#2 03 Juillet 2013 18:26:02
J'ai été la première surprise d'apprécier autant cette lecture, je l'entamais vraiment avec des pieds de plomb (ou des yeux de plomb? =D ). Au final, je me suis tellement prise au jeu que j'ai continué la suite dans la foulée!
C'est vraiment très intéressant d'avoir le point de vue sudiste sur les droits des noirs. En tant que perdants du conflit, on en a logiquement retenu que le mauvais côté, l'esclavage, mais tout n'est pas aussi simple: ils étaient vraiment de bonne foi, convaincus que les noirs étaient "inférieurs", et les traitaient comme des enfants écervelés dont il fallait prendre soin. Il y a malgré tout une certaine forme de respect envers eux, encore une fois comme envers des enfants pas très intelligents, mais malgré tout ils avaient le sentiment de devoir veiller sur eux. Un peu plus loin dans le deuxième tome, il y a notamment une scène où une femme yankee refuse avec horreur l'idée d'une nounou noire pour ses enfants, parce qu'elle n'imagine pas faire entrer des noirs dans son foyer, et cela choque énormément Scarlett qui aime profondément Mama, a été élevée par elle, et lui porte beaucoup d'estime. Etre Yankee ne signifie pas pour autant ne pas être raciste! Lire "Autant en emporte le vent" ouvre donc les yeux sur ce paradoxe, et permet je pense de mieux comprendre la vision du monde qui les guidait.
Je n'ai rien lu d'autre de Margaret Mitchell, mais ce que j'aimerais savoir, c'est à quel point elle adhérait aux propos de ses personnages. Est-ce que c'est réellement une simple reconstitution historique, ou est-ce qu'elle pense également que les noirs sont de grands singes à moitié civilisés, pas très intelligents, mais fidèles à leurs maîtres et durs à la tâche? Ca reste malgré tout choquant de lire ce genre de choses!
Je donnerais 09/10 à ce livre, pour sa dimension historique, le fait de présenter Scarlett comme un anti-héros égoïste, dure et immature, et la richesse de ses descriptions. Le point manquant est dû à quelques longueurs concernant le conflit!