[La guerre de Troie n'aura pas lieu - Déc. 2023] - Parlons du livre

coucou

mon avis sera malheureusement court, je le crains.
En effet, je n'ai pas particulièrement accroché à cette pièce.
J'aimais le contexte dans lequel elle a été écrite, cet entre deux guerres, avec les Français qui ne voulaient pas la guerre, ne voulaient pas la voir arriver. On sent l'influence du contexte dans cette histoire, les réflexions sur la guerre en général et son "utilité" ou plutôt inutilité/futilité.
Malheureusement, j'ai pris Hélène en grippe dès sa mention, le fait que tous les hommes soient à ses pieds, l’idolâtrent. Et à son arrivée, je n'ai pas accroché, je l'ai trouvé trop froide, trop loin, et au final, je n'ai pas plus apprécié cette pièce.
Cependant, je trouve que dans le contexte de l'époque, elle devait avoir une certaine résonance. Je ne regrette pas d'avoir essayé de lire cette pièce, je regrette juste de n'avoir pas accroché.

Idem que ci-dessus... Je suis passée à côté complètement de cette pièce.

J'ai des connaissances mythologique et sur la guerre de Troie également. Mais j'ai trouvé cette pièce sans atout.  Absolument inutile, ni comique, ni tragique, plate au plus haut point. Bref un désastre complet comme lecture, j'ai voulu chercher des dossiers complémentaires mais je n'ai finalement pas eu le courage d'aller plus loin. Seul point intéressant la dernière scène de la pièce. Presque la pièce devrait commencer à ce moment là.

Pour l'affaire de la guerre mondiale... Bon mouais, a remettre dans le contexte à l'époque de la sortie de l'oeuvre mais clairement même ça je suis passée à côté.

Échec total de mon côté.
:S

Coucou tout le monde! 
Alors même si j'ai quelques réserves, je me range quand même plutôt dans le camp de ClaireC, j'ai bien aimé cette pièce!

Les personnages:  Bien aimé Hector mais bien sûr c'est facile, il a le beau rôle, tandis qu'Hélène, comme toujours, est détestable...  J'ai apprécié que les femmes n'ont pas leur langue dans leur poche!  J'aurais aimé que Cassandre ait un plus gros rôle car j'aime beaucoup ce personnage de la mythologie grecque, une prophétesse qui a la malédiction de ne jamais être crue...  Je connaissais déjà un peu le mythe de la guerre de Troie mais j'ai apprécié les notes qui me remettaient en mémoire les personnages, qui est la femme de qui etc. 

Les notes étaient vraiment utiles aussi pour remettre la pièce dans le contexte des années 30, l'entre-deux guerres...  C'est ce contexte qui pour moi a donné toute la force à cette pièce.  Hector se fait la voix des pacifistes et tout particulièrement de ceux qui ont connu l'horreur de la Première Guerre, alors que Demekos est le va-t-en-guerre qui bien sûr restera loin des tranchées... Pour lui, tous les prétextes sont bons, même les plus futiles (genre le drapeau des Grecs était du mauvais côté du bateau, etc.!).

Les notes étaient utiles aussi pour expliquer certaines expressions.  Par exemple, cette histoire de portes ouvertes ou fermées, c'est en lien avec le temple du Dieu de la Guerre, les portes en sont fermées quand on est en paix, ouvertes quand on est en guerre.

En ce qui concerne l'humour, c'était inégal.  Certaines répliques m'ont fait pouffer de rire (PÂRIS: C’est toi-même qui m’as dit qu’elle avait l’air d’une gazelle ! CASSANDRE: Je m’étais trompée. J’ai revu une gazelle depuis.), alors que d'autres passages m'ont semblé un peu forcés.  Il y en a eu quelques-uns où je ne comprenais pas trop les allusions, je pense qu'il me manquait quelques références.

Au sujet de la fin (GROS DIVULGÂCHEUR, ATTENTION):

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Je trouve que la dernière scène est magistrale et rendra cette pièce mémorable pour moi.  Giraudoux arrive à nous faire croire que, contre toute attente, la guerre n'aura pas lieu, Hector et Ulysse ont réussi à s'entendre et paf! en quelques répliques à la toute fin la guerre est déclenchée.  Cette scène rappelle bien sûr l'assassinat de l'archi-duc François-Ferdinand qui déclencha de façon totalement absurde la Première Guerre mondiale.

Coucou,

J'arrive aussi avec un avis mitigé, une sorte de "oui, mais...".

Côté personnages, j'ai beaucoup aimé Hector, mais effectivement c'était "facile". Il est particulièrement central, avec le beau rôle.
Je rejoins Grominou : j'étais ravie de commencer avec Cassandre et j'espérais la voir davantage.
Je n'ai pas apprécié Hélène... déjà effectivement par sa présentation et la scène où elle apparaît ne la montrait pas à son avantage du tout (le premier aperçu la montre clairement idiote).
Par contre, impossible de cerner Ulysse (et pourtant, je l'attendais !!)... j'ai trouvé ça dommage.

Globalement, j'ai aimé le rôle de plusieurs femmes et l'humour de certaines répliques, du type :
- Ils crient "Vive la Beauté !"
- Je suis de leur avis. Qu'ils meurent vite
C'était agréable à lire et j'ai aimé cet aspect cinglant (particulièrement chez Hécube, de mémoire).

Dans la même veine, j'ai aimé le ridicule de certains personnages (le chant et les épithètes comme urgences pour la guerre, ou le passage avec Busiris).

Par contre, il m'a manqué un peu de rythme et de mise en scène (des indications scéniques, des a-parté, ...) et un peu de "force", surtout pour une telle thématique.
J'ai trouvé que c'était parfois un peu fouillis, un peu forcé, un peu creux, ...

Au passage, j'avais aussi une édition sans dossier et c'est dommage... à la place, j'avais des définitions de termes comme "destin" ou "calomnie" :goutte:.
J'avais globalement en tête les liens entre les personnages mais j'aurais apprécié un rappel (surtout qu'on croise quand même un peu de pages pas mal de personnages), ainsi que des notes reprécisant le contexte d'écriture.

Concernant la fin

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Clairement, on termine sur une superbe scène (enfin même les deux dernières, de mémoire).
Que de retournements !
J'en venais à douter à chaque fois =D
C'était très bien construit !
Par contre, vraiment je n'arrivais pas à cerner Ulysse et ce qu'il souhaitait :chaispas:

Bonsoir tout le monde,

J'ai de mon côté plutôt bien aimé cette pièce.
S'il y a des "oui mais" aussi de mon côté, j'ai noté beaucoup de bonnes choses, où de bonnes pistes de réflexions à commencer par le fait de remettre les choses à leur place : Hélène n'est qu'une excuse pour faire la guerre. Par contre, je rejoins @Grominou et @Julie 27 : les interventions d'Hélène la rendent vraiment insupportable ! Elle apparaît comme une espèce de crétine complètement à côté de ses pieds et futile. Hélène est censé être (étymologiquement) la lumière, mais elle est loin de briller par son intelligence et sa subtilité ici ! C'est si dommage de ne pas lui avoir donné plus de dimension et d'intérêt, c'est un personnage qui est trop souvent traité uniquement par sa beauté, pourtant, elle est tellement plus que ça. (@Grominou, on m'a recommandé la duologie Pallas de Marine Carteron où Hélène est représentée de manière très différente.) Je vous invite à lire le portrait d'Hélène dans Libre comme une déesse grecque de Laure De Chantal, qui nous propose une lecture complète et intéressante du personnage, cassant complètement ce cliché de la jeune ingénue juste belle et amoureuse.

J'ai été plutôt satisfaite du traitement de Paris, qui correspond à l'image que j'en avais. Ulysse en revanche, m'apparaît bien trop censé et posé (on a aussi tendance à oublier que ce "héros" à de sacrés casseroles à transporter, le faisant passer pour un homme admirable et merveilleux, spoiler alert : il ne l'est pas !). Hector m'a plutôt plu par ce côté "je fais la guerre mais je n'aime pas ça, si je peux l'éviter c'est mieux. Oui je suis un guerrier victorieux mais ça ne veut pas dire que j'apprécie de faire la guerre." L'image déboulonne un peu le côté "homme guerrier" qui ne vit que pour ça. Finalement, c'est celui que j'ai trouvé le plus censé dans le panel masculin.

J'ai été plus attachée aux personnages féminins, Andromaque mais aussi et surtout Cassandre : même si elle manque de densité aussi, elle a le mérite de prendre un peu de place dans la pièce et créait des remous dans les conversations, obligeants certains retournements de situation ou lançant des sujets de discorde/réflexion. J'ai adoré Andromaque et Hécube, peut-être les personnages les plus "féministes" de la pièce (anachronisme ?) puisqu'elles lancent une réflexion sur la place de la femme :
               Acte I, scène 6 : PRIAM : Hécube ! Mes filles ! Que signifie cette révolte de gynécée ? Le conseil se demande s'il ne mettra pas la ville en jeu pour l'une d'entre vous et vous en êtes humiliées ? ANDROMAQUE : Il n'est qu'une humiliation pour la femme, l'injustice. DEMOKOS : C'est vraiment pénible de constater que les femmes sont les dernières à constater ce qu'est la femme. [...] HECUBE : Elles le savent parfaitement. Je vais vous le dire, moi, ce qu'est la femme...
J'ai été plus dubitative sur la conversation entre Andromaque et Hélène sur l'amour (Acte II, scène 8), où j'étais plus du côté d'Hélène (peut-être la seule scène où je lui ai trouvé un peu de contenance.)

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Je rejoins @Grominou sur le parallèle de la fin avec la 1GM : comment ne pas voir la parallèle ? Le problème finalement, c'est que souvent, les guerres sont déclenchées par un évènement qui n'est qu'une "excuse" pour aller taper à côté.