DegasAntonio Tello2007

Nul autre peintre, comme Edgard Degas (1834-1917) n’eut entre les mains les clés de la « modernité », étape marquée par la prétention du progrès infini et l’omnipotence de la raison. Cependant, pour y accéder, lui-même s’imposa la consigne d’« envoûté la vérité » et le proposer ainsi à son entourage. Ce déploiement d’exorciste suffit à ce que les messieurs sensés de son temps le regardent du coin de l’œil. Aujourd’hui, quand on sait que la «modernité» déboucha sur les tranchées d’une Grande Guerre, prémices d’une autre folie guerrière beaucoup plus sanglante, rien n’est mieux que de contempler les tulles évanescents qui enveloppent ses danseuses et le geste de déchirure qui les déshabille. Telles sont les vérités qui envoûtèrent son génie.