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Tome 1 :
Avant de découvrir cette lecture, j’ai visionné la série et je suis assez surprise des différences. En effet, dans ce roman, la romance est bien plus présente, les scènes extérieures sur d’autres personnages ne font pas partie de l’histoire. Pour autant, je ne suis pas déçue et j’ai beaucoup aimé le développement sur Daphné et sur Simon, deux protagonistes bien plus sensibles qu’on ne le pense. La relation entre eux est plutôt bien travaillée, on sent le désir et la complicité qu’ils ont ; une histoire d’amour difficile, en cause, des convenances des années 1800. Par contre, la fin est peut-être moins intéressante que dans la série où le suspense s’imprime dès le début et jusqu’à la fin, voire plus loin. Effectivement, le côté historique, les petits à côtés dans la série comme la reine, les tableaux tels que celui d’Anthony, de Bénédict ou même encore d’Éloïse n’existent pas dans le récit original ; sans parler du mystère de lady Whistledown qui est très peu abordé. Ce n’est pas dérangeant ou déconcertant, au final, cela donne l’impression que le roman et la série se complètent. Il y a une réelle ambiance dans cette histoire, et les émotions s’expriment assez simplement, entre passion, amour, fratrie, colère et assurément une bonne dose d’humour, mon cœur s’est réchauffé avec plaisir. La plume de Julia Quinn est une plaisante révélation, la douceur de ses mots ainsi que la fluidité de la narration s’harmonise avec le synopsis. Je suis tombée sous le charme de cette version de Daphnée et le duc, toutefois, je suis restée un peu sur ma faim avec le manque de suspense et une fin plutôt succincte.
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Pour en venir à la conclusion, je tiens à souligner que si vous avez regardé la série TV, vous risquez de ne pas retrouver la même ambiance, celle du 19ème siècle dans la cour londonienne, avec ces événements mondains et les médisances entre femmes. De plus, le suspense n’est pas du tout central dans le roman, nous sommes dans une romance historique simple, quelque peu passionnante avec ses intrigues particulières de l’époque ; mais lady Whistledown n’apparaît pas tant que ça dans ce premier livre en comparaison de la version Netflix où elle sème son petit grain de sel plusieurs fois. En effet, l’histoire est beaucoup moins pimentée, toutefois, je suis enchantée d’avoir eu une autre vision sur la relation entre Daphné et Simon, plus en profondeur et surtout plus touchante dans l’œuvre littéraire. Même si l’ensemble est prévisible, l’union des deux personnages est magnifique, il y a une vraie attirance entre eux et elle se ressent facilement – ils sont très complices et s’amusent de leur pacte jusqu’à ce que l’amour s’en mêle, ainsi que le passé et ses démons. Daphné est une jeune femme douce avec un caractère impressionnant, et j’ai eu le sourire aux lèvres avec son trait d’humour qui est surprenant pour quelqu’un de son rang. Simon est plus réservé, ses envies de vengeance peuvent en étonner plus d’un, cependant, il faut réussir à se mettre à sa place et il n’est jamais trop tard pour tourner la page après tant d’années de rancune contre son géniteur, principalement quand il est six pieds sous terre et qu’il ne peut plus l’atteindre – le duc de Hastings est bien plus émouvant que séduisant, et sa rencontre avec Daphné va tout changer pour lui. Une lecture attendrissante, parfois puissante, dotée d’une plume aérienne et sans aucun doute captivante. Une première romance de « La chronique des Bridgerton » familière avec ses bons et ses mauvais côtés, les deux versions, à visionner et à lire, se complètent ; l’une est peut-être plus travaillée sur le plan historique avec son mystère légendaire et l’autre, davantage sur l’histoire d’amour qui apporte son lot d’émotion.
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Tome 2 :
J’ai eu peur de ce deuxième tome sachant que j’avais beaucoup moins apprécié la saison 2 de la série Netflix. Finalement, je suis assez conquise par cette histoire, voire même plus que pour Daphné et le duc, donc je suis agréablement surprise de cette lecture. Cette fois, le récit met en avant le frère ainé des Bridgerton, Anthony avec pour compagne, une vieille fille de 21 ans. À cette époque, après un certain âge, le mariage pour les femmes devient difficile à obtenir. Et Kate, elle n’est pas la femme parfaite, en comparaison de sa sœur Edwina, qui est considéré comme étant l’incomparable de la saison 1814. Notre héros débauché a décidé qu’il allait se marier cette année, mais il ne veut pas d’un mariage d’amour, cela lui rappelle trop le destin de sa mère veuve et sachant qu’il risque de mourir jeune, il ne veut pas aimer une femme et être aimé par sa femme ; il décide alors de courtiser la belle Edwina. Malheureusement, Kate est dans les parages et elle compte bien protéger sa sœur de ce libertin, elle ne le porte pas dans son cœur sans forcément le connaître, elle risque fort d’être étonnée par ce séduisant vicomte. Cette histoire est débordante d’humour, et de situations cocasses ; Anthony et Kate font la paire et ils n’en manquent pas une pour se rendre déraisonnables. J’ai apprécié l’attirance qu’ils ont l’un envers l’autre, parce qu’elle n’est pas totalement assumée du fait qu’ils ne se supportent pas voire qu’ils se détestent. C’est presque un jeu, du chat et de la souris ; et cela est réellement un enemy to lovers avec l’ambiance du 19ème siècle, exposée par les secrets et les scandales qui éclatent. Les émotions prennent de l’ampleur au fil des pages et notre cœur est mis à rudes épreuves, toutefois, l’ensemble est prévisible donc on n’est pas forcément bouleversé. La plume de Julia Quinn est moins simple dans cette suite, sa fluidité s’est un peu envolé dans ce récit ; néanmoins, le rythme intense accompagne toujours cette romance enflammée.
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Finalement, j’ai préféré ce deuxième tome, bien que dans la version télévisée, c’est la première saison qui m’a le plus charmée. En dehors de l’ennemy to lovers et de l’histoire d’amour, le livre possède une certaine originalité, axée sur l’intuition d’Anthony ainsi que ses choix suite à celle-ci. Dans cette œuvre on découvre donc la romance de Kate, une jeune femme qui semble banale en apparence et qui pourtant se révèle être indépendante, courageuse, moderne pour l’époque du récit et débordante d’humour avec ; Anthony, l’aîné des Bridgerton, un personnage anéanti par la mort de son père et épuisé par son mode de vie de débauché, néanmoins, il ne veut pas trouver l’amour, juste une femme pour avoir un héritier du titre de vicomte. Dès leur rencontre, les étincelles surgissent et pas forcément dans le bon sens, en effet, une rancœur injustifiée les animent tous les deux. Ensemble, ils vont découvrir la haine, la tension, la passion, une pointe d’amitié et peut-être un brin d’amour. Kate et Anthony sont similaires, ils ont une personnalité égale sur beaucoup d’aspect, des alter ego qui s’appliquent à oublier les convenances et la raison. Ce sont des montagnes russes dans les sentiments, j’ai ressenti une puissance électrique avec cette histoire ; sans forcément être bouleversée puisque la globalité du texte est déterminée dès le début. Je suis encore une fois frustrée par le manque de suspense, certes c’est une romance, cependant, dans la série TV le mystère est une part importante du synopsis ; bien sûr, je conçois que la saga littéraire est la version originale mais je garde en tête que Netflix détient la meilleure interprétation, de plus, l’ambiance est bien plus historique que dans le roman. Le style de Julia Quinn est un peu plus travaillé, au point d’être davantage lent et maladroit, heureusement, sa plume demeure agréable et conserve légèrement du dynamisme. Dans les faits, ce deuxième volume est bien plus divertissant que « Daphné et le duc », grâce à l’ennemy to lovers et à l’esprit malicieux de certaines situations et conversations. Une bonne lecture pour se détendre, passer un moment survoltant et y trouver un sujet peu commun ; la famille Bridgerton est rentrer dans mon cœur et j’ai hâte de rencontrer plus en profondeur les frères et sœurs de Daphné et Anthony.