Et même une vie ne suffirait pasCameron Filipe

« Les mots viennent, avides de la douleur de l’amour, et moi qu’est-ce que je peux faire à part les sustenter. Il y a ce garçon, il est beau il me plaît, tenez, écrivez, écrivez quitte à me brûler. C’est dangereux. C’est illusoire. Peut-être est-ce là le plus grand drame de mon existence : aimer la vie aussi fort et ne me nourrir que de ses illusions. Parfois même, je ne discerne plus rien. L’écriture devient l’écume qui efface la frontière entre le réel et l’imaginaire, comme celle entre l’accalmie des vagues et la chaleur du sable. Je cours et le besoin d’inventer le besoin de créer me rattrapent toujours, je m’enfonce, je lâche prise, j’invente et je crée.

Mais ce garçon-là, j’en suis sûre, il existe… Mon cœur bat si fort, bien sûr qu’il existe. »