La Forêt perdueMaurice Genevoix1967

Depuis longtemps, le seigneur Abdon ne chasse plus qu'au vol dans la plaine, sans jamais pénétrer dans l'épaisse forêt qui la borde. Non par crainte - il l'a expliqué à Florie, sa petite-fille - mais "pour qu'il y ait un monde sans hommes, sans armes d'hommes, où la vie et la mort ne voient point transgresser leurs lois, où les bêtes puissent mourir enfin de leur vraie mort de bêtes, de leur belle-mort".
Son fils Bonavent, lui, n'a de cesse qu'il n'ait frayé son chemin dans ces brousses et taillis. Comme son piqueur et ami La Brisée, il veut les dominer, les conquérir. Ils chassent passionnément jusqu'au jour où le Grand Cerf, roi de ces bois sauvages, répond à leur défi et tue Bonavent.
A son tour, Florie s'en ira chasser en compagnie de La Brisée, le piqueur fidèle. Le vieux Waudru lui a pourtant dit qu'il est d'autres moyens de régner sur la forêt, elle n'a pas encore compris la leçon du vieil homme qui passe au pays pour un peu sorcier.
C'est plus tard, quand ses chasses enragées la mènent dans la clairières où sn père a été vaincu par le Cerf, que Florie commence à comprendre le secret de la Forêt perdue, dont la beauté donne une résonnance magique à ce roman des bêtes et des bois