[Suivi lecture] Errant

 
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    #781 28 Juillet 2024 14:46:32

    Besoin de vélo de Paul Fournel

    Pour qui a le moindrement pédalé dans sa vie, ce livre est un délice à savourer lentement. Initié dès son âge par son père à ce sport, l’auteur nous démontre sa connaissance fine des différentes facettes du vélo, de loisir contemplatif à la compétition, du moyen de transport à la passion partagée par des groupes d’amis. Et surtout, il excelle à nous transmettre simplement non seulement les péripéties qu’entraîne la pratique de la petite reine, mais aussi les états d’âme qu’elle induit.

    Je me suis facilement retrouvé lorsqu’il parle de contemplation des belles bécanes, de l’inoubliable satisfaction qu’entraîne la découverte du «pédaler rond», des interminables discussions sur les braquets, de l’anxiété des débuts lorsqu’on prend la roue dans un peloton. N’ayant jamais compétitionné, j’ai un peu moins embarqué dans la section parlant du Tour de France même si je ne m’y suis pas ennuyé un seul instant. Ce livre est écrit avec cœur et brio et m’a totalement séduit.


    Sports et divertissements de Jean-Philippe Baril Guérard

    Cet auteur avait attiré mon attention avec «Royal» et «Haute démolition» qui m’avaient plu par la férocité du propos et l’audace de l’écriture. Ce présent livre, peut-être un coup d’essai puisqu’il leur est antérieur, ne livre pas la marchandise, du moins sur le premier aspect. L’auteur promène un trio d’artistes dont la vie tourne inlassablement entre la dope et le cul, le sport et la médisance envers tous les autres du métier. Ces personnages sont insupportables de vanité, leur nombrilisme choque à la longue, encore que finalement, malgré une réussite sociale supposée, leurs vies soient plutôt pathétiques.

    N’eût été le club de lecture où nous devions en discuter, j’aurais sans doute abandonné ce livre qui, sauf le dynamisme de l’écriture, ne m’a guère impressionné. Je n’ai jamais cru un seul instant aux supposées questions existentielles que la narratrice se pose suite au suicide d’un type qu’elle n’a vu pratiquement qu’une seule fois, ni décrypté la symbolique, s’il y en a une, du cerf qui revient de temps à autre. Bref, quelques pages de réflexions ne sauraient réchapper les deux cents autres de vacuité.
  • Grominou

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    #782 29 Juillet 2024 00:28:17

    JPBG est un auteur que je voudrais découvrir, je me note de ne pas choisir celui-là!
  • isallysun

    Cauchemar des auteurs

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    #783 29 Juillet 2024 05:08:09

    J'ai tout de même l'impression que tu décris le personnage de Royal dans ta description. C'est qu'ici c'est dit au lieu d'être montré?
  • Errant

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    #784 29 Juillet 2024 10:29:13

    Il y a effectivement une similitude de personnages dans ces trois romans. . .
  • isallysun

    Cauchemar des auteurs

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    #785 31 Juillet 2024 02:37:25

    Donc trop redondant dans ces thématiques?
  • Errant

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    #786 31 Juillet 2024 15:41:25

    Je dirais, oui.
  • Errant

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    #787 11 Août 2024 20:38:12

    Un intérêt particulier pour les morts de Ann Granger

    Avec ce livre, l’autrice entame une série d’une dizaine de tomes consacrés à Lizzie Martin, jeune célibataire désargentée et, accessoirement, à Ben Ross, inspecteur à Scotland Yard. Quant à moi, cette introduction annonce de belles choses. D’abord, l’intrigue proposée est intéressante, l’enquête se développe lentement avec son lot de rebondissements, sa conclusion plausible. Les personnages secondaires sont assez fouillés, crédibles. Le rythme est bon, soutenu sans être trépidant; on se laisse bercer plutôt que de se sentir bousculé.

    La personnalité de Lizzie vole la vedette; intelligence vive, impétueuse tout en connaissant les limites à ne pas dépasser vu son statut précaire, de solides valeurs humanitaires. Obligée par la force des choses d’être dame de compagnie, on la sent destinée à beaucoup mieux, ce qu’elle désire par ailleurs. L’inspecteur Ross, quoique plus réservé, est aussi intéressant puisqu’à force de ténacité et d’efforts soutenus, il a réussi assez tôt, malgré ses origines modestes, à parvenir à une position enviable. D’emblée, il sera estomaqué par Lizzie, la fille du médecin de son village natal, devenue une femme pétillante. . . et libre! Tous les ingrédients sont là pour une série captivante, sans mièvrerie, avec un ton un peu bon enfant malgré crimes crapuleux et sombres sires.


    La curiosité est un péché mortel de Ann Granger

    Dans ce deuxième épisode, Lizzie est expédiée a la campagne pour tenir compagnie a une très jeune mère dont le bébé est mort à deux jours. Or celle-ci le croit toujours vivant, envers et contre tous. Curieusement, un psychiatre est aussi envoyé à cette demeure pour des raisons obscures. Un meurtre ayant été commis, quelle belle excuse pour faire venir l'inspecteur Ross et les pièces du puzzle sont toutes présentes.

    L'autrice a tissé une toile assez serrée, laissant le lecteur dans le doute sur plusieurs aspects étrangers au meurtre. La santé mentale de la mère est mise en question, les motifs réels de la présence de Lizzie également. On sent qu'il y a anguille sous roche, mais de quoi s'agit-il exactement? Au-delà de cette intrigue captivante, Granger fait évoluer la relation entre Lizzie et Ben où ce dernier devra respecter les hésitations de la première. J'aime les deux facettes de cet opus où les deux personnages principaux, malgré leurs origines populaires et leurs statuts modestes, s'affirment dans le milieu de la haute où les apparences priment parfois sur la vérité . . . Un deuxième tome qui livre la marchandise et incite a explorer la suite.



    Un assassinat de qualité de Ann Granger

    On retrouve ici Lizzie et Ben mariés, installés dans une petite maison, avec Bessie comme bonne à tout faire, personnage coloré qui injecte une dose d'humour et de sympathie dans ce bouquin. Un spectre meurtrier et un prédicateur louche occuperont les deux héros dans cet épisode qui se déroule d'une part dans les quartiers mal famés de Londres et d'autre part au sein de la haute bourgeoisie. Les deux intrigues sont intéressantes et, pour une du moins, le dénouement est surprenant.

    On voit Ben faire preuve d'empathie envers les prostituées, les considérer comme des êtres humains plutôt que comme des catins et, contrairement aux coutumes du temps, s'en préoccuper comme citoyennes plutôt que de simplement les ignorer. Cette incursion dans les rives de la Tamise et les interventions de Bessie, elle-même issue des bas-fond, nous plonge dans le Londres obscur de l'époque victorienne, ce qui contribue grandement a l'attrait de ce livre que j'ai bien apprécié.
  • Errant

    Bookworm

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    #788 13 Août 2024 20:25:32

    L'auberge de la Jamaïque de Daphné Du Maurier

    Moins mystérieux que «Rebecca» ou «Ma cousine Rachel», l'atmosphère de ce bouquin n'en est pas moins oppressante, la violence à fleur de peau de l'oncle Joss planant sans relâche sur les pas si frêles épaules de Mary Yellan, la narratrice. Celle-ci en verra de toutes les couleurs avec la famille Merlyn, perçant peu à peu le secret qui fait de l'auberge de la Jamaique un lieu maudit que les bonnes gens ne fréquentent plus depuis longtemps. Arrivera-t-elle, et si oui comment, à s'extirper de cette maison aux allures de prison?

    J'ai particulièrement aimé la lente et progressive montée de tension, d'une malsaine découverte  à une autre, d'un furtif espoir à une désillusion brutale. Le personnage de Mary est attachant dans la mesure ou elle ne cède pas au découragement, fait face aux difficultés avec courage et continue, malgré vents et marées, d'affirmer ses valeurs. L'oncle Joss est effrayant à souhait avec son manque total de compassion et son absence tout aussi totale de morale. L'autrice nous tient en haleine de la première à la dernière page; combien de fois ce récit bifurque-t-il brusquement pour mieux désarçonner le lecteur. Encore ici, Du Maurier aura démontré son talent indéniable.
  • Grominou

    Administratrice

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    #789 13 Août 2024 21:12:30

    Il est sur ma WL, faudrait bien que je me décide! (Du coup je ne lis pas tout de suite ton avis...);)
  • Mypianocanta

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    #790 14 Août 2024 09:52:40

    J'ai L'Auberge de la Jamaïque en PAL, ce sera mon prochain Du Maurier (mais sans doute pas avant 2024). ; ton avis confirme quand même qu'il est à lire :)