[Eau douce - Janvier 2024] - Parlons du roman

  • Emmani

    Modératrice

    Hors ligne

    #11 20 Janvier 2024 16:07:10

    Je suis un poil soulagée de ne pas être la seule à être complètement passée à côté, je me sens moins seule ET contente qu'on ne soit pas TOUTES passées à côté :lol:

    Mon avis est encore plus négatif que Grominou... je n'ai pas aimé D.U.  T.O.U.T. :goutte:
    C'est une grosse déception pour ma part !

    Comme disait La3ti, la quatrième de couverture était HYPER intrigante et intéressante, mais moi aussi, j'ai déchanté sur l'application.
    Comme Grominou, je ne lis pas les quatrièmes de couverture avant de lire les livres, je l'avais lue quand le livre avait été proposé, j'avais juste retenu que c'était intrigant et basta, rien d'autre. Déjà, j'ai trouvé le début hyper flou. On nous parle d'un "nous", on ne sait pas qui est ce nous, d'un couple, on comprend pas trop le lien, perso j'étais perdue, je comprenais rien du tout. J'ai dû m'arrêter, lire la quatrième de couverture pour comprendre de quoi ça parlait et recommencer. Et là, okay bon j'ai compris, mais quand le texte ne se suffit pas à lui seul pour la compréhension, ça commence mal :lol:

    Pour les personnages, Grominou en a déjà parlé, mais le gros gros truc qui m'a bloquée, c'est qu'on voyait l'héroïne, ses problèmes mentaux liées à tous les esprits dans sa tête, sa détresse etc... par les yeux des autres. Et j'ai pas du tout aimé ce choix. Déjà parce que ça ne permet pas de bien voir et comprendre sa détresse, niveau émotion ça annihile tout. Ensuite, parce que ça m'a complètement empêchée de cerner le personnage moi aussi, de la comprendre, de compatir etc. Je suis restée 100% hermétique à Ada et à ce qui lui arrivait et du coup, je ne suis jamais entrée dans l'histoire. On doit avoir quoi, deux chapitres où elle est narratrice ? Sa famille et ses amis sont décrits avec une certaine distance, qui n'aide pas à la rendre humaine non plus.

    Vient le mystère, dont Citrouille Papote parle. Le côté un peu énigmatique, onirique. Et là, ça coince, parce que c'est un truc que je DETESTE :ptdr: J'ai abandonné Vita Nostra justement pour ça, vraiment dès que c'est super mystérieux, énigmatique, qu'on sait pas où on nous mène et où on va, je n'y arrive pas, je m'ennuie profondément, je vois pas où on va, de quoi ça parle et c'est fini. Donc là aussi, ça n'a pas été une force pour moi, m'enfin c'est très personnel.

    Et puis quelle noirceur dans l'intrigue. ET SURTOUT, QUE DE SEXE ! Je n'en pouvais plus et j'aurais vraiment aimé que l'intrigue aille dans une autre direction.

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    J'en avais tellement marre, de ces histoires de 'coeur' si l'on peut dire, ou somme toute il n'y a que du sexe, et d'Asughara qui ramène tout au sexe. Le tout avec beaucoup de vulgarité "je l'ai laissé baisé Ada"/"je l'ai baisé avec le corps d'Ada". Je n'ai jamais lu un livre avec autant de fois le mot "baiser" vu que c'était toujours écrit comme ça. Alors bon, le vocabulaire peut renforcer la violence de la dépossession du corps, mais j'ai trouvé que ça tranchait avec le style. Et surtout, j'ai été EXASPERE par tant de blabla sur les garçons et le sexe et cette fascination d'Asughara, qu'est-ce que j'en avais maaaare. J'aurais aimé qu'on se concentre sur autre chose.



    En revanche, j'ai trouvé le livre en VF bien écrit. La traduction ne sentait pas l'anglais. Je n'ai pas grand chose à redire du style.

    → En bref, je l'ai fini, mais j'ai eu beaucoup de mal. J'ai détesté ma lecture et je suis malheureusement passée complètement à côté, j'étais super déçue :'S
  • Vinushka

    Puits de lecture

    Hors ligne

    #12 20 Janvier 2024 16:58:00

    J’ai commencé ce livre dans mon bain un soir… très intéressant vous allez me dire. Mais c’est pour dire que je n’avais pris que ce livre et quand je l’ai commencé, je me suis dit  "olala je ne vais pas aimer" et j’ai un peu regretté d’être seule avec ce livre pendant une heure. Le lendemain, je l’avais terminé ! Je ne savais pas quoi en penser, mais je l’avais lu en moins de 24H, j’avais envie de le reprendre sur mon temps libre malgré mes autres lectures en cours. Mais l’avais-je vraiment aimé ? Je pense que oui, mais peu importe. Je l’ai trouvé intriguant, prenant, original et brillant. Et il m’a remué, intellectuellement, émotionnellement.



    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Les différents points de vue son très originaux : parler de l’Ada du point de vue d’une part de ses esprits. Pour ma part, cela ma évoqué plutôt de la dissociation puisque l’esprit est convoqué suite à des événements traumatisants. Le comportement d’Ada, guidée/contrôlée par Asughara, sa façon de vivre la sexualité, m’a vraiment paru découlé du traumatisme du viol vécu par Ada. Ces passages sont d’ailleurs très violents. C’est un livre qui ne fait pas dans la dentelle. Il n’est pas voyeuriste, mais il n’épargne rien dans ses mots. D’habitude, je n’aime pas que le vocabulaire "baise" soit utilisé dans les livres, ou ce genre de vocabulaire vulgaire, ça peut me sortir du récit, mais là je l’ai trouvé très approprié.

    Le passage du viol page 90… OMG, qui se termine par le mec qui dit "je t’aime, je t’aime putain." et ensuite il est écrit "sauf qu’Ada n’était plus là". Son esprit, la chambre de marbre, je le vois comme un refuge, comme un mécanisme de survie… car si Ada était entière avec son vécu, tout simplement, comment vivre ? Même si le côté "spirituel" est là depuis le départ, je l’ai vu comme un terrain favorable pour développer la psychologie de ce personnage. Il y a une grande différence avec le corps appelé "vaisseau" et les esprits.

    Il y a aussi sa non-binarité, le parcours trans, même si c’est difficile d’en parler. D’une part, je pense qu’il faut le voir comme un parcours sans vouloir généraliser sur la transidentité. D’autre part, c’est vraiment un parcours spécifique puisque le personnage a un vécu vraiment difficile et que son questionnement sur le genre se superpose avec ses autres troubles. Et aussi avec un côté très spirituel.

    J’ai vu le personnage de Saint Vincent comme sa part masculine, une part intouchable vis-à-vis des violences des masculines même si cette part a toujours été en elle.

    Pour la culture nigériane, il est vrai que le personnage est aux USA une part importante du texte, mais il y a tout de même l’ogbange. Cela ajoute une explication spirituelle, à partir d’une croyance igbo, a des troubles que l’on pourrait voir tout autrement d’un point de vue purement scientifique. C’est aussi ce qui rend très original ce récit à mon sens.
    Mais c’est vrai que du coup, on a un pot-pourri de nombreux concepts qui se bousculent comme l’a souligné @Grominou. A un moment, je me suis vraiment demandé si tout cet enrobage mythologique ne servait pas à mieux supporter la cruelle réalité. Tout comme on peut y croire aussi.

    Même en ayant aimé ce livre, je ne pense pas qu’on puisse le comprendre totalement, et ce qui me fascine justement c’est que l’auteurice a su selon moi exprimer avec brio des concepts difficiles à comprendre, à mêler la spiritualité avec une réalité cruelle, le tout avec une certaine cohérence. Je pense aussi qu’avec une relecture, on peut tout de même avancer sur la compréhension car si les esprits sont là dès le départ, il est bien écrit qu’Asughara est née ensuite : p110 « Six mois plus tôt, Ada n’aurait pas été dans le lit de Soren, je ne serais pas née, et Ada serait encore la gentille petite fille sage à qui la mère du garçon pensait s’adresser ». Et ce comportement d’utiliser les mecs, de ne pas vouloir s’attacher, découle de cette naissance qui a bousillé, selon moi, son début de sexualité, qui ne s’est pas construite sur des bases saines.

    De plus, les folies sont listées "première folie", "deuxième folie" et même en acceptant la présence des esprits, le parcours d’Ada dans la réalité concrète, quand sa mère part, "la première des folies" (p50) et on nous parle aussi de « deuxième naissance » à un moment (c’est lié à l’ogbanje, la réincarnation). Puis il y a des non-dits, comme le fait que son frère était violent, une anecdote que l’on apprend vers la fin il me semble alors que chronologiquement, ça aurait pu être dit avant.

    Et aussi page 270 « Quand l’Ada était petite et que le fils du voisin est entré dans la chambre (…) a porté les mains entre les jambes de l’Ada (…). Nous avons décidé qu’elle n’avait pas besoin de se souvenir de la fluctuation de ses doigts. » avec le viol du père du même voisin quand elle a douze ans. On apprend ça à quelques pages de la fin.
    Or au début, il est dit qu’elle se mutile sans raison… et là on apprend, si je ne m’abuse, que non, ce n’était pas sans raison mais qu’elle n’en connaissait pas consciemment la raison.



    Même si j’ai été moins sûre que @Citrouille Papote qui a adoré le livre, je pense finalement la rejoindre. J’ai aussi adoré Vita Nostra d’ailleurs. ^^ Mais pour Vita Nostra le coup de cœur était rapide, momentané… Là je ne savais qu’en penser, mais je pense que plus le temps va passer, plus je serai marquée par cette lecture, et peut-être le relirais-je.

    Dernière modification par Vinushka (20 Janvier 2024 16:58:21)

  • Julie27

    Administratrice

    Hors ligne

    #13 20 Janvier 2024 18:57:06

    Pendant ma lecture, je me disais bien que ce livre pourrait fortement diviser et donner lieu à des échanges très intéressants =D

    Personnellement, cette lecture commençait... mal ! C'était déroutant (pourtant, une narration déroutante est généralement un point positif pour moi), flou... et long.
    Je ne voyais pas vers où on allait, je n'avais pas envie de reprendre ma lecture et j'avoue m'être forcée pour avancer, par rapport à la date du book club. Pourtant, j'avais perçu un peu ce qu'étaient ces entités (pour avoir déjà lu sur les ogbanje, même si le concept de "porte laissée ouverte" m'a laissée perplexe) et j'aimais bien l'originalité, mais je n'accrochais décidément pas au texte.
    Et surtout, je trouvais très frustrant de ne pas suivre Ada... je me sentais dans une forme d'attente... :chaispas: (sans compter quelques changements de temporalité qui annonçaient la suite, et en attendant je "peinais")
    Au fil de ma progression, j'ai davantage apprécié. Surtout pour cette façon si atypique de traiter les troubles de la personnalité, pour l'ambiance sombre instaurée (cette sorte de descente permanente) et parce qu'Asughara m'intriguait beaucoup.
    J'ai trouvé intéressant qu'elle soit si nuancée (comme sa façon de se détacher des frèresoeurs) mais c'était en même temps (là encore) frustrant (et je rejoins Emmani : en VF, les passages de "baise" tranchaient beaucoup trop avec l'aspect plus onirique du reste).
    J'avais en tout cas davantage envie d'avancer, pour voir l'évolution...
    Bref, une lecture avec un gros potentiel mais à laquelle je n'ai pas complètement adhéré, tout en trouvant ce livre intéressant et original. Et, si ce n'est pas la belle découverte que j'espérais, c'est une lecture qui sera, je pense, marquante.

    Un autre point : je trouve cette lecture plus intéressante après avoir lu le parcours de l'auteur :goutte: (sur son départ aux États-Unis, sa tentative de suicide, ses troubles de la personnalité ou sa transition).

    -----

    Pour rebondir sur d'autres remarques :
    Je vois qu'on se rejoint pour la frustration concernant Ada (surtout que ses mini-passages m'ont vraiment plu).
    Et je suis d'accord pour Malena : je l'ai trouvée intéressante, dès les premières mentions, mais elle reste finalement très à l'arrière-plan.
    J'aurais aussi aimé apercevoir davantage la mère et la soeur d'Ada...

    Pour Saint Vincent

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    je l'ai perçu comme la "part masculine" d'Ada (on sent qu'elle n'est pas à l'aise avec sa sexualité, je le voyais comme l'opposition à Asughara dans son questionnement d'identité).



    Vers la fin

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Je m'attendais à ce que Leshi prenne plus de place?
    Mais j'imagine qu'il était juste une sorte de déclic...

    Moi qui m'attendais à un suicide, finalement j'ai trouvé la fin plus apaisée (ou alors je l'ai mal comprise?)... Avec Ada qui réinvestit davantage son corps et son esprit et accepte cette multitude, sans opposition.

  • Lyzmod

    Lecteur timide

    Hors ligne

    #14 20 Janvier 2024 19:56:57

    Bonsoir!

    Je n'ai pas encore fini le roman puisqu'il me reste la 3ème partie "La Salut" à lire, environ 30 pages.

    Mais je n'ai pas résisté à venir lire vos avis et vous donner le mien =)
    Je viendrais faire un update pour compléter quand je l'aurais terminé.

    Je rejoins Citrouille papote
    Pour moi c'est un énorme coup de cœur :pink:
    Je suis tombée amoureuse de la plume de l'autrice, son côté cru et frontal mais en même temps très poétique et imagé. J'ai très envie de découvrir un autre de ses romans. Pour retrouver son style, mais aussi pour voir si elle parvient à donner la même intensité à un récit qui lui est moins personnel.

    La part autobiographique est très importante dans ce roman. C'est d'autant plus flagrant quand on s'intéresse au parcours de l'autrice : son trouble dissociatif de l'identité et sa non-binarité surtout. J'ai déjà lu un livre dans lequel le personnage principal a un TDI. C'était très bien expliqué, avec beaucoup de respect et de bienveillance (l'autrice n'étant pas elle-même atteinte de ce trouble). Je me souviens aussi d'une youtubeuse qui parlait beaucoup de son propre TDI, je l'avais un peu suivie au début de sa chaîne, Olympe (je ne sais plus si c'est le nom exact de sa chaîne). Je mettrais tout ça dans le topic "Aller plus loin"
    Bref, j'avais déjà rencontré le sujet, et avoir quelques infos de base, sur la façon dont se manifeste le TDI, m'a beaucoup beaucoup aidé à ne pas être trop larguée.

    J'ai trouvé très poétique la comparaison des "alters" avec des dieux ogbanje. Le fait qu'ils prennent la parole et non Ada met en avant leur rôle de marionnettistes. Ça créé une certaine confusion avec la chronologie des faits et la vie quotidienne d'Ada, qui paraît assez lointaine et prosaïque, comme si nous étions nous même des dieux enfermés dans la chambre de marbre. Comme Citrouille papote, j'ai beaucoup aimé ce côté nébuleux et mystique, mais je comprend que ça ne plaise pas à tout le monde.

    J'ai beaucoup aimé l'utilisation des mythes Igbo, mais étant donné que ce n'est pas forcément le cœur du récit mais plutôt un "habillage", ça ne m'a pas dérangée de ne pas en avoir plus.

    Peut-être qu'avoir quelques infos sur le parcours de l'autrice ou au moins sur le TDI, en préface, aurait permis de rendre le récit plus compréhensible. Et en même temps c'est peut-être une volonté de Akwaeke Emezi que les choses restent nébuleuses. C'est difficile de comprendre vraiment sa démarche et ce que représentent les mythes Igbo pour elle :grat:
  • Lutetia95

    Lecteur en pantoufles

    En ligne

    #15 20 Janvier 2024 21:57:40

    petite utopie (Lyzmod) a écrit

    Bonsoir!

    Je n'ai pas encore fini le roman puisqu'il me reste la 3ème partie "La Salut" à lire, environ 30 pages.

    Mais je n'ai pas résisté à venir lire vos avis et vous donner le mien =)
    Je viendrais faire un update pour compléter quand je l'aurais terminé.

    Je rejoins Citrouille papote
    Pour moi c'est un énorme coup de cœur :pink:
    Je suis tombée amoureuse de la plume de l'autrice, son côté cru et frontal mais en même temps très poétique et imagé. J'ai très envie de découvrir un autre de ses romans. Pour retrouver son style, mais aussi pour voir si elle parvient à donner la même intensité à un récit qui lui est moins personnel.

    La part autobiographique est très importante dans ce roman. C'est d'autant plus flagrant quand on s'intéresse au parcours de l'autrice : son trouble dissociatif de l'identité et sa non-binarité surtout. J'ai déjà lu un livre dans lequel le personnage principal a un TDI. C'était très bien expliqué, avec beaucoup de respect et de bienveillance (l'autrice n'étant pas elle-même atteinte de ce trouble). Je me souviens aussi d'une youtubeuse qui parlait beaucoup de son propre TDI, je l'avais un peu suivie au début de sa chaîne, Olympe (je ne sais plus si c'est le nom exact de sa chaîne). Je mettrais tout ça dans le topic "Aller plus loin"
    Bref, j'avais déjà rencontré le sujet, et avoir quelques infos de base, sur la façon dont se manifeste le TDI, m'a beaucoup beaucoup aidé à ne pas être trop larguée.

    J'ai trouvé très poétique la comparaison des "alters" avec des dieux ogbanje. Le fait qu'ils prennent la parole et non Ada met en avant leur rôle de marionnettistes. Ça créé une certaine confusion avec la chronologie des faits et la vie quotidienne d'Ada, qui paraît assez lointaine et prosaïque, comme si nous étions nous même des dieux enfermés dans la chambre de marbre. Comme Citrouille papote, j'ai beaucoup aimé ce côté nébuleux et mystique, mais je comprend que ça ne plaise pas à tout le monde.

    J'ai beaucoup aimé l'utilisation des mythes Igbo, mais étant donné que ce n'est pas forcément le cœur du récit mais plutôt un "habillage", ça ne m'a pas dérangée de ne pas en avoir plus.

    Peut-être qu'avoir quelques infos sur le parcours de l'autrice ou au moins sur le TDI, en préface, aurait permis de rendre le récit plus compréhensible. Et en même temps c'est peut-être une volonté de Akwaeke Emezi que les choses restent nébuleuses. C'est difficile de comprendre vraiment sa démarche et ce que représentent les mythes Igbo pour elle :grat:


    Je rejoins totalement cet avis !

    Pour moi ce roman est un roman totalement centré sur le TDI je n'ai jamais vu/lu ça autrement.

    J'ai trouvé très très intéressant de se servir de sa culture et des mythes Igbo pour parler de ce trouble et de son vécu personnel et culturel par rapport à cela.

    De plus l'écriture de l'autrice est déroutante au début mais j'ai adoré cette plume incisive et poétique.

    Je n'irai pas jusqu'à dire que cette lecture est un coup de cœur mais c'est un ovni littéraire comme on rencontre peu et qui a su me percuter !!

    Une vraie pépite méconnue ❤️
    Et je remercie le bookclub pour la découverte

  • Grominou

    Administratrice

    Hors ligne

    #16 21 Janvier 2024 00:51:39

    Merci pour vos réponses sur Saint Vincent, cela fait du sens effectivement.  J'avoue avoir été mystifiée par son nom, alors qu'il n'a pas vraiment rapport avec la religion chrétienne...  Contrairement au personnage de Yshua (ou quelque chose du genre, j'ai la flemme d'aller vérifier) qui, lui, personnifiait clairement Jésus.

    J'avoue que de savoir le parcours de l'auteure rend sa démarche plus intéressante, mais c'est seulement après coup!  Je continue tout de même à avoir l'impression de deux romans différents en parallèles, un sur la mythologie igbo, l'autre sur la santé mentale, je n'ai pas trouvé que les deux étaient bien intégrés.

    C'est super chouette de vous lire, ça me fait comprendre certaines choses qui m'avaient échappé!  Et tout comme Emmani, je suis contente que plusieurs d'entre vous l'aient apprécié! :lol:
  • iletaitdeslivres

    Livraddictien débutant

    Hors ligne

    #17 21 Janvier 2024 01:10:24

    Bonsoir à toutes et tous !

    Je tiens tout d'abord à m'excuser pour ma participation tardive à ce book club...40 ans hier oblige !
    je m'excuse d'autant plus que mon avis ne va pas être très pertinent : je suis toujours en lecture d'Eau Douce et ça ne matche pas. Pourtant la quatrième de couverture présageait que le sujet allait me plaire. Effectivement l'onirisme du texte a tout pour me séduire mais le livre me tombe des mains. Je vais bien sûr aller jusqu'au bout et je vous tiens au courant. Je suis ravie d'avoir lu vos avis aujourd'hui...et rassurée!
    Bon dimanche.
  • Grominou

    Administratrice

    Hors ligne

    #18 21 Janvier 2024 01:21:57

    Bonne fête en retard! :party6:  Ne t'excuse pas, c'est entendu que le club s'étire sur tout le week-end (et souvent même au-delà! :lol:)

    Peut-être que d'avoir lu nos avis te permettra de mieux apprécier la suite?  Je te le souhaite, bonne lecture!
  • Lyzmod

    Lecteur timide

    Hors ligne

    #19 21 Janvier 2024 11:52:26

    Bonjour

    Petit update sur la 3ème partie "Le Salut" que j'ai terminé ce matin.

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Je suis soulagée qu'Ada trouve finalement l'apaisement et l'équilibre. J'ai eu des réponses à mes questions, sur le TDI et le cloisonnemnt des souvenirs, sur ce que représentent les mythes Igbo pour l'autrice et pourquoi elle choisit de vivre son TDI à travers eux. J'ai trouvé la fin magnifique de poésie et très touchante. Je n'ai évidemment pas tout compris mais ça me va =) ça fait partie du jeu. Ça laisse la possibilité à chacun et chacune d'être touché à sa façon et pour ses propres raisons.

    Dernière modification par petite utopie (Lyzmod) (21 Janvier 2024 11:54:01)

  • Tintaglia31

    Tourneur de pages compulsif

    En ligne

    #20 21 Janvier 2024 12:49:04

    Bonjour,
    Je mets mes impressions sans avoir lu vos retours, je le ferai dans l'après-midi

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    C’est très original d’utiliser des esprits de la mythologie igbo comme narrateurs dans un récit contemporain. J’ai eu beaucoup de mal au début à trouver mes marques avec les ọgbanjes, je me sentais aussi perdue qu’Ada. Je vois à postériori ce début déconcertant comme un choix d’Akwaede Emezi pour nous faire ressentir son état d’esprit.
    L’incipit donne le ton, j’ai dû le relire plusieurs fois avant de le trouver définitivement incompréhensible. Et c’est assez déconcertant que les esprits soient autant protecteurs que malveillants, ça met une ambiance chaotique bien foutraque.

    Ombre et Fumée ne suscitent aucune empathie, je n’avais pas spécialement envie de reprendre ma lecture d’un jour à l’autre. Ça s’est arrangé avec l’arrivée d’Asughara. Sa rage et la colère me parlaient plus, l’écriture d’Akwaeke Emezi commençait à me happer et j’ai pu me laisser porter par le texte. Les interventions d’Ada sont les passages les plus émouvants, elle fait preuve de beaucoup de lucidité, ce qui permet à l’histoire de se mettre réellement en place.

    La narration embrouillée reflète ce que ressent Ada qui ne semble pas exister par elle-même. Akwaede Emezi fait bien ressentir ses troubles dissociatifs et les mécanismes de défense terribles qui lui permettent de faire face. Le corps médical est impuissant à l’aider. Je ne comprenais pas au début pourquoi Ada était perturbée à ce point et ce n’est que lorsque elle commence à chercher des solutions par elle-même que les traumatismes les plus violents de son enfance se dévoilent. J’ai trouvé cet aspect de l’intrigue remarquable pour un premier roman.

    La fin amène de l’espoir, on voit Ada se reconstruire peu à peu avec l’aide de ses amis et arriver à s’accepter telle qu’elle est. Le fait que ce texte soit en partie autobiographique lui donne encore plus de force.

    Au final
    J’ai trouvé ce roman atypique, traiter la folie et les troubles de la personnalité en s’inspirant de la cosmogonie igbo lui donne beaucoup d’originalité. C’est difficile de rentrer dedans mais j’ai beaucoup aimé ce récit à la fois sombre et plein d’espoir.

    Je suis ravie de m'être inscrite à ce book Club, je n'aurai probablement pas lu ce livre sans ça.