[Suivi lecture] Errant

 
  • Grominou

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    #741 15 Avril 2024 23:23:27

    Ah oui, on le giflerait, le Marcel, dans ce tome! :lol:
  • Mypianocanta

    Livraddictien de l'espace

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    #742 17 Avril 2024 18:46:59

    Je remonte un petit peu à propos de Mme Bovary car je suis persuadée que Flaubert a fait exprès qu'on ne s'attache pas aux personnages ni à l'histoire pour en montrer encore plus tous les défauts (et l'ennui profond de son "héroïne").

    Et j'avoue que Sodome et Gomorrhe est le tome dont je me souviens le moins mais je trouve toujours intéressant de voir qu'il y a un domaine qui ressort dans chaque roman - la musique, la peinture, la mythologie… -  (tu m'as donné envie de reprendre La Recherche, ça fait trop longtemps que je l'ai laissée de côté, ce sera peut-être mon classique du mois)
  • Errant

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    #743 19 Avril 2024 12:00:18

    Proust roman familial de Laure Murat

    Dans cet essai autobiographique, l’autrice butine entre sa vie, plus précisément son enfance dans le milieu aristocratique, et certains éléments de la Recherche de Proust, qu’elle enseigne d’ailleurs à l’université. Cela donne un ouvrage intéressant axé sur l’analyse de la nature de l’aristocratie à partir à la fois d’une perspective interne, vécue et aussi du tableau qu’en dresse Proust au fil des tomes de son œuvre. Bien qu’elle affirme d’emblée sa rupture avec ce monde où elle devait «tenir sa place», l’autrice ne règle pas ses comptes, ne paraît pas vindicative par rapport à son passé si singulier. Par contre, avec beaucoup de réserve, car je n’ai pas encore lu la Recherche dans son entier, n» étant rendu qu’à «La prisonnière», j’ai trouvé que, comme toute bonne «proustienne», Murat prête à l’œuvre de Proust des vertus que lui-même ignorait probablement.

    Quoi qu’il en soit, j’ai été comblé par cette incursion au pays des aristos, ayant apprécié l’éclairage qu’elle jette sur ce monument et restant tout au long intéressé par les liens qu’elle établit avec son cheminement. L’écriture m’a semblé très appropriée, précise, agréable, sans effet de toge tout en restant constamment recherchée et juste. En somme, je remercie grandement la lectrice qui a attiré mon attention sur cet essai.
  • Grominou

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    #744 20 Avril 2024 00:46:30

    Bienvenue, hihi!  Contente que tu aies aimé!:pompom:  Avec une œuvre aussi riche que La Recherche, je pense que chaque lecteur peut y trouver un petit quelque chose de différent, au-delà effectivement des intentions conscientes de l'écrivain...
  • Errant

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    #745 20 Avril 2024 11:58:54

    Promets-moi un printemps de Mélissa Perron

    Je me suis toujours intéressé à la dépression, cette maladie aussi répandue que mal comprise. C’est pourquoi la première partie de ce livre m’a comblé, la description des symptômes me paraissant parlante, très plausible, instructive. Cette vue de l’intérieur est touchante, la douleur de Fabienne étant palpable, le sentiment de défaite omniprésent, la fatigue constante, l’absence d’énergie, la dévalorisation, etc. L’amorce du processus thérapeutique m’a aussi plu; des amis proches et compréhensifs, une thérapeute compétente et engagée sont des conditions propices à remonter cette pente aux allures d’Everest.

    Par contre à partir d’environ la moitié, ce roman tombe graduellement dans le genre feel-good auquel je suis allergique. Trop de hasards bien placés, trop d’amis et d’un conjoint qui semblent n’avoir ça qu’à faire de s’occuper de l’héroïne, des animaux qui sont parfaits, un voisin miracle, du bénévolat instantanément salvateur, des mourants d’une sagesse infinie; n’en jetez plus, la cour est pleine. C’est trop de guimauve pour moi, mais certains y trouveront sûrement leur compte. D’autant plus que la course finale pour clore le roman m’a semblé une jolie idée. L’écriture m’a paru enfantine dans le bon sens du terme, à savoir pas gnangnan, pas racoleuse, simple, dépouillée avec un je-ne-sais-quoi de naïf et charmant.
  • Errant

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    #746 21 Avril 2024 12:14:26

    Ma cousine Rachel de Daphné Du Maurier

    J’avais aimé «Rebecca» de cette autrice, mais je crois que je lui ai encore préféré celui-ci. Car que faire lorsqu’une jolie veuve, camouflant bien sa nature de profiteuse, et encore plus celle de subtil succube, débarque chez un jeune riche que l’on soupçonne d’être encore puceau ou presque à vingt-quatre ans? Hé oui, il s’amourache malgré tous les indices de malveillance laissés par son oncle, ce mari décédé de la fameuse Rachel. Malgré les mises en garde de son tuteur et d’une amie d’enfance, le jeune Philip s’enfonce lentement dans sa passion, manipulé en cela par l’aventurière qui souffle habilement le chaud et le froid.

    J’ai souvent crié au héros, ou plutôt à la victime de se réveiller, de déjouer les ruses de sa cousine, de réagir, de se secouer, de voir l’évidence. Hé non, il est resté sourd à mes appels. C’est dire que DuMaurier, elle aussi, a su m’emberlificoter de belle façon; la tension montait de chapitre en chapitre au fur et à mesure que Rachel raffermissait son emprise et que l’aveuglement de Philip croissait, au même rythme que mon exaspération. Captivant, c’est le moins que je puisse dire, et quelle finale!
  • Mypianocanta

    Livraddictien de l'espace

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    #747 21 Avril 2024 13:52:15

    Eh je l'ai dans ma PAL, tu me donnes furieusement envie de l'en sortir :D
  • Chaminou333

    A la découverte des livres

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    #748 21 Avril 2024 18:03:22

    Très envie de le lire aussi. Je l’ai rajouté à ma wish list :)
  • Errant

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    #749 24 Avril 2024 16:01:01

    La poursuite du bonheur de Douglas Kennedy

    Il y a des auteurs qui, pour une foule de raisons, rejoignent facilement nos préférences de lecteur; pour moi, Kennedy est un de ceux-là. Et, encore une fois, il ne m’a pas déçu. Sur une trame de fond tortueuse, parsemée de surprises et de revirements, il nous sert ici un roman profondément américain bourré de puritanisme, de religion, d’argent, de standing social, d’hypocrisie. Histoire d’amour certes, mais aussi de trahisons perfides et surtout d’un volet pamphlétaire percutant sur le Maccarthysme, ces presque sept cents pages m’ont rivé à mon fauteuil, certaines décisions des acteurs m’ont étonné, d’autres révolté, mais aucune ne m’a laissé indifférent. Pourtant rien dans toute cette épopée ne s’approche de ma réalité; comme quoi l’auteur est habile. . .

    La notion de culpabilité baigne le tout, semble interpeller chaque personnage, comme si le destin de décevoir était incontournable, que chaque décision entraînait son lot de conséquences fâcheuses et d’amertume. Mais la valeur du pardon y est aussi mise en évidence, dans son sens le plus profond, bien au-delà des diktats religieux ou d’une certaine morale sociale. L’argent tient un rôle crucial dans le récit dans la mesure où il permet aux acteurs de rebondir après un échec ou une perte, mais également en tant que préoccupation récurrente, autant pour son côté pratique que pour son aspect symbolique. Les liens familiaux, autant ceux qu’on désire que les autres, sont aussi au cœur de l’histoire. Bref, plein d'éléments qui m’ont fait apprécier ce livre.
  • Grominou

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    #750 25 Avril 2024 00:11:59

    Toujours pas découvert cet auteur, je ne sais pas trop ce qui me retient...:chaispas: