#271 28 Mars 2021 21:50:06
L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage de Haruki Murakami
Hanté par son expulsion inexpliquée d'un groupe d'ami, le narrateur se sort de justesse d'une dépression majeure et, quinze ans plus tard, cherche à comprendre les raisons de ce bannissement soudain. Telle est la trame de ce roman pour le moins déroutant. Il y a peu de mystère ici, rien de fantastique non plus, un fion d'ambiguïté tout au plus, car l'introspection domine, même lorsque le personnage interagit avec son seul ami ou sa future flamme. Cela donne un livre plutôt sombre, très lent, où il est difficile de bien cerner ce Tsukuru dans sa quête d'identité. Sur le coup j'ai même été choqué par la fin, bien qu'en décantant elle apparaisse moins abrupte. J'ai déjà lu plusieurs livres de cet auteur, mais c'est la première fois qu'il m'a fallu autant de temps pour entrer dans l'histoire et je n'ai pas non plus retrouvé la magie habituelle. Au final je suis déçu mais je ne regrette pas cette lecture car la recherche de sa personnalité par cet étrange personnage a quand même retenu mon attention.
Sommeil de Haruki Murakami
J'ai retrouvé dans cette nouvelle le Murakami que j'ai tant aimé dans “Kafka sur le rivage” et dans “Chroniques de l'oiseau à ressort”; un peu mystérieux, souvent à la frontière du réel et du rêve, posant ci et là des questions existentielles à l'aide de personnages flous, trainant généralement un vague mal-être. Ici c'est un femme, ayant déjà connu une longue période d'insomnie, qui traverse une quinzaine de jours sans dormir du tout. Bizarrement, plutôt que d'en être abattue et épuisée, elle pète le feu, se remet à la lecture, nage plus que jamais, redécouvre cognac et chocolat. Ce n'est pas que le corps qui est en effervescence, l'esprit également. L'occasion de réfléchir sur son mari, son fils, son propre corps, le sens de la vie et de la mort etc. Les dessins qui parsèment le texte sont en phase avec celui-ci, plus que la fin abrupte et déroutante. J'ai bien aimé.