[Suivi lecture] Errant

 
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    #851 02 Décembre 2024 12:05:33

    Le seigneur de la tour de Anthony Ryan

    Autant le premier tome de cette trilogie mettait l’accent sur plusieurs thèmes, autant celui-ci se centre sur la guerre, les Volariens ayant envahi le Royaume. Est-il moins intéressant pour autant ? Pas vraiment, d’abord parce qu’on y suit les chemins séparés, et complètement différents, des quatre personnages centraux ; Lyrna, Frentis, Vera et Vaelin. Chacun affronte moult dangers, frôle la catastrophe, déploie force, détermination et courage, en plus de faire montre de valeurs morales indiscutables. Chaque cheminement est captivant en soi et on souhaiterait que non seulement leurs efforts portent fruit, mais aussi qu’une jonction des forces en présence soit réalisée. Précisons que la finale est en coup de poing et qu’il ne s’agit pas d’un conte pour enfants…

    Bien qu’ils tiennent une place discrète, les dons particuliers de certains protagonistes prennent de l’importance, on comprend un peu mieux la notion de chant du sang qui hante Vaelin, la sourde menace d’une mystérieuse force maléfique s’accentue. Tout cela enrobe le récit d’un aura d’intangible qui contraste avec les brutales, et très sanglantes, réalités de la guerre. Peut-être un peu moins original que le premier opus, celui-ci reste très intéressant et, surtout, aiguise la curiosité pour ce qu’il adviendra dans le prochain et dernier épisode. Dans ce sens, mission réussie !
  • Errant

    Bookworm

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    #852 07 Décembre 2024 13:48:53

    Le docteur Pascal de Émile Zola

    Ce dernier tome de l’ambitieuse série des Rougon-Macquart m’a fait passer par toute une gamme d’émotions. D’abord j’ai enragé contre les complotistes, particulièrement cette détestable Félicité qui n’a que ses intérêts à l’esprit, dont le but avoué est de détruire l’œuvre du docteur, qui par peur du scandale, qui par bondieuseries mal placées. Ensuite j’ai admiré la passion de cet homme, tant envers son métier de soignant que de ses travaux, plutôt alambiqués, faut-il avouer, concernant l’hérédité et, encore plus, envers Clotilde lorsqu’il laisse libre cours à ses sentiments. J’ai aussi savouré le déroulement en dents de scie de cette histoire ; d’un bonheur tranquille aux luttes d’opinions acerbes, de la loyauté à la révolte, de l’aisance à la gêne financière, de la passion dévorante à l’abnégation la plus totale. Bref, en soi, ce tome m’a déjà amplement plu.

    À quelques occasions Zola revient sur les épisodes précédents de la série, notamment lors de scène où il revise ses papiers avec Clotilde. Que de souvenirs, échelonnés sur les sept ans que j’ai mis à lire cette saga, ont surgi à l’évocation de ces histoires, dont certaines m’auront marqué au fer rouge ! Dans ce dernier opus, la plume de Zola reste acérée, vivante, évocatrice. Et le dernier chapitre m’a paru grandiose, un genre de testament quasi philosophique à la hauteur de l’œuvre majestueuse qu’il clôt. Les Rougon-Macquart auront été une lecture marquant dans ma vie de lecteur, car, même si quelques tomes m’ont déçu, bien d’autres m’auront remué les tripes.
  • Grominou

    Administratrice

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    #853 07 Décembre 2024 22:40:21

    Es-tu triste de cette page qui se tourne?
  • Errant

    Bookworm

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    #854 08 Décembre 2024 12:00:49

    Triste non, au contraire, je suis très content d'avoir découvert tant de titres impressionnants, comme entre autres «Germinal», «La bête humaine», «La terre», «Au bonheur des dames» et «La débâcle». Je suis toujours curieux de découvrir d'autres auteurs, d'autres genres, je suis sûr de trouver satisfaction aussi ailleurs.

    Là où j'ai des regrets en fin de série, c'est lorsque je me suis attaché à un personnage et que cette «relation» prend fin par la force des choses. Par exemple, avec l'inspecteur Wallander de Mankell, Dieu que j'ai aimé cet homme ! Il va m'arriver la même chose avec le frère Cadfael d’Ellis Peters...
  • chris 311830

    Modératrice

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    #855 08 Décembre 2024 17:57:57

    je comprend ce que tu veux dire. Je pense que ça va m'arriver avec bosch de connelly. Je le suis depuis très longtemps, du coup quand je lis une de ses aventures, j'ai l'impression de retrouver un vieil ami
  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #856 08 Décembre 2024 18:16:13

    chris 311830 a écrit

    je comprend ce que tu veux dire. Je pense que ça va m'arriver avec bosch de connelly. Je le suis depuis très longtemps, du coup quand je lis une de ses aventures, j'ai l'impression de retrouver un vieil ami


    Je suis d'accord aussi, et c'est vrai qu'on peut difficilement avoir cet effet là avec Les Rougon-Macquart. En tout cas, bravo pour être allé au bout et j'aime bien ta liste de "ceux qui restent" :)

  • Grominou

    Administratrice

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    #857 08 Décembre 2024 21:58:22

    Ah oui, je vois ce que tu veux dire.

    Sinon pour Zola, as-tu lu Thérèse Raquin?  Il ne fait pas partie des R-M mais je l'ai beaucoup aimé.
  • Errant

    Bookworm

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    #858 09 Décembre 2024 12:13:16

    @ Grominou Oui c'est par ce livre que j'ai découvert Zola, ce qui m'a donné le goût de m'embarquer dans les Rougon-Macquart.




    Sans forme de Gail Carriger

    La coexistence entre vampires, loups-garous et humains reste fragile, même si un mode de cohabitation qui fonctionne a été trouvé. Aussi, lorsque, soudainement tous les êtres surnaturels redeviennent humains dans un rayon de quelques kilomètres, tout le monde s’énerve et une explication doit être trouvée au plus tôt. C’est la trame principale de ce deuxième opus de la série «Le protectorat de l’ombrelle» avec, en filigrane, l’ancienne meute de lord Maccon qui perd son Alpha. Les deux thèmes se croisent, les intrigues sont intéressantes, plusieurs scènes sont cocasses, on se promène sans arrêt d’un rebondissement à l’autre et le tout se termine sur un coup de tonnerre aussi perturbant qu’inattendu.

    Ce sont toutefois les personnages en eux-mêmes qui font l’intérêt premier de ce livre. Évidemment Alexia fait flèche de tout bois ; drôle et séductrice avec son mari, coriace adversaire envers ses ennemis qui tentent de l’éliminer, caustique à souhait avec sa sœur à la langue de vipère, découragée par les montagnes russes sentimentales de sa meilleure amie, brillante dans la résolution des mystères qui planent. Il y a définitivement de quoi broder une série avec une telle passionaria. En plus, l’aspect steampunk est bien exploité avec cette inventrice française aux goûts particuliers et l’utilisation cruciale de l’équivalent d’un télégraphe atmosphérique. Bref le mélange bien exploité des genres, la vivacité des dialogues et la galerie d’acteurs truculents produisent une lecture amusante et délassante dans un registre plutôt inhabituel. À suivre.
  • Grominou

    Administratrice

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    #859 09 Décembre 2024 12:29:10

    Je viens de cliquer qu'on avait lu Thérèse Raquin ensemble en LC sur notre ancien forum! :ohlecon:
  • Errant

    Bookworm

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    #860 10 Décembre 2024 16:57:25

    Un hiver de glace de David Woodrell

    Il n’est déjà pas facile, pour une fille de seize ans, de s’occuper de deux jeunes frères turbulents et d’une mère catatonique alors que le père, censé être parti pour ramener un pactole, brille par son absence. Comble de malheur, s’il ne se présente pas à la cour bientôt, la maison sera saisie et la famille à la rue. Ree devra donc prendre son courage à deux mains pour localiser son paternel, car, dans ce monde de producteurs de cocaïne, les questions ne sont jamais appréciées. On peut penser que, dans ce monde de détraqués, les femmes seraient plus à même de comprendre cette quête et de donner un coup de main ; pour certaines, oui, mais pour d’autres, disons qu’elles ne sont pas fiables, pour le moins. C’est donc en s’exposant à des risques bien réels que notre adolescente tentera de sauver la mise.

    Le portrait que dresse Woodrell de ce clan des Dolly glace le sang. Le chemin de la criminalité et de la perpétuelle violence semble être le seul à s’offrir aux enfants. Hostiles à tout étranger et même dangereux pour les membres de leur propre clan, les adultes semblent enferrés dans une vision du monde où l’espoir n’existe pas et la compassion encore moins. Dans un tel contexte, la détermination et la résilience de Ree sont admirables et nous la rendent d’emblée fort sympathique. J’ai aimé la faible lueur qu’elle fait luire dans cet environnement malsain au cube. L’auteur sait poser le doigt là où ça fait mal, et il le fait bien !