[Suivi lecture] Aryia II

 
  • Magmeeko

    Espoir de la lecture

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    #31 26 Février 2025 20:59:57

    Coucou Aryia

    Contente de lire que tes lectures se passent mieux ! J'espère que le reste de la saga Steam Sailors t'embarquera autant que ce premier tome !
    J'espère aussi que tes problèmes de santé commencent à s'apaiser et que tu parviendras à retrouver un rythme de lecture qui te convient (ainsi que la motivation ...).

    Bonnes lectures !
  • Aryia

    Correctrice

    Hors ligne

    #32 02 Mars 2025 13:24:15

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    Et un nouveau mois d’envolé … je ne sais pas trop si je pense « enfin » ou « déjà » : d’un côté, février m’a semblé terriblement long (sans doute car je n’étais pas en forme), et de l’autre, j’ai l’impression de ne pas l’avoir vu filé. Quoi qu’il en soit, c’est l’heure de faire le bilan !

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    VOS GENTILS PETITS MESSAGES
    @Magmeeko → Merci pour ton petit mot. Jour après jour, je me sens un peu mieux, et il semblerait que l’envie de lire revienne en même temps … je croise les doigts pour que cela dure ! Bonnes lectures à toi aussi !

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    Five feet apart de Rachael Lippincott, Mikki Daughtry et Tobias Iaconis [BBM]

    <image> En un mot : poignant. Encore une relecture avec ce roman, et cette fois-ci, c’est toujours une réussite ! La preuve, c’est que je l’ai dévoré en moins d’une après-midi : impossible de le lâcher, j’étais complétement happée par l’histoire ! Celle-ci n’est pourtant pas particulièrement « révolutionnaire » (on est dans une romancette à la sauce Nos étoiles contraires, avec deux ados gravement malades qui tombent fous amoureux), mais elle est particulièrement bouleversante. Même si je crois que, cette fois-ci, c’est surtout l’histoire « individuelle » de chacun des personnages qui m’a le plus touchée.

    Comme la première fois, j’ai été très émue par Stella : non seulement elle combat la mucoviscidose, et donc la peur constante de mourir, mais elle se débat également avec la culpabilité « anticipée » à cause du chagrin que sa mort causera à ses parents déjà brisés par une épreuve récente. Aiguillonnée par cette « exigence » de vivre le plus longtemps possible, pour eux, elle suit avec une rigueur obsessionnelle ses traitements, sans jamais se plaindre, en s’efforçant de tout contrôler, de ne rien laisser paraitre de sa douleur pour ne pas les inquiéter. Cela m’a bouleversée, cette façon qu’elle a de penser à ses parents avant de penser à elle-même, ce besoin qu’elle éprouve de les protéger … C’est touchant, mais aussi terrible, car ce n’est pas l’ordre normal des choses : normalement, ce sont les parents qui protègent leurs enfants …

    Autant, la première fois, Will ne m’avait pas « convaincue » ni touchée plus que cela, autant cette fois-ci, j’ai également été très émue par ce jeune homme. On se rend assez vite compte que son « je-m’en-foutisme », cette apparente désinvolture vis-à-vis de son traitement et des précautions indispensables à sa survie, n’est en réalité qu’un masque de façade pour cacher son ras-le-bol des traitements expérimentaux inefficaces et sa peur de mourir. Il fait semblant de s’en moquer, il tente de se convaincre qu’il s’en moque, mais en réalité, lui aussi n’est qu’un gosse terrifié, perdu. Quand il fait son rebelle, ce n’est pas pour faire son malin, c’est seulement parce que c’est la dernière chose qui lui reste : ne pas laisser la maladie (et les soins qu’elle nécessite) dicter le temps qu’il a devant lui. Lui aussi a besoin de contrôle, mais pas de la même manière que Stella …

    Bien évidemment, leur rencontre fait des étincelles : un duo pareil, c’est un coup à faire sauter l’hôpital ! Mais ça marche : on a beau être face à deux potentiels condamnés à mort (à court ou moyen terme, au mieux), c’est un récit qui m’a fait plus d’une fois sourire, voire fait glousser. Ils ont parfois de ces idées extravagantes, ces ados ! Mais c’est aussi un roman, on s’en doute, qui m’a énormément fait pleurer : certains passages sont absolument déchirants, d’autres horriblement effrayants. Une fois encore, j’ai été secouée par ce roman, mais j’en ressors avec le sourire. Car c’est avant tout une histoire d’amour toute douce et mignonne !

    Pour toujours... jusqu'à demain de Sarah Dessen [BBM]

    <image> En un mot : chamboulant. J’ai une longue histoire avec ce roman. Ma maman me l’a offert lorsque j’étais en cinquième, quelques mois après le décès de mon père biologique (avec qui j’avais eu une relation très compliquée). À ce moment-là, je ne lisais plus que de la fantasy, trouvant dans les mondes imaginaires une échappatoire à la morne réalité. Mais comme c’était un cadeau de ma maman, j’ai accepté de faire une exception … et je ne l’ai pas regretté. Du tout. Car ce roman est devenu l’un de mes préférés, et il l’est encore aujourd’hui.

    Dans l’absolu, l’histoire est plus simple, banale, ordinaire tout du moins : une jeune fille blessée par la vie rencontre un jeune homme qui l’aide à retrouver gout à la vie (car ils tombent bien évidement amoureux) … Mais c’est un roman de Sarah Dessen, et cette autrice est vraiment douée pour transformer un schéma « trop classique » en quelque chose de profondément profond et bouleversant. C’est difficile de dire exactement comment elle s’y prend, mais c’est vraiment ce que je ressens à chaque livre d’elle : c’est toujours la même chose, et pourtant, c’est toujours différent, et toujours aussi fort. Elle arrive vraiment à insuffler la vie à ces histoires, ou peut-être plutôt à transformer la vie (la vraie) en histoire. Ça sonne toujours très juste, et du coup, ça « frappe » toujours en plein cœur.

    Et bien sûr, je pense que celui-ci me touche bien plus que tous les autres car je l’ai découvert au bon moment … et que je le redécouvre toujours au bon moment. Sans foute car j’ai toujours besoin de la piqûre de rappel que m’offre l’histoire de Macy. Comme elle, j’ai ce besoin obsessionnel et compulsif de « contrôle », cette impression que je dois absolument tout faire pour « réussir », pour accomplir quelque chose, pour avoir une valeur, pour justifier mon existence. Et j’aimerai, comme elle, réussir à me sortir de cette prison du perfectionnisme pour me laisser aller à plus de spontanéité, plus de vérité peut-être aussi, même si contrairement à elle, je n’ai pas encore réussi à apprivoiser ce lâcher-prise qui me semble si salvateur. Après, contrairement à elle, je n’ai pas une Délia prête à m’embaucher sur un coup de tête car ma tête lui convient, et je n’ai donc pas vraiment la possibilité de « tenter » quelque chose de complétement dingue : malgré tout le réalisme que Sarah Dessen met dans ses romans, il y a quand même certaines choses qui restent (malheureusement) trop rocambolesque pour la réalité !

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  • Grominou

    Administratrice

    En ligne

    #33 02 Mars 2025 13:32:49

    Coucou Arya! Tu décides toi-même ton genre du mois ou c'est pour un challenge?
  • M.Kate

    Chercheur de mots

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    #34 02 Mars 2025 17:24:41

    Tes récap sont toujours aussi chouettes.
    J'ai hâte d'avoir ton retour sur l'Année de grâce que j'avais particulièrement apprécié.
  • Mana_

    Administratrice

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    #35 02 Mars 2025 17:34:35

    Aryia a écrit

    J’ai plutôt bien lu ces derniers jours, j’espère que cela annonce un retour à un rythme un peu plus régulier, mais je pense qu’il faut que je me rende à l’évidence : l’époque où la lecture était le centre de toute mon existence est révolue. Non pas que je n’aime plus lire, bien au contraire, cette époque me manque beaucoup, mais je n’arrive plus à lire comme avant : non seulement je n’ai plus la même motivation pour me lancer dans une quelconque activité, mais en plus, ma concentration s’est énormément étiolée et c’est devenu très difficile de lire « tout le temps », car je perds bien plus vite le fil qu’avant …


    Je pense que, passer un certain stade (ou un certain âge), c'est quelque chose qui arrive tout un chacun. A l'âge adulte, l'esprit s'encombre de bien plus de choses (adieu l'insouciance de la jeunesse ?). Il faut l'accepter et ne surtout pas forcer. Comme tu peux le constater dans ton dernier poste, l'envie de lire revient quand le quotidien s'apaise.
    J'espère pour toi que cette accalmie durera !

    Bonnes lectures à toi =)

  • Aryia

    Correctrice

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    #36 09 Mars 2025 17:56:50

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    Il ne faut jamais crier victoire trop vite : j’ai été rattrapée par mon apathie chronique, et je n’ai quasiment rien lu de la semaine. Et même si, bien évidemment, j’espère réussir à surmonter ce blocage pour la semaine qui vient, je n’arrive pas à me sentir très optimiste. Alors que tous les livres de ma PAL prévisionnelle du mois me donnent terriblement envie ! Mais je n’arrive vraiment pas à me « lancer » dans une activité, quelle qu’elle soit, et c’est frustrant de passer ses journées à regarder le mur en attendant que le temps passe, car on n’arrive pas à trouver l’impulsion nécessaire pour faire quelque chose !

    VOS GENTILS PETITS MESSAGES

    @Grominou → Alors pour le genre du mois, je décide par moi-même ! Je vais essayer d’alterner entre genres « réalistes » et genres de l’imaginaire, histoire de varier un peu les plaisirs. Et je pense que je vais quand même me concentrer sur les genres pour lesquels j’ai le plus de lectures imposées pour le challenge « Progress & PAL », vu que c’est vraiment mon objectif de l’année de lire un peu tous ces livres choisis par les autres participants !

    @M.Kate → Alors du coup, « L’année de grâce » va être ma prochaine lecture ! J’avais lu un ou deux chapitres le jour où je l’ai acheté, donc je pars plutôt confiante … Du moins, le début m’avait vraiment beaucoup intriguée !

    @Mana_ → Oh malheur, mon cerveau essayerait donc de me dire que ça y est, cette fois-ci, je suis vraiment adulte ?! Plus sérieusement, je pense qu’effectivement, c’est sans doute normal de ne plus appréhender les loisirs de la même manière que quand j’étais plus jeune … même si j’ai vraiment un mal fou à franchir ce cap.

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    La guerre des clans, cycle 5, tome 3 : La première bataille de Erin Hunter [BBM]

    <image> En un mot : douloureux. J’ai toujours beaucoup de mal à lire (ou relire) ce tome : comme son nom l’indique, c’est celui où débute en quelque sorte cette fameuse « guerre des clans ». Et on a beau deviner/savoir, justement, où tout ceci va nous mener, on passe l’intégralité du roman à s’accrocher à ce menu espoir qu’ils parviendront à éviter cette bataille, qu’ils auront tous suffisamment de bon sens et de modération pour mettre fin à cette escalade de méfiance et de mépris, de rancune et de rejet … Mais l’issue est inéluctable, et on en vient doucement à espérer seulement que le conflit ne sera pas trop meurtrier, et qu’il leur fera prendre conscience qu’il ne faut plus jamais recommencer à s’entretuer de cette manière …

    Malheureusement, chez les chats comme chez les hommes, le désir de paix n’est visiblement pas suffisamment puissant pour contrebalancer jalousie, soif de pouvoir, de vengeance, mégalomanie et tyrannie … En dépit des efforts acharnées de ces quelques « espéreurs » de paix, c’est bien la peur et la colère qui dictent le comportement de chaque groupe : chacun ne voit en l’autre qu’un danger potentiel, qu’il faut éliminer avant qu’il ne passe à l’attaque. Et forcément, chacun voyant l’autre se préparer à combattre, cela ne fait que les conforter dans leur certitude qu’ils sont dans leur « bon droit » à se « protéger » contre l’autre. C’est vraiment terrible, cette folie collective de la guerre qui se glisse au fond des cœurs et des esprits. Ça fait froid dans le dos, et plus d'une fois, j'ai été obligée de poser le livre en toute hâte, la gorge nouée, le coeur serré, incapable de poursuivre ma lecture tant elle était déchirante, dramatique.

    Ce tome est un des plus terribles de toute la saga, car il est effroyablement réaliste : plus que jamais, on entrevoit les humains derrière les chats, car nous ne sommes finalement pas plus "humains" que ces chats "sauvages" ...

  • Aryia

    Correctrice

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    #37 19 Mars 2025 09:51:19

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    Nous sommes en mars, et je commence déjà à perdre en régularité sur ce suivi, c’est du beau … Il faut dire que dimanche, je n’aurai pas eu grand-chose à dire, car je n’avais pas encore terminé « L’année de Grâce ». Mais c’est désormais chose faite ! J’aimerai dire que je vais lire plus désormais, mais il semblerait que cette bonne résolution ne soit jamais tenue …

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    L'année de Grâce de Kim Liggett [BBM]

    <image> En un mot : percutant. Je dois bien l’avouer : j’avais beau avoir trouvé les premiers chapitres prometteurs lorsque je l’ai acheté, j’avais une légère appréhension au moment de commencer ce roman. Pour la simple et bonne raison qu’il est souvent comparé à « La servante écarlate », et que l’autrice met d’ailleurs une citation de ce roman en exergue. Et j’avais très proprement détesté « La servante écarlate », que j’avais vraiment trouvé creux, fade, sans histoire, sans intérêt … et beaucoup trop militant à mon gout. J’avais donc peur d’être tombée une fois de plus sur un énième manifeste féministe mal déguisé en roman, car c’est très à la mode de nos jours.

    Heureusement pour moi et pour mon compte en banque (vu que j’ai craqué pour l’édition collector), ce ne fut pas le cas. Et même si je n’ai pas eu de franc coup de cœur pour ce roman, je l’ai malgré tout beaucoup aimé. Déjà parce qu’il s’agissait, effectivement, d’un ROMAN : l’autrice ne nous oblige pas à voir un quelconque message matraqué à chaque page, elle nous offre bel et bien une histoire, une intrigue, un récit. Avec de l’action et de l’émotion, et certes un peu de réflexion et de prise de position de la part de l’héroïne, mais rien de trop parasitant. C’est avant tout un récit riche en tension, en violence également, mais avec une pointe de poésie et de tendresse : c’est à la fois dur et doux, sombre et lumineux.

    Bien évidemment, tout de même, l’autrice fait tourner sa « société » dystopique autour d’un seul et même aspect : l’oppression et l’exploitation de la femme … et j’avoue, j’ai trouvé que ça rendait l’ensemble aussi superficiel que caricatural, j’aurai aimé que l’autrice aille un peu plus loin pour donner un peu « corps » à ce futur fictionnel. Pour ma part, ce qui m’a le plus fascinée dans cette affaire, c’est comment l’esprit humain est prompt à ne voir que ce qu’ils s’attend à voir, comment une croyance peut en quelque sorte s’incarner dans la réalité et à quel point l’humanité de l’être humain ne tient qu’à un fil : il est si facile de faire sombrer une personne ou un groupe dans une folie destructrice, meurtrière, fratricide … C’est glaçant, et on se demande jusqu’où cela peut aller.

    La fin est très belle, mais également un peu frustrante : tout ne fait finalement que commencer, que s’amorcer, et on aimerait vraiment s’avoir comment cela va se poursuivre … ou se terminer. On est vraiment dans une fin assez ouverte, et même si cela nous laisse la possibilité d’imaginer et d’espérer ce que l’on veut, on aimerait aussi savoir ce que l’autrice avait réellement en tête !

  • Aryia

    Correctrice

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    #38 30 Mars 2025 12:03:29

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    Je suis un peu dépitée, je l’admets : nous sommes fin mars, et je n’ai pas lu la moitié de ce que je souhaitais lire … et je ne sais plus trop quoi faire, car d’un côté les livres prévus me donnent bien envie, mais de l’autre je n’ai pas envie non plus de zapper les livres prévus en avril … Surtout que je n’arrive toujours pas à lire régulièrement, tout comme je n’arrive plus à broder régulièrement, à regarder régulièrement mes séries en cours … c’est la débandade totale, et c’est quelque chose que je déteste vivre, j’ai l’impression de me noyer dans un verre d’eau (car je ne fais rien … mais je suis quand même submergée) !

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    Enig Marcheur de Russell Hoban [BBM]

    <image> En un mot : exigeant. J’avais déjà tenté de lire ce roman l’été dernier, mais je m’étais vu contrainte de l’abandonner, et il s’en est fallu de peu pour qu’il subisse le même sort une seconde fois ! C’est en effet un livre qui demande un fort investissement de la part de son lecteur : il faut être prêt (et capable) d’accorder de l’attention et de la concentration à cet ouvrage pour le comprendre et l’apprécier, et comme je ne suis pas en forme du tout ces dernières semaines, ça a été difficile pour moi de m’accrocher …

    Je suis toutefois fort heureuse de m’être accrochée, car j’ai vraiment énormément apprécié ce récit, et j’ai bien l’intention de le relire lorsque je serai en meilleure forme afin d’en profiter plus encore, et surtout de mieux saisir toutes les petites subtilités qui se cachent derrière le « nouveau langage » mis en scène par l’auteur. A l’instar de notre jeune narrateur, nous devons lutter minute après minute pour comprendre le monde dans lequel nous sommes plongés. Comme lui, nous pataugeons dans une espèce de frustration continuelle, obligés de chuchoter chaque phrase pour tenter de comprendre ce que le petit Enig veut retranscrire, et surtout pour essayer de saisir le « nouveau sens » de ces mots ou de ces expressions détournées de leur signification « actuelle ».

    C’est assez incroyable, comme expérience littéraire, car ça dit sans le dire énormément de choses sur l’importance de la langue, mais c’est également assez épuisant, surtout dans les premiers temps, jusqu’à ce que notre esprit s’habitue à ce « parler » inconnu, jusqu’à ce qu’il parvienne à intégrer suffisamment le parlénigm pour que la lecture devienne un peu plus fluide. Alors on arrive à se concentrer un peu plus sur « l’histoire », qui n’est pas extraordinaire mais n’a pas besoin de l’être, car le plus important, c’est vraiment cette quête de sens qui pousse Enig en avant … et le lecteur par la même occasion. L’espace de ce roman, nous devenons un peu Marcheur, nous aussi, entrainés bien malgré nous dans cette fuite en avant, sans trop savoir ce qu’on cherche véritablement, car les mots n’existent plus pour le décrire …

    C’est vraiment difficile de vous parler de ce livre sans trop vous en dévoiler, car tout l’intérêt repose vraiment dans ce déchiffrement progressif et laborieux, mais je vous encourage vraiment à vous laisser tenter par ce roman. Bien sûr, il n’est pas particulièrement « divertissant », car il demande quelques efforts pour se dévoiler au lecteur, mais c’est vraiment très particulier, très audacieux, et surtout très intéressant. C’est vraiment une lettre d’amour au langage, qui nous exhorte à ne surtout pas laisser notre langue s’enliser, se déliter, sombrer peu à peu dans l’oubli, enfermant les esprits dans un « ici et maintenant » incapable de la moindre réflexion, faute de mots pour les construire …

    Tara Duncan, tome 01 : Les Sortceliers de Sophie Audouin-Mamikonian [BBM]

    <image> En un mot : drôle. Je n’avais clairement pas prévu de me replonger de sitôt dans cette saga si chère à mon cœur (en dépit de tous ses « défauts » détectés par un regard plus adulte) … Mais lundi soir, je me suis sentie vraiment terriblement angoissée et déprimée, et ma maman s’est pointée dans ma chambre, a attrapé le premier tome dans ma bibliothèque et me l’a fourgué d’office entre les mains avec comme consigne de « me changer les idées ». J’ai obéi.

    Et j’ai bien fait. Car c’est exactement ce dont j’avais besoin : une lecture sans prise de tête, totalement déjantée et rattachée à une période bien plus douce de mon existence. Je peux comprendre que bien des lecteurs « adultes » trouvent des tonnes de défauts à ce récit, je reconnais bien volontiers qu’il est bourré de facilités scénaristiques et autres lourdeurs un peu manichéennes … mais c’est vraiment une saga à lire ou relire avec un regard et un cœur de gosse. Il faut juste accepter de se laisser embarquer dans cet univers complétement fantasque, aux côtés de ces personnages hauts en couleur, et de se laisser entrainer dans ces aventures rocambolesques. C’est vraiment une saga qui fait beaucoup de bien au moral si on met un peu de côté nos exigences bien-pensantes d’adultes pour retrouver gout à la magie, au comique de situation, aux rebondissements bienheureux … Si on lâche prise, on se rend vite compte que Sophie est une autrice qui ne se prend pas au sérieux et qui veut juste faire passer un bon moment de détente à ses lecteurs, sans autre prétention.

    Je suis donc vraiment contente de m’être replongée dans cet univers qui a bercé mes années collège et lycée, de retrouver ces héros parfois un peu agaçants mais pourtant si attachants, et de réembarquer pour une saga entière de péripéties et de mystères. Je ne sais pas encore quand je continuerai cette relecture imprévue, mais je confirme ce que j’ai toujours pensé : Tara Duncan reste un antidépresseur/anxiolytique littéraire fiable et efficace, donc je saurai vers qui me tourner au prochain coup de mou !

  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #39 03 Avril 2025 20:20:37

    Tu as titillé ma curiosité avec Enig Marcheur, je le note  (même si il y a peu de chance que je le croise par hasard).
    Quand à Tara Duncan, j'en ai lu quelques tomes quand Fiston était à fond dedans mais je n'ai pas plus accroché que cela (alors que je lisais plein de jeunesse à côté… )

    Et courage ! je vois ce que tu veux dire pour "le verre d'eau" mais c'est un peu de saison, il faut récupérer un peu d'énergie.
    Bonne lecture :)
  • Aryia

    Correctrice

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    #40 06 Avril 2025 19:02:25

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    Encore une très « mauvaise » semaine de lecture, je n’arrive vraiment pas à me poser pour lire. Il y a tout un tas de choses qui tournent dans ma tête, et la seule activité qui arrive vraiment à me calmer est de crocheter des dizaines de paniers devant « Une saison au zoo ». Je pense que tant que je n’arriverai pas à décrocher de cette double obsession (donc tant que j’aurai des pelotes et des épisodes en stock), je n’arriverai à rien d’autre, et ça m’ennuie un peu ….

    VOS GENTILS PETITS MESSAGES
    @Mypianocanta → J’ai vraiment le sentiment que pour « Tara Duncan », c’est soit ça passe, soit ça casse … Et comme je dis, je comprends les critiques de ceux qui n’adhèrent pas, même si ça fait toujours un petit pincement au cœur car c’est un peu la saga qui m’a « sauvée » dans un moment très difficile de mon adolescence (le décès de mon père biologique), donc j’ai forcément un attachement très fort à l’œuvre, à l’autrice (avec qui j’ai beaucoup échangée) et à la communauté de lecteurs … Je pense qu’il faut que je me fasse à l’idée que je vais avoir du mal à trouver des gens qui apprécient à notre époque !

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    Olivier Braxt de Christine Bolbec [BBM]

    <image> En un mot : expéditif. L’autrice nous offre un univers dystopique glaçant au possible. Au nom de la « sécurité » collective, le nouveau gouvernement mondial a mis en place une série de mesures pour assurer l’ordre : non seulement les citoyens sont surveillés en permanence par les caméras et micros de leurs appareils électroniques, mais ils sont également encouragés à surveiller et dénoncer leurs proches et voisins à la moindre infraction (que ce soit posséder des livres interdits ou remettre en question à voix haute les propos du gouvernement) … Je ne parle même pas des puces de « localisation » devenant peu à peu indispensables pour avoir le droit d’accéder aux biens et services de la vie quotidienne (pas de puce sous-cutanée ? pas d’accès au supermarché). Les arrestations et condamnations sont monnaie courante, et les lois restrictives évoluent du jour au lendemain …

    Un univers assez terrifiant, donc. Mais plutôt intéressant également, car il ne semble en réalité pas si « fictionnel » que cela : il se base vraiment sur notre mode de vie actuel, et ça donne vraiment le sentiment que cela pourrait arriver demain … Mais si l’univers vaut le détour, l’intrigue ne suit pas forcément : on est dans quelque chose d’assez banal, pour ne pas dire particulièrement simpliste (tout se résumant finalement à : quelqu’un a découvert un truc ultra secret et essaye de le rendre public, et tout un tas de gens se retrouvent embarqués plus ou moins malgré eux dans cette affaire). Et surtout, on est vraiment dans quelque chose de particulièrement « survolé » : tout va très vite, tout s’enchaine à toute vitesse et la personnalité des personnages n’est donc qu’esquissée, et même si cela a le mérite de se lire très vite, on reste un peu sur notre faim, d’autant plus que la fin est particulièrement expéditive.

    Ajoutez à cela une pointe de … fantastique ? ésotérisme ? mysticisme ? (je ne sais pas trop quelle dénomination utiliser) qui n’a absolument rien à faire dans un roman de science-fiction, et qui casse donc totalement l’aspect « anticipation » du roman, et vous comprendrez que je ne suis pas entièrement convaincue. J’ai trouvé la société dystopique dépeinte par l’autrice intéressante, mais cela s’arrête là, finalement. Je n’en garderai pas un souvenir inoubliable.