[Suivi Lectures] Aealo

 
  • Grominou

    Administratrice

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    #1731 15 Novembre 2021 17:35:02

    Aïe aïe aïe!  Tu me fais peur au sujet du Jour des corneilles, qui est sur ma WL mais que j'hésite à lire parce que oui, j'ai lu que c'est dur! :'S

    Le Plongeur! :heart: J'hésitais à le proposer à des Européens car le langage est très québécois, mais Julie27 l'a lu et beaucoup aimé, donc ça devrait aller pour toi aussi!
  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #1732 15 Novembre 2021 20:19:27

    La vache ! quand je vois ta liste d'achats… moi qui me contente avec deux poches :lol: (suis-je devenue si raisonnable… ou radin que ça ??? :grat: )
    Il faut que je me remette à Dune, il faut que je me remette à Dune, il faut que je me remette à Dune (mantra personnel qui ne fonctionnera que lorsque je serai prête en fait).
    Bon trêve de bavardages inutiles : bonne semaine et bonne lecture ! :)
  • Cervus

    Lecteur fou

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    #1733 17 Novembre 2021 23:32:38

    Ecœurcheur


    Voici ma voix : c'est analphabisme désolant que de ne pouvoir lire en cieux par soirs d'étoiles. Mais c'en est bien plus désolant encore que celui de ne pouvoir lire en nos semblables humains.


    <image>

    C’est pour ça que j’aime la séquence des libraires dans La Grande Librairie, ils/elles parlent de livres peu connus du grand public et ouvrent ainsi des perceptives de lectures parfois très très différentes de nos habitudes de lecteur ! Et par là, c’est souvent une catastrophe pour la WL et le portefeuille mais passons. :angel: Et dans cette séquence, Le jour des corneilles de Jean-François Beauchemin est apparu deux ou trois fois dans des catégories et avec des descriptifs toujours intrigants !
    Je l’ai déjà dit mais les livre qualifiés de bizarres ou de particuliers piquent très souvent ma curiosité. Du coup, il ne m’en fallait pas plus pour tenter le diable !

    J’avoue ne m’être même pas penché sur le quatrième de couverture avant de le lire :
    Sise au fin fond de la forêt, au-dehors d'un village perdu, une cabane abrite deux êtres saugrenus, hallucinés et farouches : le père Courge et son fils.
    Ces deux êtres asociaux vivotent en autarcie et le père lit des prophéties dans les astres, s'angoisse devant la mort et se venge cruellement de sa destinée sur son fils alors que celui-ci voit apparaître les morts baignés d'une aura bleutée et interroge sans cesse le fantôme de sa mère. Mais ce qui étonnera le plus, c'est le langage du fils illettré mandé à comparaître en jugement : un verbe inouï, inventif et archaïque qui coule sur les questions existentielles dans une forme sans pareille.


    Je prends donc la plume (et non pas celle du corbeau) pour tenter de prévenir les âmes qui se seraient égarées en chemin… Vous vous aventurez sur un chemin dangereux qui risque de vous laisser des traces, méfiez-vous…
    Je ne me suis personnellement pas assez méfié…



    J'ambitionnais de retrouver père. D'où me venait que, malgré ses cruels mouvements à mon endroit, je le chérissais plus que l'existence même ? Était-ce là l'effet puissant et impénétrable de la lignée ? Le sang qui course dans nos veines est-il à ce point porteur de sentiment ? Mystère de nos jours ! Diablerie de la naissance, de la souche et de la famille !


    Le livre était cité essentiellement pour le côté atypique de sa plume… C’est un doux euphémisme…
    J’ai été perdu pendant les 10-15 premières pages…
    Est-ce du québécois ? Du vieux français ? Ou encore un genre de patois local ? Un mélange des trois peut-être ? Mais ce qui est certain c’est qu’il y a des mots qui sont compréhensibles tout en étant absolument pas ‘’français’’ (du dico). Ce qui, il faut le dire, réclame un bel effort de concentration ; ici il est compliqué, voire risqué, de s'aventurer à sauter une phrase ou l’autre…
    Surtout quand on essaie déjà de comprendre où on en est dans la lecture, dans l'histoire… Bref, par instant, de comprendre tout court...
    Mais si encore il n’y avait que ça…



    Oui, père mûrissait en sa vie et menaçait, ainsi que le fait le fruit vieillissant sur l'arbre, de quitter la branche de l'ici-bas.


    Parce que si la forme est brut, elle n’est rien comparée à son contenu…

    <image>

    Le récit est un témoignage primal d’un homme se trouvant devant juge et jurés. Il raconte son enfance perdue au fond des bois avec son père. Un récit qui, il semble l’espèrer, fera naître la clémence des jurés. On ignore tout de son crime, de sa gravité et de la raison de cet étrange ‘’langage’’.
    Pourtant ce qu’il va nous raconter est un récit d’une rugosité qui ne pourra que marquer/blesser le lecteur en passant…
    Il nous raconte donc son enfance, seul au fond des bois, avec son père puisque sa mère en décédée peu de temps après sa naissance. Il nous dresse le portrait d’un père aussi chaleureux et aimable qu’un caillou en fond de rivière… C’est donc l’austérité et la sécheresse du cœur paternel qui régisse cet isolement du monde dans leur ermitage. Mais comme si ce n’était pas assez sombre, il nous décrit les maltraitances physiques et psychologiques qu’il subit de la part de son père lorsque celui-ci est pris d’un de ses grains de folie réguliers…
    Cette enfance au fond des bois mérite-elle encore seulement le nom ‘’d’enfance’’ ?
    Vous l’aurez compris, c’est brut, c’est cru, c’est rude, c’est rêche, c’est rugueux…
    En d'autres mots, ça a la douceur du crépi et l'odeur d'un dépeçage…



    Sa voix fut rude et commandeuse : " Parnoir ! Fils ! J'ai faim ! Sers-moi donc sur l'heure de cette viande-là ! " Mon rétorque fut à peu près ainsi : " Mais, Père, c'est que je mijotai cette pitance pour mon usage personnel, sans songer que tu y poserais la lippe. Aussi y mis-je quantité d'assaison d'herbe-aux-rats, que je goûte fort, mais qui d'ordinaire te fait venir, à toi, pustules et boutons variés ! Mais si tel est ton souhait d'avaler un peu de chair, laisse-moi assomer de mon godillot quelques-unes des souricelles qui circulent en notre cabane. Je te les embrocherai vitement et te les grillerai à ta satisfaction. "


    <image>

    La couverture a beau sonner comme un coup de semonce par ses gris froids et son ambiance glauque mais elle ne parvient malgré pas à conscientiser le lecteur non prévenu de du malsain et de la violence de son contenu… C'est tellement réussi que même en lisant je ne parvenais pas à mettre des couleurs sur les images qui me venaient à la lecture...

    Alors oui, il y a bien des thématiques dans ce livre… Mais je n’ai même pas envie de me pencher dessus pour éviter de m’écorcher plus que nécessaire… Car cette lecture n’a rien de porteur ou d’intéressant… La fin ? Le crime du narrateur ? Autant le dire : ça n’en valait pas la peine…
    Une lecture à ne pas mettre entre toutes les mains...
    C’est bien simple… Je ne pense toujours pas être pleinement remis de cette lecture…
    Je n’en sors qu’avec une seule question au final :
    Quel intérêt peut-on tirer à écrire ce genre de récit (puisque c’est de la fiction) ?



    Non, amour ne doit pas être invisible, non plus qu'immatériel. Quoi, amour serait comme vapeurs, comme riens, intouchable et introuvable ? Je ne peux m'y résoudre. Je dis : amour est comme nous-mêmes, bâti de chairs et de substances flagrantes et observables. Mais peut-être aussi notre oeil lui-même est-il par trop aveugle, et incompétent à saisir matière aussi fuyante. Voilà pourquoi je me questionnais tant : père m'aimait-il, m'aimait-il seulement ?

    Dernière modification par Aealo (17 Novembre 2021 23:36:24)

  • Grominou

    Administratrice

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    #1734 17 Novembre 2021 23:40:52

    Comme je pense toujours le lire, je ne lis ton avis qu'en diagonale, mais bon, je vois qu'il ne t'a guère plu!  J'essayerai peut-être de le lire dans les prochains mois, on pourra s'en reparler (si tu as le goût). ;)
  • Miyuki_

    Parent d une bébé PAL

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    #1735 18 Novembre 2021 07:19:19

    Hey ! :D

    Entre La ville sans vent et Les dossiers du voile, je vois qu'on écoute mes conseils lectures :D (Je me sens comme une libraire, c'est trop bien :ptdr:)

    Le livre de Respire est tellement mieux que le film. J'aime bien Mélanie Laurent mais certains éléments n'étaient pas nécessaires et ne sont pas là pour illustrer le propos du livre. Ca fait longtemps que je l'ai lu mais j'avais adoré !

    Je confirme que Grimoire Noir est un super roman graphique. Tant au niveau des dessins que de l'histoire ...

  • Cervus

    Lecteur fou

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    #1736 20 Novembre 2021 18:27:32

    Je vous réponds très bientôt



    <image>

    Parce qu’il n’y a pas toujours grand-chose à dire …




    Le conte d’une enfance malade


    <image> Je ne sais pas si je dois encore présenter Vercors sur ce suivi. Je l’ai découvert et l’ai adoré avec Les animaux dénaturés puis mes lectures suivantes ont confirmé mon attrait pour la plume et les livres de ce résistant durant la guerre. Mais ici, je n’étais certain de rien car Contes des cataplasmes de Vercors est un livre un peu à part dans sa bibliographie…

    Pendant qu’on prépare les cataplasmes :
    Albéric vaincra-t-il la Bête-à-sept-têtes ? Libérera-t-il la belle Zerbine prisonnière du cruel Ottfried ?

    C’est donc un livre un peu à part dans sa bibliographie car Vercors raconte ici, le/les contes que sa mère lui raconte lorsqu’il était enfant pour lui faire oublier les cataplasmes brûlants avec lesquels elle soignait ses bronchites fréquentes. Même si l’enfant qu’il était détestait les cataplasmes, il adorait par contre les contes de fées, mêlant personnages fabuleux et scènes surnaturelles que lui racontait sa mère et il a voulu les partager.

    J’ai beau ne pas être un féru de contes, il en arrive régulièrement sur ce suivi me direz-vous et je ne saurais pas quoi vous dire car vous avez pleinement raison. :D
    Et ce livre ne fait pas exception à mes autres lectures de contes, c’est juste qu’elle m’a déstabilisé tant je n’ai pas eu l’impression de lire du Vercors.
    D’ailleurs ce conte, plutôt ‘’gentillet’’ comme tous les contes, est sympathique malgré le peu d’attachement qu’on peut avoir pour les personnages et le côté ‘’cousu de fils blancs’’ que peuvent avoir les contes.
    Mais je dois lui reconnaître une originalité, c’est que ce livre contient plusieurs histoires différentes mais toutes liées entre elles, chacune étant celle d’un des fils d’une même famille et ce n’est que lorsqu’on a raconté toutes les aventures qu’on a raconté ‘’toute l’histoire’’ et retrouvé ‘’toute la famille’’.
    Une belle astuce de la part de la mère de Vercors pour garder un fil conducteur durant tous les cataplasmes qui se suivaient.

    Malgré ce que j’ai pu en penser en tant qu’adulte, puisque qu’il a cette petite originalité et que c’est un conte ‘’gentillet’’ sans laides scènes, c’est le genre de lecture qui pourrait se faire à des plus jeunes avant de dormir, tout en gardant le fil rouge soir après soir. ;)




    Un faux air de déjà-vu


    <image> Les éditions Philippe Picquier font partie des maisons d’éditions auxquelles je jette toujours un coup d’œil puisque celle-ci propose des traductions de romans originaux tirés de la Chine, du Japon ou encore de la Corée. Dans leur collection Corée, j’avais lu Ma mémoire assassine il y a peu et l’avais adoré. C’est de cette même collection que vient Bonobo de Jeong You-jeong sur lequel je suis tombé par hasard un jour en librairie.
    Et puisque le sujet du Cercle de Lecture que j’animais après était un livre comportant le nom d’un animal dans le titre ou sur la couverture, c’était l’occasion !

    En ce qui concerne la quatrième de couverture :
    Jin-yi consacre sa vie à l’étude des primates. Un soir, elle participe au sauvetage d’une bonobo échappée d’une villa en flammes et, alors qu’elle la tient sur ses genoux dans la voiture qui les ramène au Centre d’étude des primates, un accident la projette à travers le pare-brise et une étrange fusion s’opère?: tandis que son corps est emmené à l’hôpital, entre la vie et la mort, l’esprit de Jin-yi se réfugie dans le corps de la petite bonobo.

    Comme ce fut le cas lorsque j’en ai parlé au Cercle de Lecture, je n’ai étonnamment pas grand-chose à en dire.

    Malgré que le quatrième de couverture ne le laisse pas entrevoir (puisqu’il n’évoque à proprement parler que Jin-yi), cette histoire va se jouer entre deux, pour ne pas dire trois personnages.
    Nous allons suivre le point de vue d’un personnage à la fois, chacun à son tour venant éclairer les questionnements ou les zones d’ombre de l’autre. Tout cela en tentant de résoudre ce problème : comment parvenir à atteindre la chambre d’un corps dans le coma avec un singe où réside l’esprit de ce corps puis, si on y parvient, comment l’en extraire ?
    Et ce ne sera pas de tout repos ! Surtout quand le singe peut reprendre possession de son corps sans prévenir !
    Chaque personnage est attachant à sa façon, avec ses problèmes propres (donc parfois manquant un peu de délicatesse vis-à-vis de l’autre) mais toujours avec un regard qui laisse difficilement indifférent : on veut qu’ils réussissent !
    Mais je ne dirai rien de la fin, qui mine de rien à, elle aussi, son charme. Mais surtout qui n'est pas celle que j'avais imaginé... :angel:

    De plus, ce livre aborde entre autre la traite des animaux et la considération pour les animaux sans tomber dans l'anthropomorphisme. Une belle performance je trouve.

    Bref, de quoi donner une belle aventure dans un style littéraire qui se lit très facilement. Une jolie découverte.

    De Jeong You-jeong, j’ai également un autre livre : La généalogie du mal (connu notamment pour avoir été adapté sur grand écran). J'ai hâte de le lire du coup…

    Dernière modification par Aealo (20 Novembre 2021 19:56:01)

  • Takoubook

    Lecteur timide

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    #1737 29 Novembre 2021 11:56:23

    Coucou Aealo !

    Je suis contente que ça aille mieux pour toi !

    A force d'entendre parler de Dune, je vais le récupérer en rentrant chez mes parents à Noël donc je ne devrais pas tarder à le lire !

    Ça marche pour Ravage !

    Eh bien j'ai enfin Grimoire noir avec moi donc je vais immédiatement le lire dès que j'aurai du temps !

    C'est vrai que l'intrigue de Skyward est plutôt "classique". Ce qui me plaît c'est surtout de savoir d'où vient cette gravité inversée et de découvrir l'histoire des personnages. Finalement, l'histoire avec les personnages de la haute ne m'intéresse pas tant :')

    Je ne connais pas du tout tes dernières lectures, tu lis beaucoup de littérature asiatique ?

    A bientôt !
  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #1738 02 Décembre 2021 16:27:08

    Voilà qui me fait penser que cela fait longtemps que je n'ai pas lu de Vercors alors qu'il m'en reste un paquet (pas dans ma PAL mais pas grave). Mais bon je note de ne pas reprendre avec ces contes ;)
    Bonne fin de journée !
  • Cervus

    Lecteur fou

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    #1739 07 Décembre 2021 13:12:37

    Dés que j'ai récupéré une connexion viable, je vous réponds promis! :goutte:



    Petit pays, grand trauma


    Le génocide est une marée noire, ceux qui ne s'y sont pas noyés sont mazoutés à vie.


    <image> Je connaissais la plume de Gaël Faye à travers sa voix. Ce n’est qu’en m’intéressant au musicien et à son œuvre que j’ai appris l’existence de ce livre inspiré de sa propre expérience qu’est Petit pays. Là j’ai appris également son fameux prix Goncourt des lycéens. Alors lorsqu’on m’a proposé une LC, je me suis dit pourquoi pas…

    En souahéli, ça se dit :
    En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…

    Qu’on sache ou non de quoi parle ce livre, on est très vite pris au cou, une ambiance lourde plane en filigrane dés les premiers chapitres : quelque chose de grave se profile à l’horizon. Ambiance lourde, personnages tristes, le drame n’est pas loin… Conséquence ou non de ma lecture précédente, d’emblée je ne me suis pas senti à l’aise avec cette lecture…
    C’est bien simple, je ne parvenais pas vraiment à m’intéresser aux (rares) événements positifs qu’évoque Gabriel. Mais je vais y revenir…

    Petit mot rapide sur la plume qui, il faut le dire, est très fluide et très immersive. Non seulement on ne met pas très longtemps à se sentir en terre africaine mais en plus, les pages défilent assez facilement.

    Mais j’ai beau aimé les livres à ‘’ambiances’’, il est toujours bon qu’on sente le récit avancer… Bien qu’on ne puisse pas dire que c’est totalement problématique ici, on n’en est malgré tout pas très loin…
    Le procédé de nous faire montre du conflit par l’œil de l’enfant qu’est Gabriel, entrecoupé par les instants de jeux et de la bande d’amis, donne une sensation de distance presque trop forte avec le conflit… Certes, on sent que le conflit est là dans l’air puis lentement dans certains cœurs… Mais la façon dont sont agencés les chapitres donnent une sensation de distance kilométrique et presque froide avec les problèmes (un peu comme si Gaby, et par là nous lecteur, n’étions pour ainsi dire pas concernés).
    Je conçois bien que ce procédé a sans doute pour but de nous donner la naïveté et l’œil de l’enfant qui ne comprend pas vraiment ce qui se passe autour de lui… Mais ce procédé n’a pas marché avec moi, je n’ai jamais réussi à me sentir/à considérer comme tel… Sans doute est-ce en partie du au vocabulaire et à la façon de s’exprimer qui ne sont pas forcément toujours très raccord avec l’enfant que Gabriel est censé être… :grat:

    Du coup, sur une bonne partie du livre, j’ai juste eu une sensation de récit qui rate son effet notamment en ne parvenant pas m’impliquer autant qu’il le devrait…

    <image>

    On ne doit pas douter de la beauté des choses, même sous un ciel tortionnaire. Si tu n’es pas étonné par le chant du coq ou par la lumière au-dessus des crêtes, si tu ne crois pas en la bonté de ton âme, alors tu ne te bats plus, et c’est comme si tu étais déjà mort.


    Je m’attendais à plus d’émotions ressenties sur l’ensemble du récit…
    Mais ce ne fut pas le cas…
    Pourtant ‘’l’émotion’’ fut au rendez-vous…
    Mais pas de la plus fines des façons…

    Là-dessus, je ne dirai pas grand-chose, pour ne rien divulgâcher…
    Mais la subtilité n’est pas au rendez-vous. Ça arrive avec la douceur d'une batte dans la gueule... Tout ce qui avait été épargné au lecteur va le rattraper et compenser ce à quoi il avait échappé jusque là. Nous mettre à distance au point de presque s’ennuyer par instants tellement on se sent loin, pour finalement d’un coup mettre brutalement le nez dedans…
    Alors oui, l’idée est sans doute de nous faire ressentir la guerre (prendre de court, violemment sans prévenir) et la perte de l’innocence. Mais si la première partie du procédé n’a pas marché, cette stratégie ne peut pas marcher correctement… Cela donne plutôt l’impression que, sur le plan littéraire et surtout émotionnel, ce livre est proche du tout ou rien…
    Tout ça n'en fait pas une lecture désagréable (si on adhère à ces procédés) mais je me rends compte que personnellement, ça m’a plombé la mienne mine de rien... Du coup, je n’ai clairement pas un ressenti aussi positif que tout ce que j'en avais entendu jusqu'ici.

    <image>

    La guerre, sans qu'on lui demande, se charge toujours de nous trouver un ennemi.


    Bref, il semblerait que la plume de Gaël Faye ne soit pas trop ma tasse de thé...

    Mais après avoir déjà eu du mal à encaisser une lecture comme Le jour des corneilles, là non, là c'en était trop pour moi... Je ne pouvais pas encaisser ça en appréciant ma lecture... C'était trop me demander...
    D’ailleurs, suite à ce long moment de guerre plus ‘’intense’’… J'avoue avoir eu du mal à me concentrer sur la suite de ma lecture... J'ai un peu décroché, un peu comme qui dirait désarçonné... Il n'y a qu'avec la douceur "froide et amère" de l'épilogue (dont je ne sais toujours pas quoi penser) que j'ai un peu raccroché à ma lecture...
    A la base, je comptais enchaîner avec l'adaptation cinématographique assez rapidement mais là, j'avoue que je n'en suis plus certain... Il va sans doute me falloir un peu de temps...

    Je pensais être exilé de mon pays. En revenant sur les traces de mon passé, j'ai compris que je l'étais de mon enfance. Ce qui me paraît bien plus cruel encore.


    A nouveau, tout ça n’en fait absolument pas un mauvais livre, juste un livre que personnellement j’ai mal encaissé sans doute suite à un laid enchaînement de lectures…

  • Allys

    Lecteur assidu

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    #1740 09 Décembre 2021 11:17:39

    C'est dommage que cette lecture ne soit pas à la hauteur de son résumé qui avait l'air intéressant.
    Après, si tu veux un livre qui voit la guerre à travers des yeux d'enfant, je ne peux que te conseiller "Empire du Soleil" de James Graham Ballard qui est plus ou moins autobiographique et que j'avais adoré.