Les petits soldats du journalisme
François Ruffin2003

Synopsis

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TRES BON

Le CFJ, Centre de formation des journalistes, existe depuis 1946. Le but de cette école que l’on intègre sur concours après deux années d’université au minimum est de former l’élite journalistique puisque le centre, situé à Paris rue du Louvre, se targue lui-même d’être "une école d’excellence". En fait d’excellence, François Ruffin, qui est sorti de l’école il y a peu, a surtout trouvé une gigantesque machine qui "fabrique des journalistes-techniciens à même de produire une information-marchandise qui alimente l’industrie de la presse". Rassemblant quantité de souvenirs personnels, de paroles d’étudiants qui ont connu le même désenchantement, citant la parole des directeurs exhortant cette petite troupe d’élites à ne pas réfléchir, François Ruffin raconte de l’intérieur comment on devient "un gratte-papier obéissant", "habitué à produire du vide". L’habitude de recopier les dépêches AFP, la logique de remplissage, la collusion trop fréquente entre information et communication (le plus souvent au profit de grandes firmes), la reproduction des poncifs et clichés et, en conséquence, la négation de tout style et de toute pensée, l’acceptation "d’un mode de production routinier", et surtout la connivence entre tous le médias, prédisposés à faire plus ou moins tous la même chose… Ruffin met en scène le théâtre (de marionnettes) du journalisme tel qu’il le conçoit.

Les Petits Soldats du journalisme ne se veut pas un pamphlet. Pas non plus, malgré les apparences, une dénonciation virulente. Il s’agit d’une enquête sans concession menée par un ancien élève de l’école qui s’insurge contre l’appauvrissement du contenu des médias. Voilà qui permettra aux lecteurs non compatissants de prendre la distance qui leur conviendra... Le texte de François Ruffin est accompagné de plusieurs dessins humoristiques et satiriques de Faujour. L’un deux représente un directeur de l’information sermonnant son stagiaire : "On s’en fout que tu n’aies rien à dire, l’important c’est de l’écrire"… --Denis Gombert

2 éditions pour ce livre

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2018 Editions Hachette (Pluriel)

Française Langue française | 288 pages

2003 Editions Les Arènes

Française Langue française | 272 pages | ISBN : 2912485495

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2 commentaires

  • Nakalire Le 25 Juillet 2018 à 11:44
    Ce document donne à voir les dérives du fonctionnement productiviste qui est en place dans le milieu du journalisme. Une question se pose : est-ce réellement la priorité des médias que d'informer ? Ruffin fait part de sa désillusion avec simplicité et humour.
  • Naulie Le 17 Septembre 2018 à 23:32
    Certains reprochent à ce livre d'être "trop à charge". Je trouve au contraire qu'il a le mérite de prendre position et d'éclairer une triste réalité, celle de la misère du journalisme en général, avec son mépris du public, son absence d'indépendance, sa culture du vide, sa course après une actualité soi disant imposée. Un bon essai, avec en bonus les excellentes caricatures de Faujour !

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