[Suivi lecture] Errant

Fini il y a une dizaine de jours La patience du diable de Maxime Chattam. Ce deuxième tome de la trilogie Ludivine Vancker exploite habilement le filon du satanisme. L'intrigue principale m'a plu, la progression de l'enquête également de même que le rythme général. Le personnage principal m'a par contre déçu: pourquoi faire de Ludivine une sorte de Bob Morane en jupon, s'exposant toujours au danger sans aucune précaution? L’héroïne qui, dans le tome précédent, se démarquait par son caractère fonceur mais raisonné, tombe ici dans une caricature de poule sans tête difficile à croire. Dommage car le reste est solide même si on peut voir la fin d'assez loin. Est-ce que cela m'empêchera de lire le dernier opus? Sans doute pas...

Deux nouvelles lectures.

D'abord Les assassins de R.J. Ellory. Les tueurs en série dérangent et intriguent à la fois. Ici Ellory en suit un particulièrement retors, qui complexifie peu à peu ses “exploits” et nargue de plus en plus ses poursuivants. Ceux-ci, dirigés par un inspecteur aussi tenace que désabusé, forment une très étrange équipe dont la dynamique est en soi captivante et hors normes. J'ai dévoré ce roman dont la seule faiblesse m'a semblé une fin un peu courte qui nous laisse sur notre appétit quant aux motivations du tueur. Mais dans l'ensemble voici un excellent thriller qui se lit facilement et nous tient en haleine du début à la fin.

Ensuite Ici, ailleurs de Matthieu Simard. Il y a parfois dans la vie des rendez-vous manqués, idem en lecture et c'es tout à fait le cas pour moi avec ce livre. M'a-t-il touché? Pas du tout. L'histoire m'a-telle intéressé? Non plus, quoique le thème aurait pu, mais pas traité de cette façon. Parce que l'espèce de parrallèle entre le village qui se meurt, peuplé d'une famille tellement alambiquée qu'elle n'est pas crédible, et ce couple qui n'en peut plus d'exister m'a semblé bâclé, évoqué plutôt que construit. Certains paragraphes attestent que l'auteur a une belle plume. Mais je laisse le soin à d'autres de le découvrir dans ses autres livres...

Deux lectures délassantes récemment...

D'abord Septième ciel de Janet Évanovich. Les aventures de Stéphanie Plum se poursuivent dans ce septième opus, toujours aussi drôle avec les maladresses de cette chasseuse de primes, son entourage farfelu et ses nombreuses hésitations sentimentales. Lecture légère s'il en est une, cette série a des odeurs de douillette confortable lorsque on veut passer un bon moment sans prise de tête. Aussi vite oublié que vite lu, mais pourquoi bouder son plaisir lorsqu'il est évident?

Ensuite La dompteur de lions deCamilla Lackberg. J'aime les séries policières où l'auteur prend autant soin de l'évolution de ses personnages que des intrigues auxquelles ils sont confrontés. Parmi celles-ci, la série consacrée à Erica Falk se démarque, entre autres parce que l’héroïne est écrivaine, mais surtout par l'accent mis par l'auteure sur la vie de famille, au sens large, de ses protagonistes. Cela donne des romans où l'action fait parfois relâche bien que les intrigues soient toujours bien ficelées. Et pourquoi pas, même si on est dans un polar, s'arrêter à l'occasion sur le ras-le-bol des enfants qui pleurnichent, la détresse de la petite sœur qui se fait toujours embobiner etc. Chose certaine, nous sommes loin ici du flic alcoolique laissé par sa femme... Bref ce neuvième opus de la série ne m'a pas déçu, loin de là!

Ah mais j'ai loupé ton post sur Le dompteur de lions alors que c'est une série que j'aime beaucoup ; d'ailleurs vu qu'en ce moment il n'en parait pas de nouveau, je me demande si je ne vais pas en relire un.
Par contre je ne connais pas du tout Jonathan Franzen.
Bonne soirée :)

Bonjour,

Je reviens parler de ma plongée dans la littérature québécoise récente.Voilà donc mon avis sur le deuxième livre des  5 que je dois lire d'ici décembre. Pas de chance pour Errant !!!, je récidive avec Matthieu Simard. Cette fois, il s'agit de Une fille pas trop poussiéreuse. Ce livre traite d'un thème très souvent abordé en littérature soit la fin du monde anticipée ou déjà arrivée. Toutefois, ici il n'y a ni robots mal intentionnés, ni extra-terrestres envahisseurs. Uniquement le retrait de tout ce que l'on considère aujourd'hui comme évident: eau potable, air pur, nourriture, électricité, wifi, tablettes, ordi, téléphones, automobiles,etc... Au milieu de cette catastrophe, un groupe de survivants font de leur mieux. Personne ne sait ce qui s'est produit. Plusieurs édifices se sont écroulés, une poussière grise recouvre tout, les gens toussent beaucoup et finissent par mourir. L'auteur nous amène dans ce monde apocalyptique en faisant de lui-même le personnage principal. Durant la lecture de ce livre, j'ai souri, j'ai été émue, j'ai eu les yeux mouillés, j'ai été touchée par l'humour et la sensibilité de cet écrivain et plus que tout émerveillée par son écriture originale, percutante, brillante, tendre et vivante. Cet auteur nous prend par la main dès le début du récit et quand on referme le livre, c'est nous qui lui tenons la main. Une merveille en son genre.