Il est temps de donner les dernières nouvelles littéraires. ;)
J'ai récemment fait l'acquisition de 3 livres. Une nouvelle sortie :
La terre des morts de J-C Grangé. Ainsi que 2 livres de seconde main :
Le magasin des suicides de Jean Teulé et
Excusez les fautes du copiste de Grégoire Polet.
Mais pour ce qui est des dernières lectures en date. Il y a eu à boire et à manger.
Je suis tombé sur ce petit livre par le plus grand des hasards. J'en avais déjà vaguement entendu parlé mais je n'aurais plus su dire si c'était en bien ou en mal (pas même certain qu'un avis m'ait été donné). Bref, c'est surtout le titre de livre qui m'intriguait, d'autant qu'il se présentait comme un livre philosophique. J'ai donc pensé que
Eloge de la faiblesse de Alexandre Jollien était un genre d'essai basé sur son expérience personnelle. Je décidai donc de l'emprunter avec enthousiasme. Et à partir de là, ça n'a été que désillusion.
Eloge de la faiblesse se révèle très vite être une autobiographie au titre pompeux et inapproprié. En effet, ce livre se veut ''original'' par sa forme : un entretien imaginaire entre l'écrivain et Socrate. Mais peut-on parler originalité quand le seul rôle de "Socrate" va être de poser des (bêtes) questions à notre auteur. Mais nulle interrogation philosophique là-dedans, non non, seulement des questions personnelle concernant Alexandre Jollien : son enfance, son parcours, son handicap, ses amitiés, ses difficultés... Et seulement pour cela prendre Socrate comme interlocuteur, quelle modestie...
Alors oui j'ai lu la préface et je sais comment il l'explique tout ça mais ça n'empêche pas qu'il y ait hypocrisie sur la marchandise. En effet, il joue la carte de la philosophie dans la présentation et dans l'introduction. Or ce n'est pas 3 ou 4 petites citation philosophiques qui font d'un livre un ouvrage philosophique. Et vu la fonction de Socrate dans ce livre ce n'est pas lui non plus qui l'apportera : le Socrate ici présent étant aussi philosophe que si l'entretien avait été tenu par Jean-Pierre Pernaut ou David Pujadas.
Tout cela au final pour juste raconter sa vie sans même (vu les propos) avoir pris de recul (ou si peu) pour la raconter. Parce qu'il ne fait aucun doute que les rancœurs et les amertumes sont encore là et polluent toute possibilité d'arriver à quelques chose de constructif. C'est même tout le contraire puisque final on se retrouve avec un livre au fond plus "plaintif". Pour une livre intitulé "Eloge de la faiblesse", c'est un comble non? Si vous souhaitez une vraie éloge de la faiblesse il faudra donc repasser.
Bref, une étiquette qui se révèle complètement erronée et un titre qui est se révèle être pompeux (pour ne pas dire prétentieux vu le contenu) pour un livre qui ne tient pas ses promesses.
A la base, cet emprunt à la bibliothèque n'était pas de moi mais lorsqu'on m'en a parlé, je me suis souvenu que j'avais déjà entendu parlé de cette histoire quelques années auparavant. Le livre n'étant pas encore rendu à la bibliothèque, j'en ai profité pour le lire sans trop savoir où il allait m'emmener. Je me souvenais de cette histoire de bibliothèque des livres refusés chez les éditeurs mais
Le mystère Henri Pick de David Foenkinos n'allait quand même pas parlé de ça pendant 300 pages non?
Alors non en effet, l'histoire de cette bibliothèque nous sert simplement d'introduction à ce roman, elle est sans doute à l'origine de l'idée de ce roman. Dans cet établissement, parmi les fameux livres recalés, on y découvre un certain
Les Dernières Heures d'une histoire d'amour signé d'un certain Henri Pick. Le livre avec ses mystères se retrouve plongé sur le devant de la scène littéraire. Mais voilà, lorsque l'on creuse, Henri Pick, décédé quelques années auparavant, ne semblait pas être un grand littéraire dans l'âme. Certains commencent à mettre en doute l'identité de l'auteur (et je n'en dirai pas plus pour ne rien spoiler).
A travers ce livre, David Foenkinos nous emmène découvrir l'autre côté du miroir, ce qui se cache dans les coulisses du milieu littéraire. Pour nous permettre d'en faire le tour le plus complet possible, nous faisons très vite la connaissance d'une palette de personnages en tout genre : Delphine une jeune éditrice, Frédéric un jeune écrivain dont le succès ne fut pas au rendez-vous, Jean-Michel Rouche un journaliste ancien critique littéraire, Magali bibliothécaire tenancière de cette fameuse bibliothèque bizarre, Madeleine veuve de Henri Pick, leur fille Joséphine... Pour rendre ce roman encore un peu plus réaliste, les personnages fictifs vont croiser des personnages réels (tels que les éditions Grasset, François Busnel...).
Cherchant à montrer l'univers du livre dans ce qu'il a de plus large, David Foenkinos y montre également comment un livre peut bouleverser une (des) vie(s).
Mais
Le mystère Henri Pick n'est pas exempt de défauts, j'en ai trouvé même quelques-unes désagréables. C'est le seul David Foenkinos que j'ai lu mais ces astérisques et notes de bas de pages! Je n'en ai eu ras-le-bol. Pour donner des infos sur l'histoires ou les personnages, on retrouve des notes de pages qui non seulement ne servent à rien mais en plus coupent dans le rythme de la lecture. Et encore ceci ne serait dérangeant si elles donnaient des éléments pertinents ou drôles. Mais ce n'est pas le cas. Alors à quoi servent-elles? Je l'ignore toujours. Si ce n'est pas intéressants et que ça n'a pas été intégré au texte, quel intérêt?
A force de se balader de personnages en personnages, on peut aussi avoir une impression de décousu car au fil conducteur, et pas la même occasion le "héros" de cette histoire c'est ce livre d'Henri Pick et ses mystères.
Petite déception pour ma part concernant la chute que j'ai vu venir grâce à/à cause d'un petit détail, 100 pages avant la fin... Dommage pour la surprise...
Au final,
Le mystère Henri Pick se révèle être malgré tout une agréable plongée au cœur du milieu littéraire car je pense que l'auteur a souhaité à travers ce livre, à la fois exprimer son amour des livres, rentre hommage à toutes les facettes du milieu littéraire et d'une certaine façon faire un peu de dénonciation.
Je m'étais donc lancé dans ma première lecture commune avec
@iamthelandscape avec la lecture de
Rage de Stephen King. Ca faisait un petit temps que je n'avais plus lu un King autre que les Tour Sombres. C'est toujours un plaisir de retrouver le maître de l'horreur. Même si celui-ci est un peu particulier...
En effet, sans rentrer dans les détails, ce roman de King risque devenir de plus en plus difficile à trouver puisqu'il n'est plus édité. Après des années à le chercher désespérément, j'ai enfin trouvé quelqu'un qui le possédait, ni tenait pas et nous avons donc simplement swaper. Je l'ai depuis moins d'un an, je pensais le lire bientôt et puis l'opportunité s'est ouverte avec iamthelandscape et nous y voici.
Beaucoup des premiers King ceux parmi ceux qui m'ont le plus marqué (Shining, Salem, Carrie, Marche ou crève...) et Rage vient de s'ajouter à cette liste. En effet,
Rage est particulier à plus d'un titre, outre cette histoire d'édition, il marques par son thème, sa fin, sa psychologie, sa subtilité, son dénonciation, son atmosphère...
Charles est un garçon dont la vie n'a pas toujours été facile (on en apprend les détails au fur et à mesure). Un beau jour, Charles sans trop comprendre lui-même ce qu'il fait, rentre armé dans sa classe et prend en otage celle-ci. A partir de ce moment précis, le monde de Charles bascule, et celui de cette classe avec lui. Les langues se délient, les comptes se règlent loin du regard des "adultes". Tandis qu'à l'extérieur, les adultes tentent de libérer les otages.
Ce qu'il se passe dans cette classe est à la fois dérangeant, étonnant, interpellant et captivant. L'atmosphère qui règne dans ce livre est à la fois oppressante et confidentielle. On a l'impression un des nombreux élèves assis dans cette classe : au début on ne comprend pas, on écoute, on compatis, on finit presque par le comprendre. La psychologie du groupe et son évolution sont subtiles et bien gérée. Charles fait peur au début puis peu à peu, cette peur devient empathie. Le syndrome de Stockholm a opéré, même sur nous. Cela fait-il de nous des complices?
Stephen King taille ici une veste au système scolaire et à l'autorité en général, comme si une part de l'ado qui l'a été (et de la rage de cette époque) avait eu la possibilité de lever le poing le temps d'un livre.
Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur ce livre en l'analysant mais dans ce cas, il me faudrait révéler toute la suite de l'histoire et ça je ne peux m'y résoudre. Mais c'est un livre à lire!
L'expérience de la Lecture Commune m'a énormément plu. C'est une expérience à réitérer dés que j'en aurai l'occasion.
@Waterlyly, @honha, @iamtheandscape, @Delphine.B... C'est quand vous voulez pour une prochaine! ;)
Du coup, je suis déjà passé à la suite avec mon premier Shakespeare,
La tempête, ainsi qu'avec
Mortelle transparence de Denis Olivennes et Mathias Chichportich mais pour ce dernier je n'en suis encore qu'au début.