[Le Guin, Ursula] Lavinia

 
  • zazane

    A la découverte des livres

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    #41 12 Mars 2011 14:49:26

    Je viens de le finir et je ne suis pas totalement séduite ... autant la première partie m'a totalement accrochée autant la partie révee avec le poéte m'a barbé et je me suis perdue dans tout ce mysticisme !

    Dernière modification par zazane (12 Mars 2011 15:23:13)

  • Radicale

    Les doigts collés au papier

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    #42 12 Mars 2011 19:52:41

    Je l'ai reçu pour le part' aussi, je pense que je vais le garder pour mes vacances dans une semaine, j'espère ne pas être déçue...
  • zazane

    A la découverte des livres

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    #43 12 Mars 2011 21:25:04

    il me tarde de savoir ce que tu en penses !
  • Radicale

    Les doigts collés au papier

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    #44 20 Mars 2011 16:36:57

    C'est parti, je le commence pour le part' !
    J'espère que ça va me plaire !
  • Radicale

    Les doigts collés au papier

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    #45 23 Mars 2011 11:46:37

    ça y est, je l'ai lu et j'ai publié mon avis, contrairement à Zazane c'est finalement la partie plus onirique qui m'a vraiment plu !

    Lavinia est une vraie  belle découverte, qui part de l'idée suivante : corriger l'oubli de Virgile dans l'Enéide, en donnant une voix, une histoire, une texture, une saveur au personnage de Lavinia, dernière femme du héros mythologique Enée, tout juste évoquée dans l'épopée du poète.

              Lavinia, c'est tout d'abord une histoire intéressante en elle-même, prenante, avec une héroïne bien campée, qui se tient la tête haute. L'univers est réaliste, bien documenté, avec force détails sur les coutumes et dieux latins de l'antiquité.

              Mais c'est aussi, et c'est ce que je retiendrai du livre, la possibilité d'un second degré de lecture : le point de départ du roman est extrêmement original dans la mesure où Lavinia reconnait sa non-existence réelle, ou plutot sa contingence, son statut de personnage de papier, tout en revendiquant sa réalité grâce au pouvoir créateur du poète. L'intrigue va même plus loin, puisque c'est le personnage de fiction qui donne corps en poète, en racontant sa rencontre avec Virgile alors qu'il est aux portes de la mort. A la manière de Tchouang-Tseu qui se demande s'il rêve qu'il est un papillon ou s'il est un papillon qui rêve qu'il est Tchouang-Tseu (ou comme dans les Fleurs bleues de Raymond Queneau), le lecteur se demande si c'est le poète qui rêve de son personnage, ou le personnage qui rêve de son créateur. Les rôles peuvent être inversés ici, Lavinia est tout à fait capable de donner chair à celui qui l'a inventée. J'ai adoré ce paradoxe, cette réflexion et cette mise en abime sur l'acte de création par l'écriture, avec le personnage et l'auteur qui se nourrissent l'un l'autre.

    Mais que dois-je faire à présent ? J'ai perdu mon guide, mon Virgile. Il me faut continuer, parcourir seule tout ce qui reste après la fin, tout le reste du monde immense, confus, illisible.
    Que reste-t-il après une mort ? Tout le reste. Le soleil qu'un homme a vu se lever se couche même s'il ne le voit pas. Une femme s'assoit pour tisser la pièce qu'une autre femme a laissée sur le métier.
    J'ai trouvé mon chemin jusqu'ici bien que le poète ne m'ait pas indiqué le chemin. J'ai tout déduit sans me tromper grâce à ce qu'il a dit, aux indices qu'il m'a laissés. Je l'ai suivi jusqu'au centre du labyrinthe. A présent je dois seule trouver la sortie. Ce sera plus long, plus lent, à vivre, mais pas si long, je pense, à dire.


              Enfin, on trouve une belle réflexion sur la guerre tout au long du roman :
    On dit que Mars absout le guerrier des crimes de guerre, mais ceux qui n'étaient pas guerriers, ceux pour qui on prétend se battre quand bien même ils n'ont jamais voulu la guerre, qui les absout, eux ?

              En résumé, alors que tout part d'une épopée, c'est un très beau texte qui prend les accents d'une tragédie antique, avec des thèmes similaires (accepter son destin, refuser ou obéir aux coutumes ancestrales, faire des choix face à un dilemme et en assumer les conséquences), un discours qui serait digne d'un monologue théatrale et surtout, une voix, une voix très forte, une voix magistrale, une voix qui porte, qui charrie un flot d'émotions, mélancolique, une voix qui donne définitivement vie à Lavinia et qui lui rend, enfin, justice.


    ça me donne envie de lire d'autres Ursula Le Guin !

    Dernière modification par Radicale (23 Mars 2011 11:47:55)

  • julien le naufragé

    Lecteur assidu

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    #46 26 Mars 2011 16:05:19

    Comme j'en ai lu que du bien hé bien je me suis offert ce livre. Reste à trouver le temps de le lire, mais je crois que cela me fera une belle première découverte pour cette auteure.
  • Pitivier

    Néophyte de la lecture

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    #47 01 Avril 2011 11:32:12

    Serafina a écrit

    Je l'ai commencé, et j'ai arreté au bout de 50 pages .. J'ai detesté le style trop ampoulé, trop poétique. Je deteste la poésie, ce n'est pas pour rien. J'ai trouvé ca trop contemplatif, trop d'introspection, bref, vraiment pas mon trip.


    Tout pareil sauf que je m'accroche encore pour le moment. Mais si tout le livre est comme ça, ça va être dur dur dur.

  • EloDesigns

    Magicien des lignes

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    #48 08 Septembre 2011 18:24:28

    Dès les premières pages de ce roman, l’auteur nous entraîne dans une autre civilisation, une autre époque, un autre monde… L’histoire de Lavinia fille, femme puis mère de rois m’a beaucoup touché et j’ai beaucoup aimé suivre son évolution, son apprentissage pour devenir une femme, ses convictions,ses croyances et ses désirs.  Tout au long du livre, elle va rester fidèle à elle-même pieuse et droite, juste et tendre. Aux côtés de son père elle va apprendre la guère, la politique, les enjeu des traités de paix et le deuil ainsi que la folie de sa mère. Malgré tout ce qu’elle va vivre, c’est une femme qui reste digne et forte et qui se bat pour ce qui est juste. Dans ce livre, on voyage dans une autre civilisation qui nous apprend ses croyances, ses oracles, ses guerres et son sens de la justice. Les nombreux personnages sont tous travaillés de façon à ne pas laisser indifférent comme par exemple Amata, la mère de Lavinia, ou encore Tyrus qui sont absolument détestable alors qu’au contraire Lavinia, Enée et Silvius sont des personnages droits et juste, dotés d’un sens des valeurs que j’ai vraiment apprécié et qui me les as rendus très attachants. Enée est un personnage fort et droit qui revient de loin puisqu’il a du porter le deuil fuir sa cité et survivre coût que coûte jusqu’à la terre promise par les présages. L’auteur tire son histoire et ses personnages de l’Enéide, poème épique de Virgile qui deviendra lui même un personnage qui entrera en contact avec Lavinia. Les scènes d’actions se succèdent avec les différentes guerre plus ou moins longues et s’en suivent des temps plus calme mais pas pour autant ennuyeux. La plume de l’auteur est fluide et le livre se lit relativement vite mais mieux vaut le savourer pour pouvoir prendre conscience et apprécier la poésie, la sagesse et la spiritualité qui en découle.

    Une belle découverte pour ma part avec un livre qui m’a transporté et éblouie par sa poésie et sa sagesse. Un livre à savourer lentement pour mieux l’apprécier et surtout à découvrir ne serait-ce que pour la douceur et la poésie qu’il dégage!
  • Phooka

    Dévaliseur de rayonnages

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    #49 08 Septembre 2011 18:48:13

    Voilà un post qui fait plaisir. Je garde tjs un souvenir ébloui de cette lecture!
  • EloDesigns

    Magicien des lignes

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    #50 08 Septembre 2011 18:57:36

    Tout pareil c'était une belle surprise! :ok: