#28 17 Avril 2024 11:20:58
Bonjour :)
Deux nouvelles lectures terminées :
<image>Mêlée à deux d'Angeli Morelli
Note : 16/20
Personnages principaux : Mila et Rodrigue
Mon avis : Une petite nouvelle érotique qui cherche à se faire passer pour une longue histoire. L'autrice nous en donne trop puis pas assez. Cette nouvelle aurait mérité d'être plus approfondi parce que tout va trop vite (un "je t'aime" après trois semaines...) et sans assez de profondeur.
<image>
Les possibles de Virginie Grimaldi
Note : 18/20
Personnages principaux : Juliane et Jean
Mon avis : Comme beaucoup d'autres des romans de l'autrice, celui-ci laissera sans doute une trace.
J'ai eu un peu de mal à apprécier le personnage de Juliane au début, surtout à cause de son caractère un peu psychorigide, à l'opposé du mien. La parcimonie de l'humour (ce qui m'a un peu étonnée) aussi. Mais plus on avance dans le livre, plus le personnage se détend, plus l'humour revient, plus je l'apprécie. J'ai aimé le message de lâcher prise que l'autrice veut nous transmettre. Une fois de plus, sous couvert de sujets sérieux et graves (la maladie de son père et le handicap de son fils), l'autrice m'a embarqué dans des émotions qui m'ont fait réfléchir sur ma propre vie.
De plus, elle parle du concept de la famille aidants, ce qu'on voit peu.
Petit plus, tous les morceaux de musique présent dans le livre.
J'ai énormément apprécié le lien entre les deux personnages, si semblables et si opposés à la fois :pink:
Ce qui m'a empêché de mettre 20 :
- la fin un peu trop ouverte
- les démarches administratives et autres que les familles aidants subissent un peu trop survolés à mon goût vu le poids qu'ils pèsent sur ces familles (bien que je comprenne que l'autrice ai choisi de se concentrer sur le côté émotionnel)
- je n'ai pas compris le découpage des parties. Certaines portaient des titres, mais ne contenaient pas du tout ce que le titre nommait (exemple : la colère, le marchandage ...)
Citations :
Spoiler (Cliquez pour afficher)
p 28 : "C'est là, dans les salles d'attente, dans les nuits tourmentées, que j'ai compris le sens premier du terme "patient". Des années pour écarter une surdité, un trouble autistique, un déficit intellectuel, un retard simple de langage, des années pour mettre un mot sur celui qui ne les comprends pas. Dysphasie. Difficulté à produire et comprendre un message.
On se passerait bien d'un diagnostic. C'est une étiquette autour du cou, qui clame que quelque chose ne va pas. Qu'il nomme une maladie ou un handicap, le diagnostic met à la marge, fait faire un pas de côté."
p 106 : - Monsieur Merlan, quelle bonne surprise ! - Je m'appelle monsieur Colin ! Et je vous interdit de toucher à ma poubelle !
Mon père enfile un air étonné qui ne convainc que lui : - Mais de quoi m'accuse-t-on ? Je n'oserais jamais toucher à votre femme."
p 139 : "Le petit Lucas a encore malmené mon fils. Il devrait faire attention, je ne voudrais pas avoir à le menacer, mais il lui manque déjà deux dents."
p 171 : "Depuis toujours, l'approbation des gens détermine mon comportement. Je mets un point d'honneur à ne pas parler fort dans le jardin, pour ne pas gêner les voisins. Pour la même raison, je fais rentrer Geronimo dès qu'il aboie. Je suis exagérément souriante quand je salue quelqu'un. Je laisse passer les voitures coincées au stop, et si un conducteur me remercie, c'est le 14 juillet dans mon ventre. Je laisse passer à la caisse les personnes qui ont moins d'articles que moi. Je ne parle pas fort, je dis s'il vous plaît, merci, bonne journée, il n'est pas exclu qu'un jour je lance "je vous aime" à la boulangère."
p 218 : "- Je ne t'ai donc pas transmis que mon caractère de cochon.
S'il savait. J'hériterai de mon père, des têtes d'Indiens en plâtre et quelques dettes, mais le patrimoine qu'il me lègue est inestimable. Son goût pour la vraie musique, son humour de protection, son nez, ses mains, sa manière de s'essuyer la bouche en la tapotant, le vinaigre sur les omelettes, sa fierté, sa lucidité, son amour des gros mots, son respect des autres, sa générosité, sa nostalgie, son orthographe, ses dents en mousse, sa passion pour le fromage, ses ronflements, ses coins de cèpes, sa pudeur."
p 249 : "Je ne sais pas pourquoi je suis venue. Je n'ai pas envie de parler, or ça s'appelle un groupe de parole, il y avait un indice dans le nom."
p 262 ; - Papa, tu laisseras les ciseaux dans la voiture, OK ? - Pourquoi ? - On ne peut pas se balader dans un supermarché avec des ciseaux à la main.
Il brandit l'outil métallique et l'approche de mon visage : - Tremble, je suis le Freddy Krueger des cuticules !
Son sens de l'humour est solidement accroché, il ne devrait pas disparaître de sitôt."
p 279 : "- C'est possible, m'explique-t-elle. Il arrive souvent que les personnes atteintes de démence ne se rendent pas compte de leur état, cela s'appelle l'anosognosie. C'est pour cette raison que c'est souvent l'entourage qui s'inquiète."