[suivi lecture] Exuline

 
  • Exuline

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    #421 31 Octobre 2024 16:21:01

    <image> Abigaël : Messagère des anges, tome 3 - Marie-Bernadette Dupuy

    Juin 1944. Abigaël a réussi à surmonter le violent chagrin que lui a causé le départ d'Adrien pour Paris. Mais au moment où elle participe aux préparatifs d'un joyeux événement, elle doit de nouveau affronter le sort alors que la Gestapo menace le bonheur de sa tante Marie et met en péril la sécurité de tous ceux qu'elle chérit. Dès qu'elle se retrouve face à Maxence, la jeune femme est frappée de stupeur : ce nouveau venu est le sosie presque parfait de son amoureux, de qui elle reste sans nouvelle. Troublée par cette ressemblance, elle tombe rapidement sous le charme et ne sait quelle conduite adopter. Par ailleurs, Abigaël est confrontée à une mystérieuse page de son passé lorsqu'elle trouve une statuette en ivoire, un angelot aux ailes dorées. Pendant que la guerre amorce un nouveau tournant qui pourrait conduire à la libération de son pays, la jolie messagère des anges, pour sa part, subit la plus cruelle des épreuves. Grâce à l'affection des siens, Abigaël trouvera-t-elle le courage de poursuivre sa destinée ?

    Avant de me lancer dans mon déroulé classique de rédaction de chronique c'est à dire sans plan sans idée particulière mais juste du feeling, je veux vous alerter que ce n'est pas la peine de lire ce tome si vous n'avez pas lu avant la saga Le moulin du loup. J'en ai parlé de nombreuses fois dans mes chroniques du tomes 1& du tome 2, mais ça pouvait encore se faire sans. Ici ce n'est plus possible au risque de ne rien comprendre ou plus exactement ne pas ressentir les joies et les douleurs des uns et des autres car le passé de ces personnages existent bel et bien dans l'autre saga.

    Bien, cet avertissement fait, je peux donc maintenant vous parler de ce troisième tome qui est en demi teinte pour ma part, et clairement scindé en deux parties. Famille, amis, oncle, tante, chauffeur de taxi, résistant, nouveaux personnages, tous sont encore bien présents et dans ce tome il y a un avant l'arrivée de Maxence et un après.

    Avant cette rencontre, le roman est extrêmement dynamique et il permet de suivre tous ces personnages dans leur vie quotidienne qui va être encore une fois chamboulée. Abigaël va se montrer déterminée, forte, habile à de nombreuses occasion et j'ai l'impression que le départ d'Adrien l'oblige à s'émanciper.
    En effet, j'avais dit dans ma chronique du tome précédent que je trouvais Adrien autoritaire et d'une certaine manière, il bridait les réactions de celle qui l'aime désespérément, sans compter son égoïsme comme on a pu le voir avec sa volonté de partir à Paris sans demandé l'avis de sa chère et tendre. Mais finalement ce n'est pas plus mal, car toute seule, même si l'angoisse est très présente, Abigaël ose enfin des choses et des émotions qu'elle s'était empêchée d'avoir précédemment, ce qui la rend bien plus attachante cette fois, et l'attachiante est oubliée.
    Et cela n'est pas dû qu'au départ d'Adrien mais aussi par celui de sa tante Marie qui s'émancipe enfin en tant que vieille fille bigote, car oui, quand l'amour avec un A arrive sans prévenir, il est parfois difficile malgré les différences et malgré les principes de l'époque de faire autrement. Sa tante va donc découvrir qu'il faut parfois sacrifier une partie de soi pour découvrir autre chose et s'accepter. J'ai beaucoup aimé l'évolution de ce personnage en peu de temps dans ce tome.
    Sans oublier que des secrets de famille vont arriver à notre messagère par des chemins de traverse, mais peu importe, la vérité sur les origines d'Abigaël sont maintenant connues. J'ai été un peu déçue, car c'était tout de même cousu de fil blanc. Mais comme il ne s'agit pas de l'intrigue principale, ce n'est finalement qu'un détail.
    Autre point que j'ai beaucoup apprécié ici, c'est la relation Yvon/Pélagie qui est très bien mise en valeur avec la souffrance de la perte de leur fils, leur réactions démesurées, leur rapprochement, leur déchirement, la difficulté à pardonner, la vengeance, le doute, l'amour est finalement plus fort que tout. Ce couple mal assorti finalement donne envie de s'attacher à eux.

    Et puis il y a seconde partie, avec l'arrivée dans la ferme de Maxence. Ah Maxence !!! Non, en fait comme pour Adrien il ne me provoque aucune émotion. Les deux se ressemblent comme une goutte d'eau tombée d'une aiguière un matin d'été lorsque le soleil fait apparaitre ses premiers rayons. Poétique ? Romantique ? Non !!!! Pourquoi personne ne se pose la question que je n'ai pas arrêté de me poser : pourquoi ils se ressemblent autant, est-ce qu'il y a un véritable lien de parenté, encore des secrets de famille dissimulés, bref une explication tangible pour expliquer ce sosie sorti de nulle par à part de l'imagination féconde de MBD.
    Ceci étant, il n'y aurait pas tout ce qui se passe ensuite et qui m'a sensiblement agacée. Car à cause de ce post-pubère, bon fils à papa, élevé avec une cuillère d'argent dans la bouche, Abigaël va devenir, selon mon point de vue exécrable !!!
    Ah non ce n'est pas possible de se comporter comme ça, même à l'âge de 16 ans. Sans vouloir vous spoiler, je ne peux m'empêcher d'évoquer la scène quand Abigaël boit et ne se maitrise plus... j'en dis un peu mais trop non plus, mais comment c'est acceptable !!! Autant de son point de vue à elle que du point de vue de l'autre !!! Deux baffes pour l'une, un bon coup de pied au cul pour l'autre - et oui à l'époque on avait encore le droit- et on arrête tout !!! Nous arrivons à atteindre une certaine violence psychologique à la fois malsaine et malaisante. J'ai vraiment l'impression que Abigaël aime souffrir mentalement et ne sait jamais reconnaitre ce qui est mauvais pour elle.
    Vous l'aurez donc compris, elle a repris fissa ses très mauvais travers, et loin d'être angélique, elle se transforme en la fille illégitime de Halica Baisevenin et Anne Boleyn.
    Et puis elle se permet de juger les autres, sans regarder la poutre dans son propre œil, oh oui, je suis en colère contre elle, contre Maxence, contre Adrien, mais les autres ça va.
    Mais voilà, il faut quand même que je l'excuse, elle souffre de bien des manières, elle n'arrive pas à contrôler ses sentiments et parfois quand on est dans cet état, il est facile de fermer les yeux et de croire, d'espérer, de rêver, sans se rendre compte des conséquences. Le déni l'affaiblit, et sans aide, il lui est difficile de combattre, oui, elle a de nombreuses circonstances atténuantes.

    Il faut donc reconnaitre que ce tome m'a permis de ressentir beaucoup d'émotions contradictoires tout au long de sa lecture sans y trouver de longueurs. Même si je continue a ne pas adhérer à Abigaël, elle arrive pourtant à me toucher quelques fois. Elle est dans le mal, dans une spirale descendante, elle n'a plus de recul nécessaire, toujours conseillée et jugée par son entourage, son angoisse est exacerbée et elle n'est plus dans le contrôle. Il ne reste plus qu'à remonter.
  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #422 03 Novembre 2024 19:19:07

    Je n'ai lu qu'un roman de MBD jusqu'ici mais je n'avais pas accroché du tout et je ne suis pas certaine d'avoir envie de ré-essayer.

    Bonne fin de dimanche :)
  • Exuline

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    #423 04 Novembre 2024 09:06:41

    Mypianocanta a écrit

    Je n'ai lu qu'un roman de MBD jusqu'ici mais je n'avais pas accroché du tout et je ne suis pas certaine d'avoir envie de ré-essayer.

    Bonne fin de dimanche :)


    tu as lu lequel ?

  • Exuline

    Tourneur de pages compulsif

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    #424 04 Novembre 2024 10:17:38

    BILAN OCTOBRE 2024

    Je vous retrouve aujourd'hui pour mon bilan du mois d'octobre et je suis plutôt contente du résultat. Je peux noter pour ce mois-ci, un gros coup de fatigue qui commence à peine à s'estomper, des petites maladies qui touchent les uns et les autres sans grande conséquence et je ne sais pas comment je fais, pour le moment je passe à travers, pourvu que ça dure et surtout mon anniversaire, ça c'est chouette.
    Je vais toutes les semaines à la piscine pour mes cours de plongée, vidage de masque et perte de détendeur, n'a plus de secret pour moi, je suis ravie, ces séances sont une vraie source de déconnection, je suis ravie.
    Je n'ai pas encore eu le temps de sortir beaucoup pas de chasses aux feuilles automnales, de cueillettes diverses, mais je ne perds pas espoir maintenant que bébé loup fait de la draisienne parfaitement, je vais pouvoir l'emmener se balader plus longtemps ...

    Je vous présente donc mon bilan de septembre : 6 livres pour un total de 3 400 pages. Je n'aurai pas imaginé faire autant, mais j'avoue que la lecture audio m'a permis de faire ce très beau bilan, je vais y revenir. D'autant que je n'ai aucun abandon à signaler, j'ai sélectionné mes lectures avec soin.

    Voici mes lectures et cliquer sur les titres pour découvrir ma chronique entière si ce n'est déjà fait. Je suis très en retard sur mes chroniques, mais je pense que je vais pouvoir absorber ses manquements dans les semaines à venir.

    <image>Un palais d'épines et de roses, tome 2 : Un palais de colère et de brume - Sarah J. Maas
    Un tome complétement addictif qui m'a complétement passionné. J'étais passé à côté de ACOTAR, je ne sais pas comment d'ailleurs, je prends un réel plaisir à découvrir cette série et cette auteure.
    Feyra a appris de ses erreurs, s'est ouverte à un nouveau monde qu'elle apprend à connaitre, puisque au fond de son cœur encore humain jusqu'à ce que la colère, la rage, le désespoir pulvérise ses ennemis. Un final grandiose qui ne donne envie que d'une chose enchainer le tome suivant.
    Ce que j'ai fait ;)

    <image>Trente-six chandelles - Marie-Sabine Roger
    Marie-Sabine Roger, nous emmène pour quelques heures en voyage depuis un canapé confortable rencontrer des tranches de vies simples mais sympathiques, avec toujours beaucoup de tendresse et de protection, car le monde n'est pas horrible. Je vous le recommande chaleureusement, car après avoir refermé la dernière page, finalement on se sent bien.



    <image>Abigaël : Messagère des anges, tome 3 - Marie-Bernadette Dupuy
    Ce tome m'a permis de ressentir beaucoup d'émotions contradictoires sans y trouver de longueurs. Même si je continue a ne pas adhérer à Abigaël, elle arrive parfois à me toucher. Elle est dans une spirale descendante, n'a plus de recul nécessaire, toujours conseillée et jugée par son entourage, son angoisse est exacerbée et elle n'est plus dans le contrôle. Il ne reste plus qu'à remonter.



    <image>Maudits - Marine Kelada
    Une romance fantastique avec un potentiel certain, qui ne m'a pas totalement convaincue. Certains choix fait par l'autrice rappellent mot à mot certains ouvrages et elle se sent obligée de se justifier à travers des notes en bas de pages ce qui m'a terriblement agacé. J'ai ressentie quelques longueurs et beaucoup de répétitions au cours de ma lecture ce qui ne m'a pas permis de m'attacher aux personnages qu'ils soient contemporains ou historiques. Et pourtant il y a certaines scènes  qui me donnaient envie de découvrir la suite. Une romance qui traverse le temps agréable mais sans plus.

    <image>Quand le matin éclot la rose - Anthony Buils
    Que de poésie dans l'écriture d'Anthony Buils ! Je suis retournée par cette histoire qui, malgré la dureté de la vie et des épreuves subies par les personnages, il y a toujours beaucoup d'espérance, de délicatesse, de lumière. Une structure de livre originale, qui donne envie de poursuivre le voyage entre désert, océan, camps de réfugiés, maison d'accueil, hôpital. Des mains charitables, des coups au cœur, des coups de pieds, entre violence et espérance ce texte prend vie à sa lecture et j'en suis ressortie presque grandie. C'est une merveilleuse découverte.
    Je reviens bientôt avec ma chronique complète de cet incroyable roman.

    <image>Un palais d'épines et de roses, tome 3 : Un palais de cendres et de ruines - Sarah J. Maas
    Je finis la trilogie principale avec une certaine nostalgie car cela représente prêt de 62 h d'écoute ... ou presque car j'ai écouté les tomes en vitesse x1.5. Et forcement je me suis attaché à chacun d'eux. L'autrice est arrivée à mettre dans ce tome énormément de rebondissements, de stratégie géopolitique, un nombre incalculable de personnages qui ont tous droit au chapitre, que j'ai adoré cette découverte de l'anticipation de la stratégie militaire mise en place pour la guerre imminente et durant la bataille finale. Je suis juste un peu moins convaincue par la fin en elle-même la résurgence de personnages qui n'avaient au final pas vraiment leur place essayant de donné un côté dramatique qui ne m'a pas séduite. Mais ce n'est pas grave, tout le reste compense largement. C'est une saga que je ne suis pas prête d'oublier. 


    Voilà donc mes lectures : 2 livres audio, 2 e-books et 2 livres papier, parfait équilibre. J'avoue avoir de la peine à trouver mes prochaines lectures, mais je crois que j'y suis enfin après avoir ouvert et fermé plusieurs romans. Vous en saurez plus les semaines prochaines.

    Très bon mois de novembres, et à très bientôt.
  • LaurentVo

    Passionné du papier

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    #425 04 Novembre 2024 10:38:03

    Passer entre les gouttes des petites maladies c'est un exploit quand on a des enfants. Bravo Exuline. :D
    Je ne connais aucune de tes lectures mais je suis ravies que tu n'ai été déçu par aucune.
    A bientôt ;)
  • Exuline

    Tourneur de pages compulsif

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    #426 04 Novembre 2024 12:20:25

    <image>

    Le mois de l'écriture 2024 - #EcrireavecKobo - #Ecrireaveclesmots

    J'ai trouvé ce challenge il y a quelques semaines et j'avais envie de participer même si mon livre en cours d'écriture ne correspond pas aux lignes éditoriales et mon nouveau n'est pas assez avancé.

    Peu importe, j'avais envie d'écrire et ce challenge me permet donc d'assouvir cette envie et de proposer des textes compris entre 250 et 750 signes. Je vais donc tous les jours ou presque, vous proposer mon humeur d'écriture avec ces mots imposés. Il y a au total 21 mots p, je vous écris donc 4 textes aujourd'hui.

    J'ai souvent écrit beaucoup plus de mots et beaucoup plus de lignes, si certains textes vous donnent envie d'en connaitre plus, je vous proposerai une version un peu plus développée et peut être que ça ouvrira mes envies pour une nouvelle, un roman, on ne sait jamais.

    Comme vous le constaterez, il y a plusieurs styles, plusieurs époques, plusieurs points de vues différents, j'ai essayer de changer à chaque fois et surtout de m'amuser.

    Je vous souhaite une très bonne lecture.

    01/11/2024 - Bretagne

    621 signes

    Le froid pénétrait jusqu’aux os en ce 8 janvier 1499.

    Le gel rendait rigide chaque voile des canaques, cogs, galéasses ou autres navires de pêche amarrés dans le port de Nantes. Mais en ce jour important dans tous les cœurs des habitants de la ville, il n’y avait personne sur les quais des Pêcheurs ou des Marchands. Tous avaient rejoints les rues attenantes du château pour célébrer les festivités du mariage royal.

    Anne de Bretagne scellait pour la seconde fois son alliance avec le royaume de France en épousant Louis XII, cousin de feu son premier époux Charles VIII. Anne allait être une nouvelle fois reine de France.


    01/11/2024 - Cavalcade

    577 signes

    Je ne vois plus que ces jambes dures, tendues, ces pieds qui s’élèvent pour frapper la scène. Sa danse exprime sa tristesse, sa souffrance, son amour. Tout son corps traduit son expressivité.

    Puis, progressivement, je n’arrive plus à distinguer ses pieds. Démultiplié, entièrement habité par son rythme, par sa danse, par sa virtuosité, il reproduit une véritable cavalcade. Il incarne la puissance du taureau, la grâce de l’étalon sauvage.

    Les larmes me montent aux yeux et sans pouvoir les retenir, je les laisse inonder mes joues, symbole de ma fierté, de mon amour.

    Mon frère.

    3/11/2024 - Emberlificoter

    481 signes

    Dans sa robe rayée blanche et jaune citron, elle m'apparait comme l'innocence incarnée. Elle tourne, tourne, tourne. Par sa vitesse, le bas de sa robe forme un cercle autour d'elle. Loin d’être emberlificotée par sa tenue, j’ai l’intime conviction qu'elle la protège. Mon cœur s'emballe quand je la regarde. Mon cœur bat à chaque tour qu'elle fait. Je vois ses bras se lever pour toucher le ciel, son sourire est si doux, ses yeux si innocents. Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau.

    4/11/2024 - Rouille

    732 signes

    4 mai 1843

    Rien ne pouvait la décourager d’aller sur le nouveau front de taille. Les ouvriers avaient dit à son père que les couleurs qui sont apparues après seulement quelques heures de creusement étaient les plus belles du site : un nuancier naturel allant du jaune clair au rouille, le plus riche camaïeu de l’exploitation.

    Depuis, elle n’avait eu que l’idée fixe d’apporter des échantillons à Pierre Léotard de Leuze, l’inventeur d’un nouveau procédé de coloration des épreuves. Il voulait que les portraits photographiés soient colorisés et présentent une chaleur. Elle savait que si elle les lui apportait, il verrait en elle une exploratrice des teintes et serait destinée à un avenir tout autre que celui désiré par sa mère.

    A demain pour un nouveau mot.

    Dernière modification par Exuline (04 Novembre 2024 12:24:24)

  • Claire C

    Passionné du papier

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    #427 04 Novembre 2024 13:10:16

    Coucou Exuline !
    Ca te dirait de créer un topic correspondant dans la rubrique " A vos claviers, à vos plumes" de Livraddict (Autour de la lecture) ? Si oui je participerai avec toi avec plaisir à ce challenge.
  • Exuline

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    #428 04 Novembre 2024 13:44:38

    Oui pourquoi pas, mais dans ce cas pourquoi ce n'est pas toi qui crées ce topic ;)
  • Claire C

    Passionné du papier

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    #429 04 Novembre 2024 14:04:29

    Topic créé ! J'espère que tu auras plaisir à écrire tes petits textes dessus. Je te rejoins dès qu'un mot m'inspire !
  • Exuline

    Tourneur de pages compulsif

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    #430 05 Novembre 2024 16:06:55

    <image> Maudits - Marine Kelada

    À bientôt 19 ans, Marian Campbell souffre de sévères troubles anxieux jusqu'alors inexpliqués. Cet été, elle est invitée en Écosse, au grand rassemblement du clan Campbell où Maggie, la doyenne, la met en garde contre un mystérieux Highlander qui rôde aux alentours. Et au cœur de ses racines familiales, les crises de Marian se multiplient, exacerbées par ces lieux emplis de secrets. Quelque chose lui échappe. Quelque chose qui la lie au Highlander et au passé de sa famille : l'origine de ses crises, un traumatisme lointain. Celui de querelles sanglantes entre clans. Celui d'un amour interdit. Celui d'une tragédie oubliée...

    Tout d'abord, vous savez que régulièrement je lis des romans 100% autoédité, car ça permet de découvrir de nouveaux auteurs, de nouvelles histoires sans avoir un bandeau de présentation pas toujours vrai sur la couverture. Souvent ces romans ne sont pas parfaits : quelques fautes, quelques problèmes de syntaxes, quelques incohérences, mais au lieu de vilipender son auteur comme certains aiment le faire, soyons indulgents, c'est le fruit d'un travail personnel, non rémunéré, et sans accompagnement d'une maison. Un livre tout juste éclos après avoir incubé plusieurs mois, années, décennies, ne l'oublions pas. 

    C'est suite à de nombreux retours positifs, que j'ai eu envie de découvrir Maudits, romance fantastique qui se déroule en Ecosse où présent et passé s'entremêlent de façon plutôt agréable. Pas vraiment un voyage de temps, pas de magie particulière, mais plutôt des réminiscences d'ancêtres ce qui est plutôt un point positif. Le fil conducteur de ce roman est une histoire vraie qui a traversé les âges, racontée, colportée, surement déformée, embellie ou exagérée, réécrite, une histoire devenue vieille, sous forme de légende, de mythe, de folklore local, où personne n'est capable de dissocier le vrai du faux. Mais bien sûr pour que cette histoire perdure dans le temps, il faut des éléments essentiels : de l'amour, de la passion, du courage, du désespoir, de la détermination, de l'irréparable, des cris, des pleurs, des joies, des affres avec une pincée de fantastique et comme tout à chacun le sait, l'Ecosse est le pays des légendes et de la nature sauvage qui ont sculpté de charmants highlanders. Marine Kelada nous propose un concentré de tout cela.

    Et pourtant, je n'ai pas adhéré totalement à ce récit qui ne m'a pas totalement transportée. Tout d'abord, à aucun moment je ne me suis attachée aux personnages, et pourtant ils avaient de quoi plaire : Mariam des temps modernes qui souffrent de troubles qui lui font imaginer des scènes plutôt angoissantes, Mariam des temps anciens qui a un caractère volontaire, autoritaire et quelque peu capricieux mais aussi un courage incroyable et enfin Gregor des temps modernes ténébreux personnage au secret mortellement attrayant et le Gregor des temps anciens, téméraire, obstiné, protecteur, désarmant. Alors pourquoi ne me suis-je pas plus attachée à ces personnages qui débordent de qualités incontestables ? Et bien j'ai eu l'impression que c'était peut être un peu trop caricatural et que ces personnages n'étaient qu'entier et qu'ils manquaient de nuances. A chaque scène forte, chaque décision fatale, ils affrontent les difficultés sans recul et même si chagrin il y a, il n'est pas pudique, discret, modeste ou délicat. Je me rend bien compte que j'utilise une succession d'accumulations mais ceci a pour but de créer un effet d'amplification qui traduit une certaine souffrance psychologique tout à fait subjective de pourquoi je suis restée si en retrait alors que j'aurais du plonger, mon corps, mon âme entière dans ce loch moi aussi. Est-ce la vieillesse qui rend mon cœur froid comme le sol gelé de cette terre écossaise en plein cœur de l'hiver ?

    J'ai également ressentie une certaine lassitude concernant les jours, les mois, les années d'errance sur ces terres inhospitalières malgré les drames qui vont venir jalonner le vagabondage de nos personnages. Je vous assure, pas grand chose ne leur est épargnée et pourtant pas une seule fois une larme a débordé de mon œil désespérément sec. Il me manquait sûrement soit des ellipses temporelles, soit une concentration des événements. Mais cela m'a conduit à pointer régulièrement les répétitions. Trouvez-vous que je manque d'indulgence ?

    Dernier point, et c'est aussi une certaine déception pour moi, je n'ai pu m'empêcher de comparer la partie contemporaine à la saga Les MacCoy L'ogre et le chardon de Alexiane Thill, même si l'autrice n'a pas dû volontairement faire de rapprochement, et la seconde comment ne pas évoquer la saga Outlander. L'autrice se justifie même de ses choix par rapport à cette dernière ce qui là m'a clairement agacée. Pourquoi ne pas assumer ces choix pleinement et par des annotations justifier ces choix ?

    Et pourtant, quel potentiel, et j'en reviens au principe de l'autoédition, oui, je vous ai partagé mes frustrations, oui, ce roman est clairement perfectible, mais je n'oublie pas le travail de recherche que j'ai ressenti tout au long de ma lecture. J'ai senti cette envie profonde de faire découvrir cette histoire, de la bâtir, de l'énoncer, de la défendre, de donner vie à ces personnages oubliés, de leur rendre hommage et oui clairement Marine Kelada, vous leur avez rendu hommage, ils ne sont plus désormais des fantômes errants sur des landes balayées par le vent, leur sang ne souille plus ces ruines de château, ils vivaient, ils vivent à travers votre livre et ils vivront encore longtemps dans ma tête.

    Il m'est donc difficile de trouver cet équilibre dans la rédaction de ma chronique, mes sentiments après cette lecture sont antinomiques j'ai aimé l'histoire, la passion, la détresse, ces  désillusions, cette malédiction retorse, ce besoin de réparer ses fautes mais les chemins parcourus pour vivre toutes ces émotions est long avec des personnages trop abrupts dans leur façon d'être où la nuance aurait donné cette lumière à ce texte pour qu'il fasse exploser mon cœur de glace.

    Dernière modification par Exuline (05 Novembre 2024 16:07:16)