#852 07 Décembre 2024 13:48:53
Le docteur Pascal de Émile Zola
Ce dernier tome de l’ambitieuse série des Rougon-Macquart m’a fait passer par toute une gamme d’émotions. D’abord j’ai enragé contre les complotistes, particulièrement cette détestable Félicité qui n’a que ses intérêts à l’esprit, dont le but avoué est de détruire l’œuvre du docteur, qui par peur du scandale, qui par bondieuseries mal placées. Ensuite j’ai admiré la passion de cet homme, tant envers son métier de soignant que de ses travaux, plutôt alambiqués, faut-il avouer, concernant l’hérédité et, encore plus, envers Clotilde lorsqu’il laisse libre cours à ses sentiments. J’ai aussi savouré le déroulement en dents de scie de cette histoire ; d’un bonheur tranquille aux luttes d’opinions acerbes, de la loyauté à la révolte, de l’aisance à la gêne financière, de la passion dévorante à l’abnégation la plus totale. Bref, en soi, ce tome m’a déjà amplement plu.
À quelques occasions Zola revient sur les épisodes précédents de la série, notamment lors de scène où il revise ses papiers avec Clotilde. Que de souvenirs, échelonnés sur les sept ans que j’ai mis à lire cette saga, ont surgi à l’évocation de ces histoires, dont certaines m’auront marqué au fer rouge ! Dans ce dernier opus, la plume de Zola reste acérée, vivante, évocatrice. Et le dernier chapitre m’a paru grandiose, un genre de testament quasi philosophique à la hauteur de l’œuvre majestueuse qu’il clôt. Les Rougon-Macquart auront été une lecture marquant dans ma vie de lecteur, car, même si quelques tomes m’ont déçu, bien d’autres m’auront remué les tripes.