#118 31 Août 2020 20:50:15
Une mise à jour s'impose même si je commence à douter de la pertinence de ce suivi...
D'abord j'ai lu Je me souviens de Martin Michaud. L'intrigue de ce roman policier québécois est irréprochable et son dénouement satisfaisant. L'écriture est fluide, les dialogues assez vifs et la construction très rythmée. Bref j'ai bien aimé mais il y a deux bémols qui me laissent un souvenir un peu mitigé. D'abord une invraisemblance dont on peut parler sans divulgâcher puisque c'est vraiment un élément mineur et sans grand rapport avec l'intrigue principale. Lessard agresse un agent de la GRC et lui donne une raclée.. point barre! Aucune conséquence, personne ne revient là-dessus, pas de plainte de la victime, pas de reproche de la hiérarchie; comme si c'était possible.... L'autre aspect qui m'a dérangé c'est le personnage de la grosse Taillon qui devient rapidement caricatural à force d'exagérations. D'ailleurs dans la télé série ce caractère a été édulcoré avec raison. Bref un bon polar avec des cotés moins réussis.
Ensuite La forteresse de la perle de Michael Moorcock. Ce deuxième tome de la saga Elric voit celui-ci s'acoquiner avec une voleuse de rêve pour affronter les différents niveaux de réalité du Royaume des songes. Sans être un spécialiste de fantasy, j'en ai quand même lu bon nombre et j'avoue que cet épisode m'a stupéfié. Les différents mondes reliés à cette quête regorgent de symbolisme et abordent des questions fondamentales en toute simplicité. Le héros passe par toute une gamme d'émotions, de tentations, et seule l'amitié profonde, et ses dons impressionnants, de Oone pourront le stimuler suffisamment pour réussir. Je suis vraiment curieux de voir dans quelle direction le prochain épisode nous mènera.
J'ai enchaîné avec Feuilles d'automne de Adeline Yen Mah. Je me suis passablement ennuyé pendant la lecture de cette autobiographie et l'aurais sans doute abandonné si ce n'avais pas été dans le cadre d'un challenge. Ce livre m'a surtout paru une longue harangue contre une belle-mère acariâtre et manipulatrice, dans le contexte particulier de la Chine du milieu du vingtième siècle. Ajoutant à cela un père indifférent et une fratrie peu fiable et absolument pas compatissante, on comprend que la vie de jeune fille de l'auteure a effectivement dû être un calvaire. Mais celle-ci a quand même réussi à étudier à l'étranger, devenir un médecin ayant une belle carrière aux États-Unis. Mais cet aspect de réussite est occulté par la haine revancharde envers belle-maman... Dommage.
Et finalement j'ai lu La ballade de l'impossible de Haruki Murakami. À chaque fois que je lis un ouvrage de cet auteur je me demande comment il fait pour m'envoûter ainsi avec des histoires qui, de prime abord, semblent plutôt anodines. Ainsi, dans cette ballade, un jeune homme batifole entre deux jeunes femmes, coure les jupons avec un ami et boit du whisky à profusion. En soi rien là pour écrire à sa mère. Mais l'air de rien, voici qu'au fil de conversations, des thèmes existentiels surgissent, les méandres des problèmes de santé mentale apparaissent, la mort rôde à répétition, le banal acquiert de la substance et on nage dans un roman qui interpelle, séduit et convainc. Le tout sur un ton léger malgré les drames, comme si la sérénité de l'écriture transcendait la tristesse du propos. Et ceci sans la touche de fantastique auquel l'auteur nous a pourtant habitué.hMurakami est prolifique, à mon plus grand plaisir, et je compte bien lire l'oeuvre en entier.