sans plus. J'avais même un petit goût de déception, en cause bien entendu les excellents avis sur ce livre.
Côté humour, j'avais trouvé la narration du chat amusante et l'ensemble léger, excepté la fin. Même s'il a un côté triste, je trouve qu'il donne le sourire dans le sens où il met en place une ambiance très douce, zen, cosy (qu'on retrouve souvent en littérature japonaise je trouve), teintée de touches d'humour grâce au chat. Je ne trouve pas qu'il soit si hors-sujet, pour ma part, mais je comprends votre ressenti aussi, je n'ai pas été si touchée donc il y a de ça.
→ La traduction
Je reviens sur la traduction, parce que je trouve le sujet très intéressant :
Domi a écritEn revanche, je reste très perplexe avec toute cette histoire de noms / prénoms, qui est évoquée plus d'une fois mais jamais expliquée clairement - et pour moi qui ne connais rien au Japon, ça a fini par m'agacer. Est-ce donc normal de s'appeler par le prénom (si c'est bien ça), éventuellement avec le suffixe -san, jusqu'à un certain âge, et puis il faut passer pour tous au nom de famille? J'avoue que ça reste obscur pour moi! Il aurait pourtant suffi d'une note de bas de page, ou d'une note du traducteur, vous voyez ce que je veux dire?
Effectivement, on utilise le prénom que lorsqu'on est très proches, comme expliquait très bien Vinushka. Je lis beaucoup de mangas et regarde beaucoup d'animés, donc je suis habituée à ça et ça ne m'avait pas dérangée, mais au départ, c'est déstabilisant (quelque que soit le média). C'est tellement courant cette histoire de prénoms en littérature japonaise et en manga/animés que j'ai l'impression qu'on ne le précise pas par convention. Parfois, les traducteurs choisissent de "franciser" et de n'utiliser que les prénoms pour faciliter le procédé. Le choix général est quand même souvent cette mixité prénom-nom, et même en manga il est rare qu'il y ait une note de bas de page. Je pense qu'on part du principe qu'il y a des codes qui s'apprennent au fur et à mesure par les lecteurs et que ceux qui lisent des romans japonais le savent et ceux qui débutent l'apprennent vite. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que je trouve une traduction très "japonisante" qui garde la couleur locale sans prendre par la main le lecteur. Je pense notamment à la Papeterie Tsubaki où l'héroïne parlait sans cesse d'hésiter entre "j'écris en kanji ou en kana ?" sans que la traductrice explique "oui donc y a deux systèmes d'écriture blabla".
Bref, pour défendre le.la traducteur.trice : il/elle est loin d'être la seule, j'ai l'impression que c'est le milieu éditorial japonais (que ce soit les éditeurs/les traducteurs) qui veut (même si ça n'empêche pas de faire une note quand même, donc dommage pour ceux qui ne connaissent pas les coutumes japonaises...). Mais quand même dans un roman, ça aurait été bien (surtout une note de préambule comme tu as montré Domi) !
Par ailleurs, sur les notes de traduction pour ceux que ça intéresse :
- oui, il est possible que l'éditeur supprime une note de bas de page du traducteur qu'il juge pas nécessaire. D'ailleurs c'est lui qui décide tout sur l'esprit japonisant ou plus francisé, et le traducteur fait en fonction de la maison d'édition. Pour certaines maisons d'édition, le résultat donnera plus à voir le Japon que si le traducteur travaille pour une maison d'édition qui a une ligne éditoriale plus "main stream", moins "dépaysante" et qui préfère qu'on rende le texte le plus accessible possible au lectorat français, quitte à perdre le côté "exotique". Bref, tout ça se discute entre traducteur et éditeur, en fonction de la position et ligne de la ME. Pour une note de préambule, ça se discute aussi, mais si le traducteur l'estime nécessaire en général, je pense que l'éditeur suit, mais s'il n'est pas d'accord, il a le dernier mot.
- il faut savoir que les notes de traduction en bas de page sont très mal vues dans le milieu :euhnon: . On vous martèle tout le long de vos études et dans une bonne partie des ouvrages théoriques que la note de traduction est un échec de traduction (@Domi : toi qui y es passée avant moi et dans un autre pays j'imagine, je ne sais pas si c'est également ce que tu as eu pendant tes études ?). Sans parler qu’évidemment, elle arrache le lecteur à sa lecture. Ça donne des traducteurs qui ont toujours peur de se voir reprocher ces notes, qu'elles deviennent désagréables et compagnie. C'est dommage et en même temps, j'avoue qu'en tant que lectrice, j'aime pas forcément qu'on me prenne par la main tout le temps et qu'on m'arrache de la lecture si ce n'est pas pour m'apporter quelque chose. Par exemple, j'ai lu un livre dernièrement (sortit cette année) qui explicitait toutes les références d'Harry Potter parfois juste pour expliquer que Severus Rogue est un professeur à l'école de magie d'HP et maître des potions, alors même que ça n'avait aucune importance avec le livre en question, si on sait pas, on comprend le texte quand même et que c'était quand même assez évident, d'autant plus que le livre visait un public bien familier du livre en question.
Bien sûr, tout est question de gestion et d'équilibre et, comme partout, ce n'est pas parce qu'on dit beaucoup que c'est un échec que tout le monde le pense, il y a toujours ceux qui s'écartent du dogme traditionnel (je pense à la retraduction et réédition d'Anne chez Toussaint Louverture qui explicite TOUTES les références (pour le coup comme c'est daté et assez littéraire, c'est intéressant) dans chaque tome (clairement là c'est une consigne éditoriale d'ailleurs, à ce stade)). N'empêche que ça peut freiner.
Clairement j'ai beaucoup trop parlé :lol: