#1042 Aujourd'hui 15:42:49
@ Isallysum Oui dans le mesure où il éclaire une facette de la relation entre Alexia et son mari.
Nu dans le jardin d’Éden de Harry Crews
Peut-on dynamiser un trou perdu où se trouvait auparavant une mine de phosphate alors que les rares habitants perdent graduellement foi en la chimère qui les ont fait rester après la fermeture de l’exploitation ? Tel est l’arrière-plan de ce curieux roman qui s’attarde en fait à bien d’autres aspects que celui-ci, qui, finalement, ne sert que de décor — ou de prétexte — à fouiller les états d’âme de cinq personnages en quête de raison de vivre : un énorme obèse, un jockey déchu, une pute, un habitant désespéré et une vierge à l’hymen de fer.
Ce roman s’attache à l’importance des corps, vus parfois comme des prisons, parfois comme des déterminants existentiels, parfois comme des armes. C’est aussi une histoire qui se sert des contrastes frappants entre les acteurs, aussi bien dans leurs physiques que dans leurs personnalités et leurs ambitions, ou le manque de celles-ci. Tout cela donne un récit étonnant où on se demande où l’auteur veut nous amener. Cela se lit bien, car l’écriture est précise et percutante. Même si ce bouquin ne m’a pas vraiment convaincu, il m’a donné le goût de revisiter cet auteur dont le talent me semble indéniable. Au service d’une autre histoire, peut-être celle du « Chanteur de gospel », sa magie opérerait davantage.