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« Pourquoi est-ce toujours le romantisme, et jamais le rationalisme, qui donne l’impression d’être plus profond et de se rapprocher davantage de l’essentiel ? Il n’est tout de même pas exclu que ce que Derrida appelle « une philosophie assurée dans son humanisme libéral et démocratique de gauche » puisse être néanmoins une grande philosophie, ni même que notre siècle en ait donné certains exemples. Il ne va pas de soi que la profondeur doive toujours être située du côté de l’inquiétant et du diabolique et que la pensée rationaliste, libérale, démocratique et humaniste soit nécessairement condamnée à en rester à une analyse superficielle des choses. L’analyse de la situation du monde contemporain qui est proposée par un rationaliste comme Musil me paraît bien supérieure, pour ce qui est de la perspicacité, de la subtilité et du sens de la complexité, à celle de Heidegger.
La réponse bien connue des heideggeriens à ce genre de remarque est évidemment que la valeur d’une interprétation réside dans sa capacité de remonter jusqu’aux présupposés qui sont réellement fondamentaux, et cela signifie jusqu’à la métaphysique. Comme il le dit, c’est toujours la métaphysique qui constitue le fondement d’une époque et qui constitue le principe directeur de tous les phénomènes qui s’y produisent. J’ai toujours trouvé cette idée extrêmement peu convaincante et même, pour tout dire, assez ridicule. »
2009 Editions Agone (Banc d'essais)
Langue française | 320 pages | Sortie : 5 mars 2009
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