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Stefan Zweig2014

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UN HUMANISME COSMOPOLITE

Après le désastre de la Première Guerre mondiale, l'Europe va-t-elle à nouveau se transformer en champ de bataille et achever de se détruire elle-même ? C'est la question qui tourmente Stefan Zweig depuis 1933. Le 18 février 1934, la police perquisitionne sa maison de Salzbourg, sous le prétexte de rechercher les armes que le Republikanischer Schutzbund (organisation paramilitaire du parti social-démocrate) y aurait cachées. «Cet épisode en lui-même insignifiant me fit prendre conscience du sérieux de la situation en Autriche et de la pression irrésistible exercée par l'Allemagne», écrit Zweig à la fin du chapitre de ses mémoires intitulé «Incipit Hitler». Quelques jours plus tard, il quitte Salzbourg pour Londres. Depuis son dernier séjour à Vienne et à Salzbourg, il savait que l'Autriche était perdue, mais ajoute-t-il au même endroit, «je ne me mesurais pas encore de l'étendue de la perte que j'avais subie».
«Comment faire baisser cette fièvre constante, humaniser à nouveau l'atmosphère, purifier l'organisme empoisonné de haine ?», se demande Stefan Zweig au début de sa conférence de 1938 «L'histoire de demain», qui ouvre le recueil de ses Derniers messages. Comment se fait-il que, malgré le traumatisme de la Première Guerre mondiale, «la génération actuelle, celle de 14-18, qui est au pouvoir dans la plupart des pays,» n'ait pas perdu le «goût de la violence et de la haine, célèbre la force, idéalise la guerre ?»

Le tragique et l'histoire

Dans un texte de 1919 intitulé «La tragédie du manque de mémoire», Zweig déplorait déjà la tendance à l'oubli des horreurs de la guerre qui se manifestait un an à peine après l'armistice de 1918. À nouveau, écrivait-il, les peuples européens se préparaient à la guerre. À nouveau le nationalisme se faisait bruyamment entendre et Zweig ne pouvait plus y voir qu'un tissu de mensonges effrayants. Une union européenne fraternelle serait la seule perspective raisonnable, mais aucun responsable politique n'osait le dire et les discours patriotiques se donnaient libre cours.
En 1914, rappelle Stefan Zweig dans son éloge de L'Été 14 (l'avant-dernier volume des Thibault de Roger Martin du Gard, publié en 1936), qui conclut le présent recueil, «la guerre était devenue pour l'Europe un phénomène périmé, à la réalité duquel on ne croyait plus et dont on ne se faisait plus une idée bien claire». Si la guerre commença malgré tout, c'est parce que, jusqu'au dernier moment, personne ne la crut possible, écrit Zweig. Mais en 1938, la guerre est «annoncée, préparée, ouvertement et clairement. Pour ceux qui la veulent, il sera extrêmement facile de la déclencher, comme on tourne un robinet à gaz». Comment expliquer ce que Zweig interprète comme une tragique résignation des Européens ? Leur esprit, répond-il, a été intoxiqué par le nationalisme et par une vision de l'histoire européenne qui leur suggère que la guerre, et non la paix, est la norme. --Ce texte fait référence à l'édition Broché.

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2014 Editions Bartillat (Omnia)

Française Langue française | 252 pages | Sortie : 9 janvier 2014 | ISBN : 2841005208

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