Me voilà enfin ! Je vais d'abord mettre mon avis avant de réagir aux vôtres (même si je crois que nous sommes sur la même longueur d'ondes)
J’ai globalement bien aimé ce roman que j’ai envie de qualifié de roman d’aventure médiéval, il est plaisant à lire avec des personnages bien campés mais l’intrigue manque d’enjeu réel et j’avoue que
j’en attendais beaucoup plus surtout en comparaison de d’autres du même genre que j’ai déjà pu lire.
Au niveau des
personnages, je n’ai eu aucune préférence. L’auteur parvient à les rendre sympathiques alors même que leur principale occupation est de se battre voire de tuer leurs adversaires (réels ou pour des broutilles). Cependant je les ai tous trouvés un peu caricaturaux : Alleyne avec son érudition naïve, Samkin est le vieux briscard qui partage son expérience quand John Hordle est le costaud bagarreur ; quand à Sir Nigel sa grandiloquence et son manque de sens de la réalité m’a souvent faire sourire (et parfois agacer), je lui trouve un faux air de Don Quichotte avec sa manière de sans cesse rechercher une “bonne bataille avec un adversaire valeureux” - ce qui ne veut pas dire que c’est un mauvais chevalier d’ailleurs, mais ça va un peu loin.
Celle qui m’a vraiment plu est la femme de Sir Nigel qui a vraiment les pieds sur terre et ne ressemble pas du tout l’image éthérée de la dame dans sa tour de certains romans courtois, contrairement à son mari (leur fille semble sur le même moule … en plus jolie).
L’
intrigue est clairement un prétexte pour mettre en avant tant les personnages que l’absurdité de la Guerre de Cent ans. Mais j’ai bien aimé la multiplication des petites (et grandes) péripéties qui font complètement partie du genre et lui donne son côté
aventure ; tant pis si l’enjeu semble minime.
Même si j’ai trouvé dommage qu’il y ait un côté “tout ça pour ça” (comme beaucoup de guerres et batailles de l’époque toutefois). Je ne me souvenais d’ailleurs pas du tout de cet épisode espagnol.
Et pour rester sur ce sujet, j’ai quand même trouvé que le contexte historique pur reste en retrait. On a bien celui de la société, des armes, des conditions de voyage etc avec un vocabulaire recherché qui colle à l’époque mais j’ai trouvé qu’il manquait un peu le “pourquoi du comment” du conflit - ce qui ajoute au manque de but de l’intrigue principale.
Au niveau de la construction, le voyage semble plus important que le reste ce qui donne un rythme assez lent au début puisqu’on ne sait pas où on va et qui s’accélère petit à petit jusqu’à l’aboutissement épique de la dernière bataille. Cela a clairement joué dans mon envie d’avancer et de tourner les pages mais aussi sur mon impression finale car une fois la terminée l’intérêt retombe comme un soufflé et l’épilogue semble juste là pour nous dire “tout est bien qui finit bien” (je suis d’accord avec tout le monde : il est franchement capillotracté).
Je ne sais pas trop quoi dire au niveau du style car je pense que la traduction que j’ai lue l’a beaucoup simplifié : en-dehors du vocabulaire aucune tournure de phrases ne faisait moyenâgeuse ou s’en inspirait et le ton manquait franchement de souffle ou de panache (je suis presque certaine que l’humour aussi est plus présente en VO ou dans une meilleure traduction). Ce n’était pas mauvais non plus mais vraiment facile à lire et manquant de personnalité.
Alors plein de bonnes choses - les personnages même un peu clichés, les “aventures” - font que j’ai passé un bon moment de lecture mais avec des bémols - que ma version a peut-être accentuée - qui me font le placer en-dessous d’autres romans historiques écrits au XIXe siècle comme ceux de Dumas (on est loin du panache des
Trois Mousquetaires par exemple) ou de Walter Scott (que je vais m’empresser d’aller noter sur l’autre topic).
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Comme je le disais au-dessus, nous avons des avis assez similaires.
Je rebondis sur le côté dénonciation que souligne Grominou, j'ai presque envie de dire Conan Doyle se moque gentiment des romans de chevalerie en en accentuant tous les traits.
Et j'avoue avoir eu un moment de flottement dans le premier quart … en attendant la Compagnie Blanche mais en fait je trouve le titre adapté dans le sens où il crée un suspense par rapport au début du roman.
Par contre Floxy moi j'aurais bien aimé un style un peu "lourdingue" avec des phrases alambiquées car c'est ce que j'attendais et je n'ai rien eu de cela dans ma traduction :lol: :'S
Oh pontdeslivres tu aimes Le Bossu ? - c'est un de mes romans préférés et je n'y ai pas pensé (contrairement aux Trois Mousquetaires).